M'lire (comprendre «aime lire»), c'est le nom d'une nouvelle association culturelle, qui vient de voir le jour à Béni Saf. Plusieurs personnes de toutes sphères sociales confondues (médecins, avocats, fonctionnaires, chômeurs...) l'ont déjà rejointe, comme témoigne cette forte assistance à une sympathique réception, ou plutôt coup d'envoi d'une noble mission culturelle, donnée, tout récemment, à la maison des jeunes de Béni Saf. Selon le président de «M'lire», Abdallah Bouhassoune, l'objectif de l'association est de créer un espace socioculturel pour donner à l'enfant une possibilité de s'épanouir ou, encore plus, un environnement favorable pour le mettre en situation dynamique pour lire, pour apprendre une langue. Comment mettre en chantier ce projet ? C'est toute la question ou l'objet d'un débat fort intéressant qui a germé de cette virgule décryptée sur le titre, à savoir «M'lire», une association culturelle, de la littérature au théâtre. L'association va, a expliqué Bouhassoune, s'appuyer sur le théâtre. Cet art va constituer un vecteur idéal pour transmettre à l'enfant une éducation de la lecture. Lui procurer d'abord un appétit au théâtre avant de lui offrir un livre, conséquence de cette faim. Ici, les pièces seront surtout jouées en langue de Molière, croît-on savoir. Il suffit d'aimer, d'apprendre le théâtre ensuite le jouer avant de vouloir lire et pouvoir apprendre une langue, enchaînera un autre membre avant d'ajouter que commencer par lire est aussi un moyen pour y parvenir, d'où la fameuse expression tous les chemins y amènent à bon port, aimer lire. Notons que cette association possède dans ses rangs une troupe théâtrale, composée notamment par les filles de Bouhassoune, une troupe qui a déjà à son actif plusieurs distinctions et prix pour des pièces jouées. Les dernières productions se sont déroulées au 5e festival universitaire de Tlemcen et au Salon des arts de Nedroma. D'ailleurs, un spectacle a été donné à l'assistance sur les planches de cette même maison de la culture, en guise de ce baptème de feu. La pièce, intitulée «Les enfants vendus», un extrait d'une oeuvre dramatique latino-américaine, a ébahi la salle, pleine à craquer ce jour. Dans le même élan, et histoire de promouvoir le théâtre à l'adresse des enfants, un premier après-midi culturel sera programmé dans quelques jours, où deux pièces choisies parmi leur large répertoire (dont Mohamed Dib) seront jouées par les filles Bouhassoune. En attendant de trouver meilleur toit, l'association siège au niveau de la maison de la culture du centre-ville. M'lire compte élargir son champ d'action par le biais du Net. Au fait, n'a-t-on pas souvent entendu dire prolixement «la lecture nourrit l'âme et le cerveau».
