Les habitants du quartier Chaab Ersas ont manifesté, avant-hier, leur colère et ont réclamé le raccordement de leurs foyers au gaz naturel, bloquant la route qui traverse la cité et paralysant la circulation automobile sur ce tronçon durant plus de deux heures. C'est l'un des rares quartiers à Constantine non encore alimenté par le gaz de ville, et où les travaux de raccordement connaissent un long report, malgré le règlement des charges liées à ces travaux par les habitants depuis trois ans, finissant par exacerber les esprits des résidents. «Nous en avons marre d'utiliser des bouteilles de gaz butane, qui ne peuvent d'ailleurs pas nous permettre de passer l'hiver au chaud, car leur utilisation sert strictement dans les cuisines», observera l'un des habitants, non sans relever la hausse du prix de la bouteille de gaz butane durant le froid. Certains autres habitants estiment que «le quartier en question a toujours été marginalisé par les autorités locales, et cette affaire de raccordement de nos foyers au gaz naturel, attendue depuis plusieurs années, n'est qu'une preuve supplémentaire de toute l'indifférence qu'on nous manifeste». Le dépit et la colère dominent dans le ton des manifestants, qui exigent le lancement immédiat du projet de raccordement de la cité au gaz naturel. Une exigence difficile à satisfaire, mais pas impossible, comme le souligne M. Chikarli, le chef de service énergie au niveau de la direction des mines. Ce dernier précise que «le retard dans l'exécution du projet d'alimentation des foyers de Chaab Ersas est dû à des considérations purement sécuritaires». Celui-ci nous confiera que ce sont les réserves émises par la Protection civile qui ont freiné le lancement des travaux, soulignant que les pompiers ont évoqué «l'impossibilité d'organiser des secours en cas d'un quelconque sinistre à travers les ruelles exiguës de ce quartier, notamment du côté de la mosquée». Notre interlocuteur indique que «la direction des mines et de l'énergie exécute un programme annuel de 140 kilomètres de tuyaux de raccordement des foyers à travers la wilaya au gaz naturel, et que si la possibilité d'inclure ce quartier venait à se confirmer, cela ne pourra que nous réconforter». Selon ce dernier, «pour lever les réserves de la Protection civile, il faudrait tout juste songer à un léger aménagement des ruelles par les services de la municipalité pour permettre aux secours d'arriver à n'importe quel lieu en cas d'accident».
