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Après l'effondrement des «remparts» Ben Ali et Moubarak : l'Europe appelée à changer de politique
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 02 - 2011

L'Europe «doit agir et vite». En soutenant la transition en Tunisie et aussi en s'engageant politiquement en faveur des sociétés civiles du Sud qui aspirent à la démocratie et l'Etat de droit. C'est en substance l'appel de l'Ipemed, un Think Tank qui regroupe des personnalités politiques des deux rives de la Méditerranée. Un appel à un changement de politique qui risque de susciter des réactions «souverainistes» au Sud et de la gêne chez les «réalistes» au Nord.
Le chamboulement de la situation en Tunisie et en Egypte va-t-il pousser une Europe frileuse à changer de paradigme vis-à-vis de ses voisins du Sud où, globalement, la raison d'Etat l'a emporté sur la défense des valeurs démocratiques ? Pour l'instant, même si elle salue du bout des lèvres les changements en cours en Tunisie et en Egypte, l'Europe officielle paraît paralysée, comme en attente des positionnements américains. La chute des «remparts» présumés contre l'islamisme que furent Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak augure-t-elle de la fin de la séquence ouverte par les attentats de septembre 2001 qui a vu le discours occidental abandonner l'idée de réformes pour privilégier la sécurité ? Le débat est en cours chez les Américains qui ont subi comme une gigantesque surprise l'intrusion de la société égyptienne dans le jeu politique. Washington a semblé constamment derrière la rue égyptienne qui a été l'acteur principal des évènements, ce qui a révélé la persistance d'un débat entre les «réalistes» et les «idéalistes». En Europe, les officiels paraissent atones et sans voix. C'est ce qui a poussé le Comité de parrainage politique de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED) – un think tank dans lequel se retrouvent des hommes politiques des deux rives de la Méditerranée – à lancer un appel à une action urgente de l'Europe. Les auteurs de l'appel - parmi lesquels on compte le Libanais George Corm, le Turc Kemal Dervis, l'Algérie Mouloud Hamrouche, les Espagnols Miguel Angel Moratinos, Javier Solana, Josep Piqué, le Marocain Fathallah Oualalou, et le Français Hubert Védrine – estiment que l'Europe a été trop timorée et doit être plus active. Un constat qui constitue pour certains des signataires – comme Hubert Vedrine – une reconnaissance implicite d'une erreur d'évaluation.
Eviter le ratage d'octobre 1988
«En 1988, face au soulèvement de la population algérienne, nous n'avons pu mesurer la demande légitime de justice, de liberté et d'alternance politique, vingt-deux ans plus tard faisons en sorte que nous ne commettions pas les mêmes erreurs» estiment les auteurs de l'appel en relevant que «trop de morts ont montré le coût exorbitant des impasses politiques et de la cécité internationale». Pour les auteurs de l'appel, l'Europe qui a raté le rendez-vous algérien ne doit pas rater ce nouveau «chapitre de l'histoire méditerranéenne et mondiale que la révolution tunisienne est en train d'écrire». Il y a, estiment les auteurs de l'appel, un bouleversement majeur en cours. Les sociétés au sud veulent accéder à la modernité politique, économique et sociale et l'Europe ne peut y être indifférente. «Il faut prendre l'exacte mesure de ce qui se passe au sud de la Méditerranée. La paupérisation des populations et la désespérance économique et sociale comme le refus du népotisme, de l'affairisme et de la prédation, qui ont affecté toutes les catégories sociales, expliquent l'intensité du rejet des régimes en place. Mais il y a plus. Le manque de dignité et de libertés individuelles, le viol constant des droits fondamentaux de la personne humaine et l'aspiration à l'Etat de droit, poussent les populations à prendre leur destin en main et à démontrer qu'aucune dictature n'est éternelle».
Engagement politique
Ce changement en cours l'Union européenne doit le soutenir et l'accompagner. Elle doit le montrer en aidant «la Tunisie dès aujourd'hui notamment dans le domaine économique pour éviter de faire déraper la transition qui s'engage». Ils appellent à cet effet la Banque centrale européenne et la BEI à proposer des «mécanismes de soutien aux acteurs et institutions économiques tunisiens». Ce serait, estime les auteurs, «un signal clair adressé aux marchés financiers et aux agences de notation dont certaines ont salué le processus de démocratisation en dégradant la note souveraine de la Tunisie…». Mais pour le comité de parrainage de l'Ipemed, l'Europe ne doit pas se limiter à l'économie, elle doit s'engager politiquement en accompagnant et en soutenant les processus de transition. «Dans le respect de la souveraineté des Etats du Sud et sans paternalisme, l'Europe doit dorénavant contribuer à la modernisation des paysages politiques et soutenir la mise en place de mécanismes de bonne gouvernance et de construction d'un champ politique pluraliste. Ses leaders doivent multiplier les démonstrations pour signifier que ces populations et leurs leaders ne sont pas seuls dans les défis qu'ils affrontent». Un appel est lancé aux parlements et aux partis en Europe à agir en vue de contribuer «à l'émergence de structures politiques et à l'organisation des sociétés civiles».
Une nouvelle «offre européenne»
Une démarche qui doit se traduire par une «nouvelle offre européenne à la mesure de l'enjeu et liée à la reconnaissance et au soutien de la transition démocratique. Une offre qui doit notamment intégrer le développement de coopérations techniques, l'attribution plus systématique de bourses d'études pour les étudiants et les fonctionnaires du Sud, ainsi qu'une plus grande souplesse dans l'octroi des visas». L'Europe doit admettre que la «démocratisation des rives sud et est de la Méditerranée et au-delà de toute l'Afrique, est un enjeu stratégique pour l'Union européenne tout entière. Il lui faut donc admettre qu'il existe entre les rives sud et nord de la Méditerranée un socle d'aspirations et de valeurs communes». Cela doit se traduire par un soutien accru» aux sociétés civiles. Les auteurs de l'appel demandent la tenue d'un Conseil européen exceptionnel «pour prendre la mesure de la situation au sud de la Méditerranée et pour décider d'une politique de voisinage aussi ambitieuse et volontariste que celle qui concerne les pays d'Europe de l'Est».


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