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Constitution: Des manoeuvres et des lectures
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 13 - 03 - 2011

Les partis de l'Alliance présidentielle tentent de convaincre l'opinion publique de la nécessité d'une révision «profonde» de la Constitution dans un contexte où le changement politique revendiqué est pris en otage entre «janviéristes» et «réformistes».
Abdelaziz Belkhadem et Boudjerra Soltani, respectivement secrétaire général du FLN et président du MSP, ont même redoublé d'insistance ces derniers jours à ce propos. Mis en hibernation pendant de longues années, les partis politiques, qu'ils soient de l'Alliance présidentielle ou ceux dits de «l'opposition», occupent aujourd'hui tous la scène nationale pour revendiquer «un changement politique». A qui mieux saura convaincre de la crédibilité de sa proposition et surtout de sa force à faire plier le pouvoir en place, de sorte à ce qu'il en accepte les conséquences. Les propositions de Abdelhamid Mehri ont été rapportées dans ces mêmes colonnes, en même temps que le soutien dont elles bénéficient de la part du président du FFS, Hocine Aït Ahmed (voir le Quotidien d'Oran du dimanche 6 mars 2011). Mais c'est surtout aussi dans ces mêmes colonnes que l'on a rappelé à plusieurs reprises les risques de résurgence «de vieux démons» en cas d'instabilité ou de faiblesse du pouvoir. «Démons» qui ont eu à gouverner le pays comme ils l'entendaient depuis l'indépendance - et même avant - jusqu'à ce que Bouteflika arrive à la tête du pouvoir pour les en étêter. Des observateurs font remarquer que depuis 1999, date de son élection à la présidence de la République, à ce jour, Bouteflika a mis fin aux fonctions de plus de 17 généraux. Il a ainsi bien cassé des équilibres qui ont été construits à l'ombre de ce que feu M'hamed Yazid, celui qui a été ministre de l'Information dans le GPRA, désignait de «cabinet noir». Eloignés des centres de décision, ils n'ont cependant jamais baissé de vigilance. Les plus «actifs» d'entre eux sont, sans nul doute, ce que l'histoire récente du pays a classé sous l'intitulé «les Janviéristes», c'est-à-dire ceux qui ont décidé de l'arrêt du processus électoral lorsqu'en 1992, le FIS avait raflé la mise électorale. Il faut reconnaître que cette «caste» a été bousculée par l'accaparement par Bouteflika du pouvoir, voire de tous les pouvoirs. Son poids et ses «membres» ont aussi été quelque peu amoindris par le décès l'année dernière, de Larbi Belkheir, et avant lui, de Smaïl Lamari. Le maintien de Mohamed Mediène à la tête des services de renseignement durant le règne de Bouteflika les a certainement fragmentés. Aujourd'hui, ils sont plus que jamais à l'écoute de ce qui se dit au plan politique et surtout de ce qui pourrait être décidé dans le cadre de ce qui est justement appelé «changement politique». Ils le font avec plus d'attention, notamment depuis que le pas de Bouteflika est devenu lourd, son verbe rare et son geste lent. Sa présence lors du déjeuner que la ministre déléguée chargée de la Famille, Nouara Djaâfar, a offert en l'honneur des femmes à l'occasion du 8 mars, était d'ordre strictement protocolaire. Le président de la République n'avait pas le cœur à la fête. Bien que souriant, il avait passé plus de deux heures à regarder autour de lui sans grande conviction sur ce qui se dit ou se fait. Dos voûté et yeux hagards, il semblait totalement détaché de ce qui se passait.
Le changement politique, entre «Janviéristes» et «réformistes»
De forts échos de l'entourage des «Janviéristes» laissent entendre qu'ils n'accepteraient jamais un changement «du régime ou qui est proposé en dehors du régime». Des sources sûres nous précisent qu'ils se réunissent une fois par semaine pour examiner «tous les risques de changement qui pourraient nuire à leurs intérêts matériels». Rencontré dans une cérémonie de remise de prix à des femmes chefs d'entreprises, l'un d'entre eux le dit sans hésiter. «Nous n'accepterons jamais que des solutions soient imposées au pouvoir, le régime doit lui-même changer comme il l'entend», a-t-il affirmé.
Notre interlocuteur a été, en 2008, contre une révision profonde de la Constitution. Il l'a été tout autant que ses autres «camarades». Comme en 1992, aujourd'hui, ils conviennent tous de mettre en avant «le spectre de l'islamisme pour réfuter toute idée de changement qui nous sera imposé de l'extérieur du système». Pour eux, «si tel serait le cas, cela voudrait dire que l'opposition a gagné, enfin le clan de Sant' Egidio a gagné». Ils sont persuadés que la lettre, que Mehri a rendue publique le mois dernier, est pour «redonner un nouveau souffle à ceux qui avait fait Sant' Egidio». Pour se donner raison, ils en rappellent un des paragraphes. «La crise dont les effets continuent de marquer la scène politique est la somme d'erreurs commises aussi bien par des mouvements islamiques que par les autorités de l'Etat dans leur traitement», avait écrit Mehri. «Il est impossible de résoudre la crise en traitant la moitié de celle-ci et en occultant l'autre moitié», estime l'ancien secrétaire général du FLN. Pour les «Janviéristes», «Mehri veut remettre sur la table le dossier des dirigeants du FIS dissous pour les associer à ses propositions en faveur de ce qu'il appelle le changement politique pacifique». Ils pensent qu'«en proposant au président de la République l'organisation d'un congrès général national, l'ex-SG du FLN veut lui forcer la main pour réanimer Sant' Egidio». Des observateurs font remarquer que «ces gens-là doivent se rendre compte qu'en adoptant la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le président a repris une grande partie des positions exprimées à Sant'Egidio à l'époque. Ne reste que le volet politique qui n'a pas été retenu parce qu'il inclut la réhabilitation politique des dirigeants du FIS dissous». Sauf que «la même charte leur a surtout consacré toute l'impunité dont ils avaient besoin pour tourner la page des années 90», nous dit un militaire en fonction.
Les investisseurs étrangers craignent la contagion
Les anciens responsables du régime rejettent par ailleurs toute idée de dissolution des assemblées élues. «Il n'est pas question que Bouteflika accepte cette dissolution, elle ne servira à rien», clament-ils. Pour rappel, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales pense la même chose. «Une dissolution des assemblées élues posera plus de problèmes qu'elle n'en résoudra, elle est même irrationnelle à un an des élections», nous a affirmé Dahou Ould Kablia le 8 mars dernier au palais des Nations du Club des pins. «Rien ne se fera sans notre aval», nous disait dernièrement un des «Janviéristes». L'on s'interroge alors sur leurs capacités d'action et d'intervention quand on sait qu'ils ne sont plus en fonction. Ou presque. Ils refusent d'ailleurs que de nouveaux partis politiques soient agrées. «On sait que Madani Mezrag a un dossier, si les agréments sont délivrés, lui aussi en aura un dans ce cas !», fulmine un dirigeant militaire qui note allégrement que «le choix du peuple est encore une fois coincé entre la peste et le choléra». C'est ainsi que le changement politique revendiqué par les citoyens est pris en otage entre «Janviéristes» et «réformistes» sur fond de tapage médiatique provoqué par les partis de l'Alliance présidentielle et réclamant une révision «profonde» de la Constitution. Selon Belkhadem, le président de la République soutient cette révision puisqu'il en a été demandeur avant de se contenter de l'amendement d'une seule disposition en 2008, celle lui garantissant un troisième mandat. Et les autres partis politiques qui demandent avec insistance aussi la dissolution des assemblées élues. Pour calmer les esprits, le chef de l'Etat a commencé par le plus facile, faire débourser le Trésor public pour faire prendre en charge les doléances des citoyens en matière de logement, d'emploi et autres correctifs salariaux et statutaires.
Si le politique est mis pour l'instant en stand-by, l'économie semble cependant voguer sans cap précis. Des économistes pensent qu'il est loin le temps où l'Algérie produira elle-même ses véhicules tant les choses se compliquent, la bureaucratie se corse et les perspectives faillent. Ceci est évoqué pour dire que le ministre des Finances a déjà fait savoir qu'il n'est pas question de réinstaurer le crédit automobile supprimé par la loi de finances complémentaire 2009. «On se demande pourquoi le gouvernement s'entête à ne pas autoriser les crédits à la consommation alors qu'il dit aider les ménages à bien vivre», relève un économiste. Ce dernier est persuadé que «le gouvernement ne sait pas ce qu'il veut sinon quand il parle de patriotisme économique, il doit penser à accorder des crédits aux citoyens pour consommer national…». Il semble même que les investissements directs étrangers (IDE) traînent plus que jamais le pas en raison de la contestation qui secoue tout le monde arabe et dont les hommes d'affaires redoutent l'effet de contagion en Algérie. Aux dernières nouvelles, le groupe émirati qui a pris en main le projet de construction d'appartements haut standing et d'hôtels entre Moretti et Sidi Fredj a décidé de retirer son offre au gouvernement algérien. Les travaux de viabilisation du terrain qu'il avait lancés sont arrêtés depuis plusieurs jours. «Le groupe se désiste et veut vendre au prix coûtant», nous dit un responsable. Les Emiratis ont réussi à avoir ce merveilleux site au dinar symbolique. Des hommes d'affaires russes seraient intéressés par son acquisition au même prix.


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