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LE COUFFIN ET LES AVIONS
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 03 - 2012

La guerre d'Algérie, une «guerre civile» où des «abus» et des «atrocités» ont été commis de part et d'autre. Voilà comment le président français résume la guerre d'Algérie, pour laquelle il estime que la France n'a pas à se «repentir».
Beaucoup d'Algériens n'ont que faire d'un «repentir» de la France, dont ils ont combattu la prétention à maintenir un ordre colonial barbare. Pour eux, l'indépendance a été arrachée au prix d'un combat politique rude face à un Etat colonial. Et c'est une victoire claire de la justice contre la barbarie, de la lumière contre l'obscurantisme colonial. La «repentance» ou non de l'Etat français n'y changera rien. Les Algériens, répétons-le, n'en sont d'ailleurs pas demandeurs.
En revanche, ils peuvent observer que le représentant de cet Etat, qui entend légiférer pour décider ce qu'il faut penser du drame des Arméniens en Turquie, se permet, encore une fois de plus, de mettre sur un pied d'égalité le combat des Algériens et celui de la machine militaro-politique du colonialisme. Et, une fois n'est pas coutume, concédons que le chef de l'Etat français, en course sur les territoires des nostalgiques de l'Algérie française, ne se livre pas seulement au racolage électoral de circonstance. Le «pardon» aux harkis est bien à inscrire sur ce registre.
Mais cette manière de présenter la guerre de libération nationale comme ayant été le champ d'abus de toutes les parties en présence, en l'occurrence le mouvement de libération nationale et l'armée coloniale, exprime parfaitement le fond d'une pensée encore largement dominante dans l'establishment français. Elle s'est exprimée, à la manière et selon une compulsion bien française, par les articles de la loi de 2003, sur les bienfaits du colonialisme qui avait mobilisé contre elle les historiens, les chercheurs et les enseignants de l'Hexagone. Il y avait dans cette loi de glorification du colonialisme une représentation de l'histoire de l'Algérie sous l'angle d'un paradis terrestre perturbé par des diables d'Algériens. C'était par trop grossier. Et même à Alger, où l'on «ne s'ingère pas dans les affaires des autres», on a fini par réagir, rendant caduque l'idée d'un traité d'amitié.
Désormais, on donne dans la confusion. La guerre d'Algérie ne serait qu'une somme d'atrocités partagées et donc des torts réciproques. Au mépris de la vérité historique. L'asymétrie du combat et les moyens utilisés rendent bien entendu, au plan purement technique, cette assertion ridicule. Larbi Ben M'hidi l'avait restitué dans un raccourci aussi ironique que chirurgical en déclarant à ceux qui faisaient des reproches au mouvement de libération : «Donnez-nous vos avions, nous vous donnerons nos couffins ».
Ce n'est pas l'absence d'une soi-disant «repentance» d'Etat qui pose problème, mais bien le fait que cinquante ans après l'indépendance, on continue à regarder l'ordre colonial une tache sanglante dans l'histoire de l'humanité comme une image d'Epinal. Et surtout cette manière de dédouaner les «œuvres» de l'armée coloniale, ses massacres, son napalm, ses tortures systématiques et ses immenses camps de concentration, en les mettant sur le même registre que le combat des défenseurs de la liberté, est tout simplement inacceptable.
La France officielle continue en vérité à nier des faits historiques établis. C'est cela qui pose problème aux Français d'abord, et certainement pas une«repentance» à la connotation morale ou religieuse, qui n'a pour les Algériens qu'une maigre signification politique.


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