Le problème de garde des enfants en bas âge se pose avec acuité, durant l'été, pour les femmes actives. C'est la période de la fermeture annuelle des crèches publiques et nombre de garderies, crèches privées. Confrontées au problème, elles sont des centaines de mamans actives qui vivent ces derniers jours un véritable calvaire. Commence alors une course effrénée pour dénicher une garderie, un établissement où laisser son enfant durant la journée, ou tout simplement rechercher un parent qui voudrait bien accepter de le prendre en charge, en attendant le mois de septembre. « Lorsque la directrice de la garderie, où est placée ma fille, m'a annoncé que l'établissement allait fermer à la mi-juillet, on a commencé à chercher à qui confier nos deux enfants», explique Fatiha secrétaire de direction. «Trouver une personne pour garder notre fille, durant près de deux mois, du fait que nous ne pouvions pas, moi et mon mari, prendre un congé ». Une quête qui est loin d'être une sinécure. « C'est incroyable, mais les exploitants des crèches semblent penser que toutes les femmes sont des enseignantes et que, de ce fait, elles peuvent garder leurs enfants durant deux mois. Ce qui est loin de la réalité » ajoute notre interlocutrice. Si le problème ne se pose pas pour les employées du secteur de l'éducation qui prennent leurs vacances en été, la plupart des autres parents sont contraints d'opter pour des solutions intermédiaires, en l'absence de structures d'accueil pour ces enfants. Naïma, infirmière, est obligée, chaque jour et durant deux mois, de «caser» sa fille de 2 ans chez un membre de sa famille, ou encore chez des amis, en fonction de l'emploi du temps de ces derniers. « Moi j'ai deux enfants, un garçon de 5 ans et une fille de 2 ans. Ma mère n'a pas accepté de les garder tous les deux, alors je lui est confié la fille. Quant au garçon, je l'emmène avec moi au boulot », affirme de son côté Amina, employée dans une mairie. Certaines femmes recrutent des nounous à domicile. Certaines crèches privées restent ouvertes durant l'été. Et malgré leurs prix exorbitants, elles restent une solution alternative pour certains couples. « Mes filles sont inscrites dans une crèche publique qui ferme en été. J'ai fait des recherches pour trouver une crèche ouverte durant cette période. Je suis tombée sur une crèche privée qui ouvre durant les mois de juillet et août. C'est pratiquement le double des tarifs pratiqués durant les autres mois, mais je suis plus tranquille, en plus je ne dérange personne», relate une mère de famille. D'autres couples optent pour une solution plus radicale : faire coïncider leurs congés avec les deux mois de vacances des crèches, et ce, séparément. Comme en témoigne Mohamed, père de deux filles de 3 et 5 ans, qui sort en congé le premier mois, tandis que sa femme prend le relais le mois suivant. La même question revient chez la plupart de ces couples: Pourquoi, n'y a-t-il pas de structures d'accueil des enfants en bas âge durant l'été. Pourtant, ces garderies d'enfants poussent comme des champignons. Néanmoins, de l'avis de nombreux observateurs avertis, les conditions d'accueil des enfants, dans nombre de garderies, ne répondent pas aux normes. «Des garages et des caves sont même transformés en centres d'accueil et les enfants y évoluent dans une atmosphère peu sereine qui ne garantit aucunement leur bon développement », selon des sources de la direction de l'action sociale et de la solidarité. Les agents de la commission de contrôle de la DASS effectuent périodiquement des visites inopinées au niveau de ces établissements. Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'infractions à la réglementation a été relevée par les services de la DASS. Pourtant, le décret exécutif n° 08-287 du 17 septembre 2008 fixant les conditions de création, d'organisation, de fonctionnement et de contrôle des établissements et centres d'accueil de la petite enfance est clair en la matière.
