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L'expert industriel Lotfi Halfaoui : «Il faut accroître les «barrières préventives» en amont des sites industriels»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 22 - 01 - 2013

La terrible prise d'otages d'In Amenas a touché un site industriel névralgique, un scénario qui a été évité au cours de la période troublée des années 90. Où réside la faille est une question qui revient ces derniers jours. Le directeur du Directeur du Cabinet d'Expertise Industrielle Halfaoui nous livre des éléments de réponse.
L'incursion terroriste suivie d'une méga prise d'otages a mis à nu la vulnérabilité des sites de production. A quoi est due cette vulnérabilité selon vous en tant qu'expert et ancien responsable à Sonatrach ?
Comme vous l'avez si bien qualifié, il s'agit d'une incursion terroriste et donc, nous ne saurons estimer une vulnérabilité que par rapport à la parade prévue vis-à-vis de ce risque. D'autre part, la localisation de ce site se trouve dans une zone très sensible, frontalière, fragilisée par des événements de révolution et de guerre d'une extrême violence en Tunisie et surtout en Libye. L'actualité de l'intervention des forces militaires internationales, dont la France suite à l'occupation du Nord du Mali par ces terroristes a rendu ces lieux (In Aménas) «enviables» pour des actions de terrorisme. Car cette incursion est assimilée à une «réponse de groupe terroriste à l'action politique de l'Algérie». Comme vous le voyez, l'analyse serait réductrice si nous nous attachions à commenter ce qui s'est passé sous le seul angle de la sureté de biens et de personnes au niveau de ce site de production gazière d'In Aménas. Aussi, la maitrise de risques est une approche dynamique, c'est-à-dire qu'elle ne peut être conçue une organisation de sécurité et de sureté absolue à 100%. Nous considérons qu'il y a eu une ou plusieurs «barrière de prévention» qui ont été défaillantes et qu'il ya lieu d'y remédier.
À qui peut-on imputer cette vulnérabilité?
Il me semble que l'organisation de la sécurité de nos installations d'hydrocarbures a très bien fonctionné depuis près d'un quart de siècle (à partir de 1991) et que les tentatives de déstabilisation de nos frontières ont aussi résisté à ce jour. Il faut reconnaitre et saluer les efforts déployés par nos institutions, services et forces de sécurité de nous avoir permis cette accalmie malgré tout se qui s'est joué comme actes de guerres à nos frontières. Aussi, la sécurité sur les sites de résidence et de production d'hydrocarbures répond à des démarches organisationnelles de tous les services de sécurité et de sureté interne au sein de ces sites. C'est une approche globale. Il me semble qu'il y a des «checkpoints» avant d'arriver à ses sites, mais bien évidemment les assaillants n'ont pas pointé à ces postes de contrôles. Ce n'est pas non plus des fils barbelés qui vont contraindre ces terroristes à passer. Donc, il n'y a pas lieu de rechercher des responsabilités, mais d'analyser ce qui a failli dans l'organisation pour y remédier. Les exemples de défaillances de système de sécurité sont légion de part le monde. Quand un avion s'abime, une centrale nucléaire explose, on audite le système organisationnel et on apporte les correctifs nécessaires. La frontière entre le Mexique et les Etats Unis, malgré tous les systèmes physiques, de surveillance, de télésurveillances implémentés, reste perméable et les trafics d'armes et de drogue n'ont jamais cessé à ce jour. L'aviation civile n'a pas endigué à ce jour la possibilité pour un passager de voyager avec des produits explosifs, malgré toute la technologie avancée mise en œuvre.
Selon certaines informations les gardes du site n'étaient pas armés…
Dans le cas du site de Tiguentourine, les barrières de prévention sont les 2 "Check points" à 5 et 10 kilomètres. Mais il faut croire que les assaillants n'ont pas emprunté la route bitumée pour attaquer la base vie et le site de production. D'autre part, le fait que le personnel à l'entrée du site soit armé ou pas n'a pas influencé l'opération en termes d'impact. C'est à dire que si le personnel avait été armé, cela n'aurait rien changé au résultat de l'opération. Les terroristes auraient pu attaquer en tirant des roquettes de loin pour pulvériser ce "rempart" qu'est un poste de garde classique. La révision de ce plan de sécurité doit être globale et compte tenu que ça soit une zone frontalière, il y a une double implication qui passe par une sécurisation de nos frontières. Pourquoi pas ériger un mur en béton de 6 mètres et plus de hauteur sur une bonne partie du tronçon de frontière aux alentours de ce bassin de production de gaz. Il y a aussi une réorganisation de la chaine de sécurité au niveau de toutes les entreprises et tous les procédures de déplacements sur ces zones sensibles doivent être actualisées sans relâche. Il y a également une implication de la communauté internationale pour éradiquer le terrorisme qui devient très inquiétant dans le Sahel aux portes de nos frontières. Ce qu'il ne faut pas oublier est que cela fait un quart de siècle que le système de sécurité de protection des installations pétrolières et gazières marche très bien sans accident majeur tel que celui que nous venons de vivre. Ce qui s'est passé à TIGENTOURINE est d'une exceptionnelle violence et qui aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus grandes. Toute démarche de prévention a certaines limites. En risque naturel par exemple, on ne sait pas prévoir l'intensité des feux de forêts, séismes, des Tsunamis, des niveaux d'inondation, malgré toutes les données, statistiques centenaires etc. Et on a des catastrophes naturelles. Tiguentourine, c'est une catastrophe due à un acte de terrorisme.
Le risque terroriste n'est-il pas pris en compte (ou sous-estimé) par Sonatrach et l'ensemble des entreprises en activité dans notre pays où l'activité terroriste ne s'est jamais estompée ?
Je ne pense pas que le risque terroriste, autant que tous les autres risques n'ont pas été pris en considération par Sonatrach et ses associés BP, STATOIL et les autres sous-traitants et compagnies qui interviennent. Bien au contraire, la seule présence de ces compagnies est la preuve qu'elles ont estimé les mesures de sécurité suffisantes pour y venir travailler. Je vous dirai aussi que le risque Algérie (terroriste et de guerre) est estimé bien inférieur au risque Nigéria par exemple. Il y a une réflexion à mener pour inclure le risque majeur terroriste sur les bases de production en lisière de frontière et de monter en puissance de surveillance lorsque l'actualité géopolitique l'exige. D'autre part, pour les sites industriels qui sont au Nord et dans le tissu urbain pour certain, il y a lieu d'actualiser la réglementation portant sur le Plan de Sureté Interne dont le canevas date de 1994 et qui ne répond plus aux risques émergents actuels. Nous avons tout à gagner à enrichir notre arsenal réglementaire pour répondre d'une façon pragmatique et efficace à ce genre de risques. Nous avons salué en son temps la réalisation des Plans d'Interventions Internes qui organisent les moyens matériels humains de nos entreprises face à des scénarios d'accidents de nature industrielle comme par exemple l'incendie, l'explosion etc. Notre pays doit continuer à réglementer cette démarche de maitrise des risques et de veiller à son application pour éviter de lourdes conséquences.
Quels sont les moyens humains ou techniques susceptibles de prémunir les sites industriels de ce genre d'incidents ?
Il ne faut pas perdre de vue la localisation d'In Aménas est à moins de 100 kilomètres de la frontière Libyenne. La Libye qui est en phase de reconstruction de ses forces militaires et de sécurité. La bande Sahélienne est déstabilisée depuis quelques années et est identifiée comme une menace pour la sécurité de la région toute entière (Afrique, Europe et Moyen Orient). Devenue lieu de transit des narcotrafiquants, elle est la zone de tous les dangers. Les Etats Unis ont essayé depuis une décennie de «pacifier» cette région sans succès. L'Algérie s'est investie totalement avec une démarche préventive très intense et une veille stratégique sans relâche avec tous ses voisins, ce qui nous a permis d'être prémunis à ce jour. Cette incursion nous interpelle, pour reformuler notre organisation et accroitre le nombre de «barrières préventives» en amont de chaque site industriel. D'autre part, actuellement la technologie des drones apporte beaucoup de réponses à ce type de localisation pour nos sites au Sud, souvent isolés, mais cela à un prix excessif. Bien entendu l'éradication du terrorisme, des pays voisins ayant reconquis toute leur souveraineté sur leur territoire et des aides au développement, permettront de baisser la tension sécuritaire sur nos zones frontalières. L'Algérie accorde un très lourd tribut à sa sécurité (estimé à 10 milliards de Dollars pour cette année 2013). On ne peut pas l'accuser de laxisme.


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