Dans la wilaya de Bouira, si le nombre de malades, atteints du cancer, n'est pas déterminé, faute d'un travail de recensement, dûment établi, bien que la remarque tend vers son évolution, d'année en année, il reste que même les structures médicales inhérentes à la prise en charge de cette catégorie, très vulnérable, de malades sont inexistantes. Il ne nous semble pas avoir entendu, ne serait-ce qu'une seule fois, que des centres spécialisés dans le traitement des cancers vont être réalisés, un jour, dans la wilaya de Bouira. Nous constatons, par contre, que les désagréments que subissent les cancéreux ne cessent de se multiplier, à cause des difficultés qu'ils rencontrent alors qu'ils espèrent bénéficier des séances de chimiothérapie, ou encore moins, de radiothérapie. Les cancéreux de la wilaya de Bouira doivent se rendre dans trois centres de soins situés dans les wilayas de Tizi Ouzou, Alger, et Blida. Comme nous le savons tous, la plupart de ces malades sont issus de la catégorie sociale la plus démunie, et qu' ils ne peuvent subvenir à leurs besoins, en frais de transport et que dire, alors, des traitements médicaux dans les cliniques privées qui ne sont pas à leur portée ? Les rendez-vous reportés à chaque fois dans les centres de soins publics sont légion, à cause de la surcharge et parfois par manque de médicaments. Selon les animateurs du comité régional d'aide aux personnes atteintes du cancer, El Fedjr', sis à Sour El Ghozlane, et affilié à l'association nationale dont le siège est à Alger, cela relève de l'utopie de dire que la prise en charge des cancéreux est effective, tant que la wilaya de Bouira n'aura pas son propre centre de pour accueillir ses malades. D'autant plus quand nous savons que les centres anti-cancer qui se trouvent dans les wilayas limitrophes sont, eux-mêmes, dépassés, voire surchargés. Parfois, ce sont des appareils de radiothérapie qui tombent en panne, à l'exemple de ceux du centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger qui sont en panne ces jours-ci. Et les malades qui nécessitent des soins en radiothérapie se trouvent contraints d'aller voir du côté du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de la ville de Blida. Pour les malades en quête de traitement en chimiothérapie, ils doivent se déplacer à Alger au centre Pierre et Marie Curie mais comme sus-indiqué, ils ne sont pas à l'abri des pannes des équipements. Nous faisons fi des examens d'imagerie à résonance magnétique (IRM), que doivent passer les cancéreux pour une évaluation nette de leur état de santé, et comme parfois ces radiologies ne sont pas disponibles ou non fonctionnelles dans les centres hospitaliers publics, ils sont, par contre, orientés vers le secteur privé. Dans ce cas, les malades qui n'ont pas de moyens financiers nécessaires, seront privés de cette forme de radiologie si importante. Il y a aussi le problème des personnes atteintes du cancer qui ne sont pas couvertes par l'assurance sociale (CNAS), et leurs cas restent posés. Malgré les désagréments indiqués, lAssociation d'aide aux personnes atteintes du cancer, dans la wilaya de Bouira, ne ménage aucun effort pour venir en aide à cette frange de la société. Bien que disposant de moyens limités, cette association fait appel, en même temps, aux bienfaiteurs, en les sensibilisant pour apporter leur soutien vital, garantissant une prise en charge décente des malades. Les aides effectuées par des bienfaiteurs privés permettent, ainsi, à cette association de garantir aux malades, l'achat des médicaments, la couverture des frais des analyses médicales, des examens de radiologies et de transport également. En somme, ce sont 311 cancéreux, issus de familles défavorisées dont plus de 140 vivent dans la commune de Sour El Ghozlane, qui bénéficient de ce soutien salvateur. Vu le manque de finances, il arrive aussi que cette association fasse appel à l'entraide des pharmaciens pour lui fournir des médicaments, gratuitement, ou à défaut à crédit, le temps de trouver de quoi payer. Il arrive aussi pour ce comité régional d'aide aux personnes atteintes du cancer, de recevoir la visite des malades cancéreux venant des wilayas limitrophes notamment Bejaïa, M'sila, ou Médéa, sollicitant son aide. Les dirigeants de cette association tirent la sonnette d'alarme et font savoir qu'ils sont dépassés par l'ampleur des demandes des malades et de ce fait, ne peut leur apporter une prise en charge adéquate. Ce à quoi, ils lancent un appel pressant aux autorités publiques pour leur apporter un soutien financier, à la hauteur de leur engagement régional. Leur association s'occupant, non seulement des malades locaux, mais aussi des malades originaires des wilayas limitrophes, et d'autres parfois. Car, les aides recueillies sont en-deçà des attentes des malades atteints du cancer, et dont le nombre ne cesse d'augmenter. A signaler enfin, que l'association du comité régional d'aide aux personnes atteintes du cancer, active depuis l'année 1999, dans un local réduit et qui manque de commodités d'accueil pour les malades.
