Réagissant à la situation politique et aux événements qui ont marqué cette rentrée sociale tel le remaniement du gouvernement et la remise du rapport sur la révision constitutionnelle, Moussa Touati, président du FNA, n'y voit aucune nouveauté susceptible d'apporter des solutions à la crise. Pour lui, la nomination de nouveaux ministres au gouvernement «est un non-événement autant que l'est la remise à Bouteflika du rapport concernant la révision de la Constitution». Il considère que la nomination de nouveaux ministres «n'est pas pour faire avancer les choses, alors que nous sommes dans une situation où le changement s'avère primordial », indique Touati qui pense que cette nomination «est de la poudre aux yeux dont le but est de détourner des véritables problèmes que vivent les citoyens». D'autant, ajoute-t-il, que le gouvernement n'a aucune prérogative et tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains du président de la République. Au sujet de la révision de la Constitution, le président du FNA s'est interrogé d'abord sur la santé du président de la République et si celle-ci lui permet de donner son avis ou faire des remarques sur son contenu. M. Touati doute que le président puisse le faire dans l'état de santé où il se trouve. Tout autant qu'il doute d'une Constitution qui ne fera pas l'objet d'une consultation populaire. Il estime qu'une nouvelle Constitution devra être au préalable précédée d'une charte nationale qui sera votée par le peuple et à partir de laquelle l'on élabore une nouvelle Constitution où l'on déterminera la nature du système politique (présidentiel, semi-présidentiel, parlementaire...). Dans le cas contraire, indique le conférencier, «on continuera à pondre à chaque fois une nouvelle Constitution au gré des conjonctures comme cela fut le cas par le passé ». «Toute Constitution qui n'émane pas de la souveraineté populaire n'en est pas une», affirme Touati qui s'est interrogé ensuite sur l'avenir d'une Constitution qui ne prendrait pas pour fondement la souveraineté du peuple. Répondant aux nombreuses questions de la presse en ce qui concerne les présidentielles de 2014 et de savoir s'il se présentera à ces élections, il a laissé entendre qu'il «doute de la tenue d'élection en 2014». Selon Touati, «les partisans d'un 4ème mandat en ayant peur pour leurs intérêts, veulent reconduire le président de la République à la tête de la présidence pour au moins 2 années encore». Touati signale que le président de la République n'a pas dit s'il se portera candidat ou non aux élections de 2014. Le FNA, affirme-t-il, participe à toutes les élections et se porte candidat aux prochaines élections. En émettant, toutefois, des réserves sur le «système» de vote actuel qui, selon lui, permet toutes les fraudes et le remplacer par un autre plus transparent en usant de techniques de la «biométrie». Le parti du FNA n'entend s'allier avec des partis politiques que sur la base de programme et non sur la base de poste à octroyer.
