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Le «H'choumanistan» ou les nouveaux débarquements «de dos» à Sidi Fredj
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 06 - 2014

Eparses dans la tête éparpillée : le 10 juin ? Le 19 ? L'an zéro de l'hégire ? A Alger, une initiative semble avoir été lancée : voiler les plages, les femmes, les hommes, les grains de sable un par un, les vagues, les mouettes. Le pays sera un vaste parasol noir et avec des «oeils». Les femmes seront des baleines qui nagent. Les hommes des pantalons qui errent au soleil. C'est la victoire du FIS : une génération Echorouk / Ennahhar pour nous cerner jusqu'aux aisselles pendant que les enfants du régime se font scolariser à Londres et à Paris. Saïdani ne se battra pas avec nous contre la pakistanisation de l'Algérie : ses enfants sont en France, logés et insérés dans la modernité et l'herbe verte. Nous, nous avons ces brigades de moeurs et les mosquées, les imams, les fatwas et les ministres bêtes et sans aucune vision de l'Etat et de la puissance et ces deux journaux TV.
Le corps est cerné. Certains abdiquent : photo d'une femme habillée d'une combinaison de laine de la tête au pied avec un maillot deux pièces en dessus. Une autre nage en tchador et fait peur à l'océan et fait reculer les pôles. Une dernière ne sort pas, reste chez elle, en elle, repliée en quatre et attendant d'être dépliée en vain par la tendresse ou un feuilleton turc. L'homme ? Mieux, mais en pire : son corps, selon l'islam wahhabite, est un traître : il faut le surveiller et s'en débarrasser au plus vite pour rencontrer Dieu. Ou bien l'étaler, l'affirmer mais en infirmant les autres. Le vivre comme une tente au Sahara. Le futur ? Le corps du mâle sera un pantalon puisque le corps de l'homme n'est plus qu'un sexe névrosé, selon la vision putride et malade de nos présents. L'An zéro : le corps de la femme est un crime, celui de l'homme est un paon.
Puis vient la pensée d'hier soir, sombre : l'armée islamique du pays du Cham qui publie des photos de sa reconquête de Mossoul, son démantèlement «des frontières de Sykes-Picot», sa joie sombre et ses arrestations de femmes, mains sur la tête, cheveux nus et pantalons, surveillées par des femmes-tchadors en kalachnikov… Une rouille vorace qui mange, qui avance, une terrible tumeur qui se développe au flanc du corps de la terre. Autrement mais de même : on commence par des plages ici, mais cela se transformera un jour en une armée d'Allah, un jour, comme ailleurs. La bataille est dans le corps de la femme, espace de civilisation, de défaite, de l'enfantement, l'amour ou de l'abdication : quand le corps de la femme est défait ou vaincu ou écrasé et lapidé, la liberté de la femme est détruite, puis celle de l'homme, puis celle de la terre, des villes, du pays. D'ailleurs, c'est une vieille loi de la préhistoire : on est vaincu quand on vous prend femmes et puits et troupeaux.
Aujourd'hui on laisse faire souvent. Chacun selon soi. On recule devant ceux qui veulent criminaliser le corps des femmes et, du coup, ils enfantent d'eux-mêmes leur obscurité, deviennent plus nombreux et, d'une groupe de jeunes enthousiasmés par des imams et deux journaux, on fabriquera une armée du Chams, une horde et un Emirat.
Le «que faire ?» Ne pas abdiquer, défendre les femmes, ne pas se sentir coupable face à ceux qui vous exhibent Dieu à chaque propos, ne pas croire qu'ils sont dans la norme et que nous sommes dans l'infraction, ne pas accepter l'idée qu'une religion doit être subie, ni que l'Algérie est seulement pour une seule religion, ne pas céder un mètre, un grain de sable, un coude. Ne pas baisser les yeux surtout, ni se cacher ou se sentir coupable de son vêtement. Car contrairement aux autres, nous, nous n'avons pas les moyens d'envoyer nos enfants à Londres et en en Europe. Ce pays est à nous et celui qui veut jouer au Mollah ou au Taliban, on peut lui conseiller l'Afghanistan comme destination ou l'Arabie Saoudite comme mère.
Curieuse coïncidence déjà : la défaite de ce pays a commencé sur une plage. Sidi Fredj. Non ? Aujourd'hui, des monstres tentent le même débarquement, mais «de dos», pour coloniser le pays, ses puits et ses femmes. Au nom du «H'choumanistan» qui déjà gangrène les resto, les cités, les immeubles, les espaces, les jardins et les airs et la parole, l'écrit et l'acte et le dessin et la courbe.


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