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Le Moyen-Orient éclaté
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 07 - 2014

LAGUNA BEACH - Lors d'un récent voyage au Moyen-Orient, j'ai été frappé par le fossé croissant entre les pays de la région, au point d'être plus que jamais convaincu que l'on commet une erreur en parlant du Moyen-Orient comme d'une entité cohérente. Les pays de cette région importante de la planète poursuivent des trajectoires divergentes et leurs divergences vont persister et probablement se creuser dans les années à venir. Aussi peut-on répartir ces pays en trois groupes.

Dans le premier se trouvent l'Irak, la Libye et la Syrie qui se débattent pour éviter l'éclatement de l'Etat. Leur situation risque de s'aggraver encore en raison d'une terrible combinaison de violence, de fragmentation politique, de désintégration sociale et d'implosion économique. Leur capacité à s'en sortir par eux-mêmes est limitée et peut-être même totalement absente dans certains cas. Malheureusement, les terribles souffrances de leurs populations vont sans doute perdurer et provoquer des vagues migratoires qui vont exercer une pression difficilement supportable sur les pays voisins, notamment la Jordanie et le Liban.
A l'extrême opposé se trouvent les pays dont la puissance va croissante. Bénéficiant des revenus du pétrole, des pays comme les Emirats arabes unis vont de l'avant avec des programmes variés destinés à diversifier leurs moteurs de croissance, renforcer leur potentiel humain et matériel et constituer des réserves financières toujours plus imposantes pour les prochaines générations. Ces pays vont de succès en succès - des succès qui il y a peu de temps paraissaient trompeurs, si ce n'est irréalistes, aux yeux de la plupart des observateurs extérieurs. Ils acquièrent dans ce processus un élan toujours plus grand vers le développement, ce qui augmente la probabilité et l'importance de leurs prochains succès.
Les retombées du progrès de ces pays s'étendent bien au-delà de leurs frontières. Importateurs majeurs de main d'œuvre dans la région, leur réussite a aussi pour conséquence l'envoi par les travailleurs immigrés de sommes d'argent considérables vers les économies non pétrolières. En tant que principaux investisseurs régionaux, leur succès alimente aussi un flux de capitaux croissant et une aide bilatérale conséquente.
Ces deux groupes de pays suivent chacun leur trajectoire propre et il semble improbable qu'ils en changent à cours terme. Aussi le fossé entre eux va-t-il continuer à se creuser.
Le sort des pays qui se situent entre ces deux groupes extrêmes paraît plus incertain. En cherchant à réaliser leur potentiel inexploité, des pays comme l'Algérie, le Maroc et la Tunisie doivent surmonter maints défis, certains d'entre eux sont nouveaux, mais la plupart très anciens.
L'Egypte offre sans doute la meilleure illustration de ces défis. Son expérience met en lumière ce qui est en jeu pour la région. Il est confronté aujourd'hui à la combinaison défavorable d'une faible croissance économique, d'un chômage élevé, d'un déséquilibre budgétaire, d'une faiblesse des institutions et de services sociaux de mauvaise qualité. Ces difficultés sont encore aggravées par une croissance démographique rapide et la pauvreté, pour ne pas mentionner un environnement extérieur défavorable.
L'ancien président Housni Moubarak avait régné d'une main de fer durant 30 ans, jusqu'à son renversement par un soulèvement populaire en 2011. Depuis, l'Egypte suit une voie politique très cahoteuse. Il n'est donc pas étonnant que son économie fonctionne au ralenti. Le tourisme souffre énormément, les hôtels sont presque vides et les grands sites touristiques désertés. Les avantages comparatifs du pays sont inexploités en raison de la bureaucratie et de la corruption - un problème encore aggravé par les coupures d'électricité.
Des millions de citoyens égyptiens talentueux vivent dans un système qui depuis des décennies fait obstacle plutôt qu'il ne favorise les initiatives. Ce système ne répond en rien aux demandes légitimes de la population : la justice, la démocratie, le respect des droits de l'homme, et des services sociaux efficaces, notamment en matière d'éducation et de santé.
Néanmoins, après tant d'années de frustration et de mauvais résultats, on reconnaît au Caire ce qui manque pour redresser le pays : une vision, du leadership, un engagement et un environnement plus favorable. En dépit des différents politiques, l'Egypte progresse vers la création d'un programme de réformes économiques qui permettrait au pays d'exploiter à plein son potentiel considérable. Des mesures sont prises pour réorganiser un systéme de subvention coûteux et inefficace, améliorer les infrastructures et résoudre le problème de l'approvisionnement énergétique. Leur mise en œuvre est facilitée par l'aide de pays étrangers - notamment l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis - et le réengagement encore hésitant du capital privé égyptien et étranger.
Beaucoup dépend de ce que l'Egypte et les pays qui lui ressemblent vont ou pas entamer des réformes institutionnelles, politiques et sociales - et dans ce cas, s'ils le font dans un contexte de démocratisation, de justice sociale et de respects des droits de l'homme. Ces pays sont des portes vers l'Europe, l'Afrique et l'Asie et leurs populations sont parmi les plus nombreuses de la région. Ils peuvent jouer un rôle décisif en faveur de la stabilité du Moyen-Orient. Le chemin qu'ils prendront influera sur l'avenir de toute la région.
Traduit de l'anglais par Patrice Horovitz
* Conseiller économique en chef à Allianz et membre de son Comité exécutif international. Président du Conseil de développement mondial du président Barack Obama. Son dernier ouvrage en date s'intitule When Markets Collide.


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