Il est bien connu que la production de charbon de bois contribue de façon significative à la déforestation. Si ce phénomène n'est pas très répandu à longueur d'année, il s'intensifie avant la fête de l'Aïd El Adha. Chaque année en cette période de l'Aïd, les citoyens consomment des milliers de tonnes de charbon de bois. A Oran, de nombreuses forêts ont été touchées par ce phénomène, notamment du côté de Coca, Misserghine et Sidi Chami. Si les difficultés climatiques qui ne favorisent en rien l'agriculture sont liées en général au déboisement, il n'en demeure pas moins qu'un autre facteur, la production sauvage du charbon de bois, longtemps ignoré, contribue de façon récurrente a détruire ces forêts, en particulier. Des branches d'arbres dont l'eucalyptus, enfouies sous terre, peuvent se transformer en charbon après un cuisage de quelques jours. Cette pratique commerciale qui se limitait, il y a quelques années seulement, à des personnes d'un certain âge, emballe aujourd'hui même des jeunes qui en font une source de revenus, surtout que les Oranais préfèrent à l'Aïd les grillades à feu doux qu'on ne peut obtenir qu'en utilisant du bois ou du charbon. C'est ainsi que les vendeurs de ce combustible sont très sollicités en telle période. Une situation qui a donné naissance au phénomène d'abatage illicite d'arbre et à la déforestation. C'est donc une situation «perdant-perdant» : les forêts disparaissent, les sols se détériorent, l'érosion emporte la terre cultivable, le niveau de CO2 augmente doublement par la perte de la couverture forestière et par la combustion du charbon contribuant quotidiennement au réchauffement climatique. Oran et depuis quelques jours déjà, les vendeurs de charbon ont pris place au niveau des marchés et des rues des quartiers. Le charbon est vendu entre 100 et 150 dinars le kilo, selon la taille et la qualité. Selon la majorité de ces vendeurs, le charbon utilisé très majoritairement pour les barbecues des particuliers durant la fête de l'Aïd vient de nos forêts. « Sans arbres, il n'y a pas de pluie, et sans pluie, il n'y a point de terre fertile. Vous comprenez donc pourquoi les agriculteurs ont des difficultés aujourd'hui», indique un fellah. Certains vendeurs ignorent qu'ils contribuent à la déforestation qui contribue de facto, au changement climatique qui n'est pas en faveur de l'agriculture. Mais pour eux la majorité du charbon à bois qui se vend à Oran est produit dans d'autres wilayas, connues par leurs étendues forestières, notamment en Kabylie et à l'Est du pays. De petites quantités sont aussi produites dans les wilayas de l'Ouest, notamment à Aïn Temouchent et à Oran. Pour d'autres, le charbon ne vient pas uniquement de la production locale, il y a aussi l'importation à partir de quelques pays européens. Mais en petites quantités.
