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Le sommeil de l'injuste
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 10 - 2016

«Souvent, quand je me sens las d'une vulgaire vie, durant tout un jour, sur le divan bas, je rêve et j'oublie» Edmond Rostand
C'est entre le rêve et le cauchemar que l'absence, cette sultane imprenable tente d'exercer la plénitude de son règne. Quand on s'assoupit, l'on s'abandonne. Quand on rêve l'on se leurre et quand on cauchemarde l'on se réveille. Le rêve ne fait pas uniquement voir la vie en rose. Il peut, à l'usure la frustrer. Il vous la fait goûter à toutes les couleurs. Fade ou succulente , la sauce ne s'apprécie qu'en rapport à son accompagnement. A trop rêver l'on finit par crever et dévoiler tous les cauchemars.
Tout principe tend à affirmer qu'en matière de promesses, l'on est tenu à en assurer l'exécution. Mais comme la vie, le temps, ou je ne sais quel autre élément seront toujours là pour faire changer d'avis l'homme, ce prometteur dans lendemains.
….Il s'est retourné nombre de fois dans son sommeil mal consommé. Les images défilent jusqu'à lui crever aussi les yeux. Un passé presque récent se fait rappliquer sans assignation pour se faufiler dans les méandres de sa pleine confusion somatique. Il arrive à mal interpréter les silhouettes. Mais il arrive malgré moult sueurs à entrapercevoir l'indigence génésiaque qui mortifie le personnage qu'il certifie avoir clairement identifié. Celui-ci ressemble presque à cet homme qui fait des promesses un programme d'action.
Il le voit provenir d'en bas. Cet « en bas » qui en fait sert de réceptacle à toute l'humanité de sa localité. Une bourgade sans légende ni épopée et oubliée dans la marche du temps. Le temps ici n'est qu'un chapelet à égrener au fil de la rotation solaire. Les gens vieillissent sous les brulures du soleil et seule la transhumance s'élève en ultime secours. Le nord s'indique par instinct vital comme une bouée de sauvetage.
Il se retourne encore, balbutie rouvre les yeux comme pour dire qu'il refuse le faux réel qui le perfore. Il voit son personnage agir et s'agiter dans le monde « d'en haut ». Il le voit, fournissant de gigantesques efforts pour se placer dans le siège qui semble plus vaste que ses illusions. A force d'aphasie, de débonnaireté et d'affabilité, il est arrivé tout de même à se tailler des fauteuils de plus en plus importants. Son mérite était sa gentillesse. Sa compétence était son silence. Il savait faire et se taire.
Le sachant être, loin d'un foudre de guerre, il le voit aussi s'aguerrir crescendo à un métier pour lequel nulle vertu ne le lui aurait prédestiné. Mais le hasard sait bien faire de certaines choses une bonté ou une apostasie. Il sait aussi faire de certains êtres nés ternes et pâles des copies luisantes et scintillantes. Le hasard serait ainsi cette usine où se manufacturent les carrières, les fortunes et les bonnes étoiles.
Les multiples secousses de son sommeil lui font convoquer ces scènes où la vie des uns est parfois régentée par l'humeur de l'autre. Son personnage. Mi-endormi, mi-éveillé, ce dernier le hante et lui fait ressasser ses jurements non tenus, la fausseté de ses postures et ses regards inattentifs. Il voyait dans le dense voilage qui emmaillotait ses visions son personnage, sans gêne céder des montagnes et offrir des zones et des sites miniers au moment où lui souffre l'abri et la simple toiture. Son personnage, pense-t-il n'était pas pourtant d'une argile ingrate, c'est le béton qui s'y est incrusté qui l'aurait peut être ainsi rendu. Dur et insensible aux cris d'autrui. Rien n'est intéressant à ses yeux plus que ne le sont ses folies et ses démesures à vouloir encore et encore aller vers un ailleurs sans limites.
Lui, patauge et se remue sans le moindre cri. Il aurait voulu que le jour éclipse à jamais la nuit. Il aurait voulu revoir son personnage tel que la nature initiale l'avait modelé. Insignifiant, mou et quelconque. Sinon, que la vérité soit dite et que dans chaque rêve ou vision puisse y exister un policier, un juge ou un geôlier. En évoquant les peines perdues, les horizons inaccessibles, les aubaines et les chances inégales ; il transperce le mystère des grandes défaites des uns et les grands triomphes des autres.
Le sommeil se dit-il est pire que la réalité. Le dilemme du rêve et du cauchemar n'est en finalité qu'un jeu d'humeur, de bonne ou de mauvaise mine. Le courroux aveugle bien des consciences et obstrue tout chemin vers une reconnaissance ou une gratitude. Comme il peut parfois justifier les moyens de défense.
Il revoit encore l'effigie de ce personnage qu'il confond entre des traits de démon et des contours d'un ange. Pourtant il est certain qu'il ne s'agit pas là d'une unité innommée qui traduit la sagesse et l'hardiesse d'un responsable quel qu'il soit. Avec ses tares et ses vertus. Il est censé être le dépositaire d'une certaine autorité peu importe le niveau où elle s'exerce.
S'il existe sur terre un être ingrat et oublieux c'est bien l'inconscience individuelle. La myopie de l'âme. Que cet homme là n'était en fait qu'une créature à l'instar de toutes les autres. Le bien, le mal, le déni et la reconnaissance le garnissent et le transposent à sa véritable nature humaine. A repenser ce que lui dictait la nuit, comme jugement sur le monsieur, il rougissait et suait à forte gouttes et pourtant tout parait vrai et authentique. Son tempérament est ainsi fait. Il ne peut prendre l'audace pour une description, même dans ses illusions. Seulement le trouble peut amener, songe-t-il vers l'hallucination. Il ne peut donc se garder de croire aux mauvais tours que lui avait joués ce mauvais Morphée. Lui, est une personne qui ne conçoit la vie que dans un pragmatisme avéré. Certes, souvent il s'essaye à prendre l'utopie pour un état de présence effectif, mais la réalité, esprit cartésien aidant ; le surprend à plus d'une fois. Ainsi, dans ses aveux, ce dormeur ira jusqu'au bout de son raisonnement. Face à son destin, il fait montre que la nuit finalement ne porte pas conseil. Et c'est justement cette noirceur, ce vide nocturne qui l'aide à dévoiler à la grande nuit (au grand jour) toute sa torpeur, l'injustice subie par la tromperie des autres.
Dans le sommeil de l'injuste il est question aussi de drames, de méditation et de désillusions. La présomption de ressemblance avec des personnes ou entités reprises, actant les péripéties de l'itinéraire somatique n'est pas incidemment dénuée de lien effectif. Toute similitude ne sera donc pas en toute évidence une pure coïncidence. La fiction comme la réalité tiennent lieu de canevas de travail. Le reste n'est que le produit de l'expression d'une sensation, d'un sentiment ou d'une inspiration.
Ainsi disait Mouloud Mammeri dans son « sommeil du juste » « La longue observance des lois a masqué à mon juge le visage de la vérité. Ainsi installé dans la certitude sans accros et l'étourdissement de la tâche quotidiennement achevée mais jamais assumée, il ne sait pas que c'est par accident que nous somme lui du bon côté de la barre et moi de l'autre. » Mon sommeil de l'injuste à moi est justement de ce coté. Alors je rêve et j'oublie.


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