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Racistes de chez nous
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 07 - 2018


La vidéo virale qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux montrant un énergumène giflant violemment un gosse subsaharien, de 6 ans, jusqu'à l'envoyer rouler à terre, le tout sous les rires d'un autre imbécile de sa race, dans une gare routière de Annaba, pose de nouveau cette question sur la moralité suspecte d'un peuple qui se croit au-dessus de la mêlée. Sans aller jusqu'à accuser les Algériens de racisme primaire, cette vidéo trahit des sentiments longtemps tolérés sinon acceptés par la majorité, passés pour ordinaires chez des gens eux-mêmes victimes de cette haine de l'autre. Si certains y ont vu un autre moyen de régler leurs comptes et peindre le pays de la couleur du FN, l'Etat a prêté le flanc, et largement, pour se faire déborder sur ce dossier. Une prise en charge chaotique, laissée à des parties qui n'en avaient pas l'envergure et une instrumentalisation à l'international pour discréditer un peu plus un bilan déjà catastrophique d'un pouvoir à réaction. Pourtant, eux c'est nous et nous c'est eux, ailleurs, où on se retrouve tous sous le même ciel malveillant. Avec la même peau bronzée, la même langue incompréhensible, le même regard léchant les trottoirs. Eux c'est nous. Et nous, c'est les autres, ceux qui nous dévisagent, une fois nos semelles imprimées sur leur géographie. Ceux qui chuchotent dans nos dos avant de nous cracher au visage leur haine de la différence. Leurs vieux changent de trottoir quand ils voient nos ombres assombrir davantage notre peau et leurs jeunes nous prennent pour des cibles, des alibis pour justifier leurs échecs. Là-bas, loin de chez nous, de la chaleur d'une mère, du sourire d'un ami, on est l'étranger. Eux, c'est l'étranger. Chassés par la faim, les guerres et la corruption des régimes, ils ont traversé la frontière pour se reposer sur nos trottoirs. Etalant leur misère aux carrefours, envoyant leurs gosses tendre la main aux feux tricolores, convoquant la misère de l'Afrique noire jusque sous les vitrines du centre-ville. Les premiers jours, la réaction est naturelle, de la compassion, de la pitié et une profonde gêne à la vue de cet étalage public de la déchéance humaine. On donne ce qu'on peut à ces hommes et femmes qui ne vous regardent pas dans les yeux. Appelant les âmes charitables à en faire de même, ne comprenant pas l'attitude des pouvoirs publics à ne rien faire devant le froid et la faim. Puis avec le temps, on s'habitue au spectacle, on s'en lasse avant de se poser les questions. On s'exaspère, on klaxonne au feu vert parce qu'un automobiliste prend son temps pour une petite pièce puis on jette un regard froid sur ces étrangers qui ne parlent même pas notre langue. Des insultes aux agressions verbales jusqu'aux descentes punitives. Le viol parce qu'ils ne sont pas chez eux, des brimades parce qu'ils n'oseront pas répondre. Des sans-papiers qui ramènent dans leurs bagages cette misère noire, jusqu'à les suspecter d'être des moustiques porteurs de Zika et d'Ebola. Puis on finit par les dévisager, chuchoter derrière leur dos avant de leur crier de quitter notre pays. Nos vieux changent de trottoir quand ils les voient arriver, en groupe, et nos jeunes les prennent pour des cibles, des alibis pour justifier leurs échecs. Alors on devient les autres, et eux, notre misère qu'on promène en Europe.

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