Le tout-venant des hommes politiques a l'art de tourner autour du pot. Voilà une Algérie empêtrée dans un tourbillon de problèmes résolument insolubles et des étiquetés politiciens dont les limites sont avérées qui s'échinent encore et toujours dans la litanie d'un vocabulaire à mille lieues des profondes et vraies préoccupations des Algériens ! Aller à la présidentielle ou pas ? Avec un comment tatillon et le survol d'un pourquoi pour s'empêtrer dans un labyrinthe où les débats s'effilochent en se cognant contre l'énoncé des noms de quelques individus. Les détenteurs du pouvoir ne sont pas en reste pour s'être figés dans un aléatoire préconçu d'une corvéable constitution. Pointer du doigt un tel dont la supplication muette ne demanderait qu'un bénéfique repos du guerrier ou tel autre qui n'aspire qu'à éviter le sable mouvant, n'est pas à la mesure du drame. La carence est si généralisée qu'il est à se demander si l'Algérie ne méritait en définitive que le spectacle d'un jeu de billard défaussé. Le mal est que les hommes de grande stature soient absents et dont l'absence ne saurait être compensée par la littérature surannée apprise dans des bouquins défraîchis et qui ont monopolisé les tribunes d'arrière-garde. Tout ce qui est dit, suggéré ou proposé repose certes avec évidence sur une large vérité et maintenant rien ne sera plus comme avant. Tous et n'importe qui savaient que l'explosion sociale aura lieu et le Hirak a été l'aboutissement d'un ras-le-bol général d'un peuple soumis hier jusqu'à se prosterner avec une franche débilité au pied du portrait d'un homme trop ordinaire qu'on lui avait imposé avec une superbe légèreté comme président. Aujourd'hui, de guerre lasse, on serait tenté de réclamer que l'on en finisse en gardant à l'esprit que l'enjeu est vital car il concerne le devenir du pays. Parce qu'il est crucial, les humeurs et les préalables seraient d'un vain formalisme. La responsabilité lourde de ceux qui détiennent aujourd'hui la décision est de nouer avec la franchise pour peu qu'elle soit honnête et désintéressée. Il est exigé de tous d'aller droit au but avec le réalisme et la conviction que tout un chacun peut être amené n'importe quand à passer à la caisse.
