A moins d'une semaine de la fête de l'Aïd El Adha et suite à l'interdiction des points de vente de proximité, les citoyens se mettent à la recherche d'un endroit où acheter un mouton pour le rituel du sacrifice et comme chaque année, les points de vente illicites ont fait leur apparition à Oran. Certains éleveurs ont loué des hangars à l'intérieur du tissu urbain ou ont carrément occupé les abords des routes pour exposer leur bétail. Quelques points anarchiques ont été installés à Aïn El Turck, El Hassi, Misserghine, Aïn El Beïda près du cimetière, entre autres, a-t-on constaté. « D'habitude, je m'installais au niveau du marché à bestiaux à El Kerma, mais cette année, il est fermé », dira un éleveur qui a préféré exposer son bétail composé d'une quarantaine de têtes sur la route de Aïn El Beïda. Toutefois, cette année et contrairement aux années passées, les différentes communes d'Oran connaissent un recul remarquable du nombre de points de vente anarchiques des moutons pour l'Aïd El Adha, suite à la décision de la wilaya portant durcissement du contrôle sur cette activité non autorisée dans le cadre du renforcement des mesures de prévention contre le Covid-19, au vu de la situation épidémiologique dans la wilaya, actuellement classée parmi les 4 premières wilayas au rang national en terme de nombre de cas atteints par le virus. Devant le resserrement du contrôle sur le marché à bestiaux et l'interdiction des points de vente de proximité afin d'endiguer la propagation du coronavirus, certains éleveurs ont trouvé une autre issue, « facebook » pour la promotion de leur marchandise. En effet, plusieurs pages facebook et sites électroniques comme «Ouedkniss» proposent la vente de moutons de l'Aïd. Des photos et même des vidéos sont publiées, suscitant l'intérêt de nombre de familles désirant accomplir le rite pour l'Aïd El Adha. Avec des prix allant de 30.000 à 70.000 DA, certains proposent même le transport, le sacrifice, découpe et même la cuisson, avec des numéros de téléphone pour les besoins de prise de contact et de négociation des prix. « Avec la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus et le risque de contamination en se déplaçant aux fermes, je préfère acheter le mouton via Internet », dira Amine, père de deux enfants et cadre dans une société nationale. Mohamed, enseignant, ne partage pas le même avis. Ce dernier affiche sa crainte d'acheter le mouton de l'Aïd via facebook, du fait du risque de l'escroquerie et préfère le voir de près. Toutefois, cette année, la demande est toujours timide pour l'achat des moutons, a-t-on constaté lors d'une visite effectuée en fin de semaine dernière au niveau des abattoirs d'El Hamri. Des vendeurs ont expliqué la baisse de la demande par la dégradation des revenus des citoyens dont les activités de nombre d'entre eux sont à l'arrêt en raison de la pandémie. D'autres préfèrent attendre les trois derniers jours avant l'Aïd pour acquérir leurs bêtes. Les prix annoncés à El Hamri varient entre 32.000 et 35.000 DA pour un petit agneau, entre 40.000 et 46.000 DA pour un mouton de taille moyenne. Les prix des béliers les plus costauds avec de belles cornes sont entre 58.000 et 70.000 DA, a-t-on observé. Même les fermes de la wilaya connaissent une affluence timide de citoyens. Le constat est le même pour les points de vente installés sur les bords des routes (Misserghine, El Hasssi, Aïn El Turck...). Concernant les prix, le président de la chambre d'agriculture de la wilaya d'Oran, M. Meftah Hadj Brachemi, a affirmé que les prix des moutons ont connu cette année une hausse entre 5.000 et 8.000 DA. Mais il s'attend à une chute dans les prix des moutons cette semaine.
