C'est un véritable coup de tonnerre qui vient de s'abattre sur la Ligue de football professionnel. L'USM Alger a obtenu gain de cause auprès du TAS de Lausanne dans l'affaire du derby face au MC Alger. Encore une fois, c'est l'image de l'Algérie qui est ternie. Ainsi donc, le TAS, en donnant gain de cause à l'USMA, avec la décision de lui restituer les trois points défalqués, tout en infligeant une amende à la LFP et la FAF, a reconnu que ces deux instances ont bafoué les règlements. Ceci dit, l'USMA était dans son droit le plus absolu de boycotter le derby, qui devait se jouer le 12 octobre 2019, en raison de sa programmation pendant une date FIFA. En outre, l'effectif de l'USMA était amoindri par l'absence de plusieurs joueurs, retenus en sélection nationale militaire, ou avec la sélection de son pays, comme c'était le cas de l'attaquant international libyen, Muaïd Ellafi. La LFP a été donc en porte-à-faux avec le règlement du championnat et celui de la FIFA quand elle a décidé de maintenir la programmation de ce match. Le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, est intervenu à la radio pour déclarer que l'USMA était dans son droit. Alors, pourquoi l'USMA a-t-elle été déboutée par la commission d'appel et le TAS algérien ? Ceci prouve que ces deux structures ne sont pas indépendantes comme ne cessent de le répéter certaines voix. Encore plus, le président de la LFP a bel et bien déclaré : « L'USMA a été victime de ses responsables. C'est à cause de la mauvaise gestion de ces derniers que le club a boycotté le derby face au MCA. En tant que président de la LFP, je n'ai fait que mon travail. J'avais programmé le derby que l'USMA avait boycotté, le club a alors écopé des sanctions conformément au règlement », a-t-il indiqué. Le hic, c'est que le verdict du TAS a prouvé le contraire ! En tout cas, la décision de l'instance de Lausanne constitue une humiliation pour la Ligue et plus particulièrement pour Abdelkrim Medouar, qui peut encore sauver l'honneur en annonçant sa démission. En un mot, le TAS de Lausanne a décrédibilisé l'instance algérienne qui gère les championnats professionnels et mis à nu certaines carences et décisions douteuses. Et pourtant, cette mascarade aurait pu être évitée si Medouar avait fait preuve de sagesse et de retenue avant de décider de programmer le derby contre vents et marées. Même le président de la FAF a été irrité par les sorties du patron de la LFP. Il y a eu l'affaire du match USMA-JSK reporté pour des raisons obscures et la déprogrammation du match PAC-USMBA (absence de Zorgane, retenu en EN). Ajoutez à cela ses sorties médiatiques pour le moins étonnantes. Hier, il a critiqué Zetchi à propos de la consultation écrite et, aujourd'hui, il l'a encensé. Ses discours ambigus, son arrogance et son égo démesuré ont fini par lui jouer de mauvais tours. Abdelkrim Medouar s'est même permis de s'immiscer dans le volet technique de l'USMA pour défendre sa décision de faire jouer le derby. « Les arguments apportés par les dirigeants de l'USMA ne tiennent pas la route. L'USMA pouvait normalement jouer le derby car ses internationaux militaires ne sont pas des titulaires ». Mais, depuis quand un président de la LFP se mêle-t-il du domaine technique d'une équipe ? Exploitant son statut de président de la LFP, Abdelkrim Medouar est allé un peu loin en besogne et négligé sa propre mission. Par cette sortie, il s'est mis à dos tout le public algérien. Le plus grave, c'est que cette décision de derby a engendré une situation de confusion. Effectivement, le verdict du TAS a provoqué la montée au créneau de l'ES Sétif qui refuse ainsi de jouer la coupe de la CAF sous prétexte de l'application du système du quotient, une « astuce » selon la direction de l'Entente pour la débouter de son droit. En somme, si Abdelkrim Medouar veut gravir les échelons en visant le poste de président de la FAF, cela ne devra pas se faire au détriment du football national et des supporters algériens. Car, on a coutume de dire : « Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ».
