A moins de trois mois de l'entame des préparatifs de la prochaine campagne tomate industrielle, qui coïncide avec la mi-mars, tout n'est pas rose chez les professionnels de cette filière, à cause des créances détenues auprès de la plupart des conserveurs. Etat de fait, qui a fait dire au S/G de l'UNPA Saci Labadlia que la perspective de voir un rétrécissement des surfaces consacrées à cette culture par rapport à l'année à dernière est très probable. En effet, chez les agriculteurs, c'est l'animosité totale, voire le découragement quand, vous constatez, à votre corps défendant que tous vos efforts tombent en désuétude. Donc, opter pour d'autres cultures comme certains légumes secs, la culture du coton ou les céréales est moins risqué et plus rentable. En ce sens, diront des agriculteurs, que lorsque vous louez des terres agricoles, vous payez la main-d'œuvre, les engrais et tous les frais inhérents à cette culture, conjugués aux déboires des longues attentes pour livrer la tomate aux conserveries, vous devez encore poiroter et prendre votre mal en patience pour vous faire payer. Approché, Azzedine Berkane, président du Conseil de la filière tomate' de la wilaya d'El Tarf, a bien voulu nous éclairer davantage sur cette situation. D'emblée, il nous apprend que seulement 2 conserveries sur les 6 qui ont fait campagne cette année, se sont acquittées des 12 DA le kg auprès des agriculteurs. Et, d'ajouter, que les 04 DA restants, c'est l'Onilev (Office national interprofessionnel des légumes et viandes) qui se charge de les honorer. Notre interlocuteur ajoutera que l'Onilev a toujours été à l'écoute des agriculteurs et à la hauteur de ses missions en ne ménageant aucun effort pour honorer ses engagements vis-à-vis des agriculteurs. Cet organisme, justement, quand le conserveur s'acquitte des 12 DA, après le dépôt des dossiers, procède au paiement des 04 DA par le biais des banques qui n'activent pas les choses, soit des lenteurs très mal vues par les agriculteurs. Pour ces 04 DA justement, le Conseil de cette filière ne cesse de revendiquer son paiement par l'Onilev, au maximum 15 jours après la fin de la campagne tomate. Ce à quoi cet organise n'est pas hostile et permet aux professionnels de cette filière de respirer un peu. Il est à noter aussi, selon le président de la filière tomate' que les emplois directs et indirects générés par celle-ci dépasse les 150.000 personnes. Enfin, la pandémie du Covid, a eu aussi son impact négatif sur les conserveurs qui peinent à écouler leurs stocks de tomate dont les clients potentiels sont les restaurants, les pizzérias pour la plupart fermés ou touchés par les mesures préventives.