Le volet urbanistique de la ville de Tébessa a toujours suscité moult interrogations et par les spécialistes urbanistes et architectes et par de simples citadins. Et la question est d'actualité pour les autorités locales. Un centre urbain d'importance, tant celui-ci constitue la devanture de toute une région. Comment et pourquoi faudra-t-il préserver le patrimoine immobilier d'une cité millénaire, quelles sont les modalités pour pouvoir restaurer les monuments et édifices historiques de la ville ? Quelles sont les priorités à engager, afin que Tébessa retrouve son lustre d'antan ? A cela et à d'autres questions, nous avons choisi un travail universitaire élaboré à l'Université de Constantine, qui tente de répondre à certaines problématiques de l'aménagement du centre-ville, sous le titre « La ville patrimoniale et le renouvellement urbain, cas du centre-ville de Tébessa » de M. Lazhar Gherzouli et Belkacem Labii. D'emblée les deux auteurs constatent que « la ville de Tébessa s'étale de façon anarchique à défaut de l'incapacité des instruments d'aménagement et d'urbanisme en vigueur ce qui a ouvert la voie aux habitats illégaux, à l'insécurité le phénomène de vieillissement commence à apparaître dans l'ancien centre-ville. Dans l'introduction de l'article, les deux universitaires notent « l'anarchie du mobilier urbain et commercial vétuste » et de poursuivre « que Tébessa, ville patrimoniale, carrefour de civilisations et par excellence, un territoire où s'exposent les métissages culturels, de chacune des périodes de son histoire, elle a gardé un cachet patrimonial historique et archéologique, de la préhistoire avec ses mégalithes, ses dolmens, ses escargotières, ses outils en pierre taillée et ses tombes mystérieuses Carthage et Rome y ont laissé d'indélébiles traces de leur passage, édifices religieux, ponts, aqueducs, théâtres huileries et basilique ». Pour revenir à la période actuelle, l'étude exhaustive met en avant « la dégradation du cadre bâti, le développement urbain très rapide n'a pas permis une maîtrise de la gestion adéquate et a donné lieu à un dysfonctionnement et à un déséquilibre spatial » lit-on. Le centre-ville est considéré comme le pivot autour duquel s'organise la mobilité très dense, délimité par l'enceinte byzantine, c'est le pôle principal de l'animation, liée aux commerces. Le seul espace libre est le cours Carnot, désormais rebaptisé place de la Victoire. L'accès se fait par la porte de Constantine, construite par le génie militaire durant l'époque coloniale, la Porte Solomon', la Porte de l'horloge (Chala), et la Porte de Caracalla. Poursuivant leur constat critique concernant la mise à niveau de centre-ville intra-muros, l'étude note la nécessité « de l'émergence d'une image urbaine positive, l'action sur le centre-ville est donc une priorité puisque le déclin du centre entraînerait celui de la ville », aussi il est préconisé « de redéfinir les fonctions urbaines et socio-économiques du territoire, renouveler massivement les constructions existantes, mettre en valeur le patrimoine et les espaces publics, valoriser les voies il apparaît, aujourd'hui, nécessaire de s'orienter vers la mise sur pied d'un plan d'action, sur le centre et en particulier sur l'ensemble du tissu urbain ancien. Il est opportun de prévoir des interventions adéquates, afin de permettre de mieux ajuster la situation aux besoins locaux ». Les auteurs de l'étude voient que « l'urbanisme et le développement économique s'associent par les actions qui permettent, à la fois, de renouer avec l'histoire, d'exprimer la modernité de nouveaux usages urbains et de préparer les conditions d'une renaissance économique renouveler la ville, c'est la dynamiser l'accent doit être mis sur l'organisation et la règlementation des activités existantes et sur la promotion des activités artisanales, qui participent à l'élévation de l'aspect touristique du centre-ville de Tébessa », mais aussi « le problème des déplacements dans le centre-ville est crucial, sa prise en charge passe par la maîtrise et l'organisation de la circulation mécanique », dénotent-ils. Une problématique récurrente que les autorités, gérant la cité, devront y répondre à travers des solutions à même de redonner une autre image du chef-lieu de la wilaya. Des solutions à moyen et long termes, car de nos jours l'antique Theveste croule sous une multitude de problèmes ; les citadins et les visiteurs vous diront que Tébessa pourra mieux s'exporter, comme un produit d'artisanat touristique, si toutefois sa valorisation s'opèrera d'une façon étudiée, en tenant en compte des avantages dont elle dispose, cela est largement faisable, il suffit d'y croire.