De nombreux estivants voulant passer une journée au bord de la mer sur des plages du littoral oranais ont été désagréablement surpris par la disparition du sable. Que ce soit à Kristel (plage Aïn Defla), à Bomo-Plage ou une partie de la Grande-Plage, le sable a quasiment disparu et il ne reste désormais que des rochers. A la plage Aïn Defla ou à Bomo-Plage, le sable a été emporté en une seule année par les vagues. Dans d'autres zones du littoral, les plages rétrécissent à vue d'œil et l'enrochement menace l'activité touristique. L'érosion du littoral oranais s'accélère d'année en année sans que des solutions ne soient mises en œuvre pour freiner ce phénomène. Les tempêtes hivernales sont certes la principale cause de la disparition du sable, mais il ne s'agit que la partie apparente de l'iceberg. Le phénomène est accentué par l'urbanisation anarchique, la pollution et le réchauffement climatique. Lorsque les constructions anarchiques s'étendent vers les plages, elles entravent le recul naturel du sable qui, finalement, disparaît sous l'eau. Ce phénomène est notamment visible sur les plages de la daïra d'Aïn El Turck. A quelques jours du lancement officiel de la saison estivale, les plages du littoral oranais sont dans un piètre état. Presque tous les rivages sont envahis par le béton et des constructions illicites poussent un peu partout. Les services de l'urbanisme et de sécurité semblent désormais débordés par l'ampleur du phénomène. Des extensions illicites sont ainsi érigées dans le périmètre de plusieurs plages de la corniche oranaise. Les squatters, qui ne reculent devant rien pour détourner le moindre mètre des plages, ne sont nullement inquiétés par les services concernés par la protection de ces zones touristiques et ce, en dépit de l'existence d'un arsenal juridique qui interdit la construction sur les rivages et en particulier la loi sur le littoral de 2002, qui restreint le développement d'installations et d'aménagements dans une bande de 300 m en bordure du rivage. Le plus inquiétant est que ces constructions illicites empiètent sur l'espace réservé à la baignade et elles portent atteinte à l'environnement des plages. Alors que des milliards de cts sont déboursés chaque année par les autorités locales pour la réhabilitation des sites touristiques et notamment les plages de la wilaya dans le cadre de la préparation de la saison estivale, les badauds, qui osent s'aventurer aujourd'hui dans les sites touristiques, sont abasourdis par l'état désolant de ces lieux de villégiature. La situation des sites touristiques et en particulier les plages laisse perplexe à Oran.