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L'argent, il faut qu'il nous serve, qu'il serve l'économie. Pour cela, il est urgent de le remettre à sa place !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 01 - 2022

Lorsque nous avons rencontré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, nous avons senti la volonté et l'intention sincères d'aller de l'avant pour se débarrasser de l'argent sale. (Tayeb Zitouni).
Un des effets des polémiques actuelles autour de la place envahissante de l'argent, c'est de l'avoir réduit à une dimension d'agent diviseur, de force du mal angoissante, de grand déchireur de cohésion sociale et, surtout, de perturbateur de l'ordre international. L'argent a d'abord été un outil de pacification, un facteur de progrès, mais des excès en tout genre ont transformé cette valeur en nuisance. Pour la première fois dans l'histoire, l'ordre établi par l'argent a pollué tous les autres ordres de valeurs mis au service de l'assouvissement des désirs des possédants, petits ou grands.
La marchandisation des hommes et de la planète a toujours été une tentation, mais, c'est une première dans l'histoire de l'humanité, les valeurs humanistes et de solidarité sont passées à la trappe.
Comment est-il possible, au XXI ème siècle, que l'argent ait tout happé, et qu'au nom de cet argent, de son accumulation, au profit de quelques uns, pas forcément parmi ceux les plus évolués, les plus méritants, les plus enclins au partage, on puisse broyer, sans hésitation, des collectivités humaines entières ?
Par le passé, la reconnaissance du rôle central de l'argent comme facteur de progrès fit longtemps consensus et elle a, abondamment, nourri la littérature :
1 « l'argent qu'on possède est l'instrument de la liberté, celui qu'on pourchasse est celui de la servitude », écrivait Rousseau.
2 « c'est un bon serviteur et un mauvais maître », déclaré Dumas.
Les riches détenteurs de capitaux s'en sortent avec une autre analyse : « tout le monde s'enrichit en même temps que nous, même si c'est inégalement» !
Mais voilà, l'argent épargne de moins en moins de domaines ; sa seule règle, rendre tout monnayable et réaliser les profits les plus juteux possibles.
Corps humains, football, finance, politique, terrorisme ...
Aujourd'hui, tout est à vendre, au mépris de toute éthique ou autre humaniste et les exemples foisonnent !
Il y a, tout d'abord, tous ces corps à vendre, alors qu'en principe, il est interdit de céder partie de son corps, au nom du principe d'indisponibilité ; mais sur le plan international, les lignes bougent, comme en Allemagne où on peut vendre son sang en toute légalité, aux Etats-Unis son plasma et en Iran un rein.
Dans certains pays arabes, des fetwas ont rendu licite les greffes d'organes.
Nous assistons à l'émergence d'un commerce de la détresse !
Un bio-marché international, mû par l'argent, qui serait régi par une traite de la transplantation où les riches malades, d'Europe ou d'Amérique, achèteraient des organes aux personnes pauvres d'Afrique, d'Asie voire même des pays du Maghreb.
Ce trafic illégal est difficile à évaluer, mais on estime de 70 000 à 160 000 dollars le forfait comprenant le voyage et la greffe, l'essentiel finissant dans la poche des professionnels et des intermédiaires, le vendeur n'en touchant qu'une petite partie.
Ce type de commerce, à en croire des informations, commencent à séduire quelques uns de nos compatriotes qui n'ont trouvé que cette solution comme voie de salut à leur détresse.
En sport, de l'argent, il y en a de plus en plus, et principalement dans le football, mais pas forcément dans les catégories qui ont en le plus besoin ; des masses énormes d'argent, choquantes même, sont perçues par les joueurs de ligue 1 et 2 de notre championnat « professionnel » et de moins en moins, sinon rien, tout en bas, chez les amateurs et dans les pépinières qui manquent de tout.
On est entré dans l'ère du business qui a amoindri le souci de l'organisation du football dès lors où le modèle économique des clubs ne marche pas, tout comme la gestion et la professionnalisation qui sont munies par les conflits d'intérêts personnels étroits.
L'équipe nationale, composée de joueurs formés en Europe, est l'arbre qui cache la forêt et on en a pas fini avec nos désillusions si ceux qui forment et accueillent à la base les très jeunes joueurs (8-15 ans), ne sont pas aidés, financièrement surtout.
On a mis à terre l'éthique et les scandales répétitifs des matchs combinés ont touché tout le monde y compris le corps arbitral.
Dans la rubrique de l'argent fou et des traders aussi intrépides qu'incontrôlés, les banques ne sont pas en reste. Contrairement à la crise de 1929, on n'a pas vu, en Europe et dans le monde, de banquiers se jeter par les fenêtres ; bien peu se sont retrouvés en prison et la plupart sont toujours en piste, prêts pour de nouvelles glissades.
L'Etat-providence l'a surtout été pour leurs turpitudes, en épongeant et en effaçant leurs dégâts, à coup de milliards d'argent public réinjectés dans le circuit.
Les banquiers ont réussi à se débarrasser de ce qui constituait, auparavant, le propre des métiers d'argent-le risque-, en se déchargeant sur les petits emprunteurs d'un côté, et sur l'état salvateur de l'autre.
En Algérie, le scandale de la «banque Khalifa» est toujours dans les mémoires et le procès du siècle qu'on ne cesse de nous annoncer pour très bientôt, risque une fois encore, de faire « plonger » quelques lampistes, sans plus.
Rappelons que l'effondrement du « groupe Khalifa », employant plus de 20 000 salariés en Algérie et en Europe, avait causé un préjudice estimé par des avocats à plus de 1,5 milliards de dollars à l'Etat et aux détenteurs de comptes.
Continuons dans la série de l'argent dominateur, pour signaler cette initiative d'un Collectif National Etranger qui milite pour « un audit citoyen de la dette publique » qui a déclaré : « on fait comme si ce fardeau était naturel, mais les citoyens ont quand-même le droit de s'interroger sur son origine et sa trajectoire » ; la dette ne naît pas de la pluie, soutient le président de ce collectif, elle est la conséquence d'une mauvaise répartition des revenus.
A ce propos, citons Louisa Hanoune qui avait fait de la dette son cheval de bataille, ce qui lui a valu de la part des travailleurs exsangues plus qu'un soutien à l'époque où ces derniers ont été « ponctionnés » par Ahmed Ouyahia !
La cheffe du parti des travailleurs, et elle n'était pas la seule dans le monde, affirmait que la dette était conséquente aux mesures drastiques du FMI, étrangleur des pays en voie de développement et surtout, Louisa Hanoune disait que « la dette était la conséquence d'une mauvaise gestion du pays et que les citoyens n'avaient pas à payer pour les errements des politiques ».
Et de proposer, dans son programme « de ne pas rembourser la dette ! ».
Elle a été aussi la première à dénoncer l'intrusion de l'argent et du « lobbying » en politique et de leurs effets pervers, nomadisme politique, chkara etc !
Cela a fait réagir, peu ou prou, le gouvernement d'alors qui avait ajusté la réglementation, en conséquence, sauf que sur un autre registre, il n'avait pas pris les mesures qui s'imposaient aussi, en l'occurrence «tous ces procès perdus face à des partenaires étrangers qui raflent la mise, parfois, sans coup férir» !
En effet, l'opinion nationale avait appris que plus de 5 milliards de dollars auraient été perdus par l'Algérie dans 5 affaires d'arbitrage international, la dernière en date concernerait le Consortium Japonais Cojal, en charge du tronçon Est de l'Autoroute, qui vient de réclamer la bagatelle de 910 millions de dollars !
L'information livrée par un quotidien national, citait, entre autres, la compagnie pétrolière Américaine Anadarco, qui exploitait le gisement de Hassi-Berkine, affaire dans laquelle Sonatrach aurait perdue près de 4 milliards de dollars dans une procédure d'arbitrage qui s'est terminée à ses dépends !
De l'avis de plusieurs juristes, l'Algérie perd beaucoup de procès et partant d'argent à cause de négligence et d'incompétence en matière de négociation, de rédaction et d'application de ses contrats avec des partenaires étrangers.
Pour en terminer avec cet argent fou, dominateur qui se transforme, actualité oblige, en nerf de la guerre, il faut « faire un tour » en Irak et en Syrie.
En effet, grâce au pétrole, le racket et les rançons, l'organisation dite « Etat Islamique » posséderait assez d'argent pour, non seulement, faire la guerre au monde, mais aussi payer « correctement », des dizaines de milliers de combattants dont une proportion non négligeable d'étrangers, d'Europe, d'Amérique et d'ailleurs.
Jamais autant d'argent n'a été concentré entre de si mauvaises mains, affirmaient tous ceux diplomates, membres des services des renseignements et chercheurs- qui observaient la progression fulgurante de l'organisation djihadiste.
L'armée dirigée par Abou Bakr Al Baghdadi, verse aux syriens et irakiens qui l'a composent une solde mensuelle de 400 dollars.
Pour les membres venant de France, d'Europe et du Maghreb, s'ajoute une prime supplémentaire de 700 dollars, soit une solde globale de 1100 dollars pour les étrangers.
D'autres bonus sont distribués aux combattants mariés : 100 dollars par épouse et 50 dollars par enfant.
Ces chiffres, collectés par l'économiste syrien Samir Seifan, attestent que l'argent n'est nullement un souci pour l'Etat Islamique.
Ce qui fait sa richesse, c'est d'abord les gisements de pétrole qui sont tombés entre ses mains, ce qui lui permet de s'adonner à une extraction sauvage et d'en tirer quelques 120 000 barils par jour ! Prix du baril entre 20 et 25 dollars, ce qui rapporterait à l'organisation 2 millions de dollars/jour, tout ça grâce à des « traders » indélicats, croit-on savoir !
Il y a aussi, l'argent levé sur les produits à destination des populations sous sans contrôle, en particulier le blé et le coton.
Contrairement aux apparences, les revenus des rançons, même s'ils sont phénoménaux -jusqu'à 10 millions de dollars par otage-, ne jouent qu'une part mineure dans le budget du « califat » ; environs 5% selon diverses estimations. L'organisation d'Abou Bakr Al Baghdadi a, depuis, trouvé d'autres sources de revenus en confisquant à Mossoul, les avoirs de trois grosses banques. Montant du butin : 429 millions de dollars et plus de 600 milliards de dinars irakiens. De ce qui précède, est-il encore besoin de parler d'argent ?
Faut-il encore revenir à la question classique de savoir si l'argent fait le bonheur ?
A moins de s'en remettre à l'expertise d'Eric Conan et Hervé Nathan, et de dire : non, il ne faut pas aimer l'argent, il ne fait pas le bonheur et ne crée pas de champions. Il faut qu'il nous serve, qu'il serve l'économie. Pour cela, il est urgent de le remettre à sa place, mais aux conditions suivantes :
1. que les politiciens cessent d'être impressionnés par ceux qui parlent au nom de l'argent parce qu'ils l'accaparent
2. que les gouvernements doivent prendre les mesures pour « éviter que tout l'argent ne s'accumule en un petit nombre de mains , comme le conseillait le philosophe anglais Francis Bacon, qui ajoutait : « l'argent comme le fumier, ne fructifie que si on prend soin de le répandre ! »
Pour conclure, cet extrait du discours du président Abdelmadjid Tebboune à l'occasion de son déplacement au siège du MDN «... Ce qui dérange c'est l'achèvement de la construction d'institutions constitutionnelles honnêtes en supprimant l'argent sale ; une construction à laquelle participe la nouvelle jeune génération qui ne connait ni gonflement de facture ni corruption » !


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