Longtemps épaulée, la présidente de l'Organisation des Victimes de Terrorisme (ONVT) qui ne pouvait également faire l'objet de poursuites judiciaires en raison de son immunité parlementaire, est désormais justiciable. Pire, c'est le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed à Alger qui a décidé de la poursuivre pour des griefs aussi périlleux les uns que les autres. Il faut dire que les opposants à la gestion de Mme Flici Fatima Zohra, longtemps à la tête de l'ONVT n'ont pas lâché. C'est en raison de cet acharnement que la première responsable d'une organisation copieusement dotée en argent et en matériels, se trouve désormais dans de très mauvais draps bon gré mal gré les protections dont elle disposait, car, pour dépoussiérer un peu le dossier, les frasques de Mme Flici ont été depuis bien des années divulguées à l'opinion publique et les instances judiciaires. Sujet sur lequel sont amplement revenus lors d'une conférence de presse tenue en fin de semaine au siège du journal Réflexion, messieurs Boualem Ahmed et Bouhajeb Houari, alors respectivement chargés de l'organique et des finances, avant leur congédiement par la dite responsable en raison de leur farouche opposition à toute la gestion hasardeuse et indélicate des fonds de l'ONVT. Mme Flici qui s'est vue adresser un retrait de confiance de par plus la majorité écrasante du conseil national de son organisation, pour mauvaise gestion et détournement de biens communs, n'a jamais été inquiétée en dépit de l'autre action menée devant le doyen des juges d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed à partir de novembre 2005. D'ailleurs, en date du 25 mars 2007, c'est d'une ordonnance de non-lieu que la responsable en question a profité malgré tout le poids du dossier remis au juge. Or, pour des raisons que tout le monde ignore, cette décision n'a pas été confortée. La chambre d'accusation de la cour d'Alger n'a pas abdiqué et a préféré infirmer par arrêt tout en ordonnant la poursuite de l'enquête. Pendante, cette affaire n'a tout de même pas valu à Mme Flici un retrait de confiance de la part des hauts responsables. Les représentants légitimes de l'ONVT n'ont pas compris comment le ministère de l'Intérieur, a autorisé Mme Flici à tenir un prétendu congrès et ensuite le renouvellement du bureau de l'organisation qui a valu aux opposants un pur remerciement. Or, aujourd'hui que les frasques de la responsable soient désormais citées comme griefs par le juge d'instruction sur l'ordonnance datée du 21 juillet 2009, il y a lieu à s'attendre à un sérieux remaniement à la tête de l'Organisation, d'autant que les plaignants, messieurs Boualem Ahmed et Bouhajeb Houari, semblent plus que jamais stimulés à aller jusqu'au bout d'une guerre judiciaire dans laquelle l'accusée semble avoir de très minimes chances pour s'en sortir. Accusée par le juge d'instruction de détournements de deniers publics, de dilapidation, de déclarations mensongères entre autres faux et usage de faux, Mme Flici semble désormais poussée à la porte d'issue. Cette ancienne députée qui a fait prévaloir ses hautes connaissances à la tête de l'Etat, avait toujours été appuyée et soutenue malgré ses autres frasques personnelles qui lui ont coûté dans un passé récent des pires présentations devant la brigade des mœurs. Or, avec la montée au créneau de ses opposants qui parlent, documents à l'appui, d'une Organisation qui s'était vue détournée pour le bien de la famille de la présidente, celle-ci risque de ne pas trouver d'échappatoire pour argumenter les logements dont elle s'est servis à titre personnel et familial, ainsi qu'au profit d'un compagnon ne faisant guère partie de l'Organisation qui s'en est également gavé en numéraires. Le compte de l'Organisation auprès de la banque BADR à Bouzaréah, est aussi sujet à de graves dépassements et autres complaisances au même titre que le compte ouvert à l'occasion du congrès tenu auparavant en 1999. Autre somme conséquente qui a fait des émules, le don américain à l'organisation, en dollars, a été dévié au profit de pas mal de fonctionnaires de l'Etat dont certains se sont régalés pour le montage d'une pizzeria à Damous et d'une cremerie à Biskra. Les donations du Croissant Rouge ont aussi eu la même destination dans la mesure ou pas mal de draps, de housses et autres étuis ont été carrément facturés, malgré le titre gracieux du don. Plusieurs autres grandes entreprises, comme la Sonatrach, la Sonelagaz, ont vu leurs dons détournés et facturés. Le cas, idem, du Ministère de la Solidarité lui-même, qui a vu son don d'un milliard, profiter à des personnes bien riches alors que les victimes devaient bénéficier de 5 000DA. 124 millions ont été détournés, selon les conférenciers au titre du don du ministère d'Ould Abass. Les sponsors ont également fait de beaux jours pour la présidente de l'organisation. Les titres gratuits pour El-Haj dont devaient bénéficier les victimes de terrorisme, n'ont pas fait exception. Une responsable à Mostaganem est allée laver ses os à la Kaaba du Dieu avec un billet détourné ! Au demeurant, Mme Flici ne semble aucunement en mesure de faire face à toutes ces accusations et encore d'autres que les conférenciers n'ont pas mentionné.