Le jeune cinéaste Djawed Ababou se trace petitement son bonhomme de chemin dans le 7ème art et nous offre un bon répertoire de films réalisés, empreints de cette marque d'aujourd'hui obéissant aux techniques de la 3D et autres percées technologiques qui rendent plus performantes les œuvres proposées. Djawed montre déjà un doigté pour l'image au service d'une histoire bien que le scénario de «Kidnapping» est construit sur la base de l'intrigue chère au maître du genre, en l'occurrence Alfred Hitchcock. En tout cas, les premières prises sont encourageantes d'autant qu'il fait appel à des comédiens du théâtre. Ce natif de Lamtar, bourgade située à quelques encablures de Sidi Bel-Abbès un janvier 1984, a entamé sa carrière artistique d'abords en s'inscrivant à l'école supérieure des beaux arts d'Alger, plongeant ainsi dans le monde pictural d'où il apprendra entre autres la maîtrise de la lumière, des couleurs et l'observation face à l'image en se découvrant surtout une passion pour l'art du graffiti dont il en fera sa thèse pour décrocher un diplôme d'études supérieures en arts plastiques. A sa sortie de l'école, le destin veut qu'il se voue pour le cinéma. De là, il se jette corps et âme pour se forger une expérience dans l'écriture du scénario et apprendre à maitriser les différentes techniques de la caméra, du découpage et autres détails. Influencé par le cinéaste John Lassiter, Djawad confie: «C'est en m'intéressant de près au film 3D que l'idée m'est venue de réaliser un court-métrage puis de l'adapter à des personnages réels en 3D. Le résultat m'a subjugué et j'ai continué sur ma lancée. Après cette expérience, je me suis retrouvé dans le 16/9e et je me suis rendu compte que le cinéma était ma vraie voie.» En 2006, il projette un «court» de 12mn intitulé «Dramatique city» à l'institut supérieur des métiers et des arts de la scène (ISMAS) de Bordj El-Kiffan. En 2007, «Trépas du silence», le second court-métrage, arrive pour raconter les faits macabres d'un tueur en série dans les cimetières. Il enchaînera avec «Transfiguration», autre «court» dédié cette fois au genre psychosocial. La dernière œuvre, «Game Over» de 57mn le met en condition pour se lancer dans une nouvelle épreuve. Et Djawad, si jeune, a tout le temps pour gravir les marches qui pourraient le mener sur quelque podium des «grands». Djawed Ababou garde intact son amour pour les philosophes dont il dit s'inspirer, notamment Nietzsche pour son étude sur la naissance de la tragédie. «J'ai appris beaucoup de lui surtout ses études sur l'art», dit-il. Actuellement, il s'occupe des archives et de l'audiovisuel au sein du théâtre régional de Sidi Bel-Abbès, ce qui constitue pour lui un complément dans sa formation de cinéaste. Attendons-le, il risque de nous surprendre avec un long-métrage qui lui ouvrira les portes de l'univers fantastique du grand écran.