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«Les Algériens s'identifient aux héros des films policiers»
ENTRETIEN AVEC LE REALISATEUR AMIN KAIS
Publié dans L'Expression le 02 - 10 - 2001

Parmi les productions audiovisuelles qui risquent de faire exploser l'audimat le Ramadhan prochain, «Les rues d'Alger», un téléfilm policier, fera date dans les annales de l'histoire de l'Unique dans la mesure où ont été introduits de nouveaux procédés de mise en scène.
Le réalisateur de cette oeuvre révolutionnaire s'appelle Amin Kaïs. Un jeune de 34 ans, fan de Woody Allen et de Stanley Kubrick, bercé par les films de Korutawa, Bertrand Tavernier et Truffaut et qui garde l'espoir de rendre au cinéma algérien ses lettres de noblesse. Entretien avec un réalisateur sur le chemin de la gloire.
L'Expression: D'abord, Amin Kaïs, parlez-nous un peu de votre parcours cinématographique?
Amin Kaïs: Le cinéma a toujours fait partie de mon environnement visuel. Quand j'étais plus jeune, ma mère m'a fait découvrir «La ballade du soldat» de Gregori Tchoukrai, qui montre un soldat russe en permission de six jours traverser tous les problèmes de son village avant d'être tué au combat.
Le film bourré de symboles m'a fortement marqué, et m'a un peu poussé à faire du cinéma mon itinéraire artistique et professionnel.
Après des études universitaires en Algérie, une année d'espagnol et une année océanographie, je suis parti en France en 1991 avec 3000 FF en poche. Là-bas, j'ai suivi des études de cinéma à l'ESAV (l'école supérieure de l'audiovisuel). En 1994, je décroche avec mon premier film «Peur blanche» le grand prix au festival Vebron, présidé par Brigitte Laffont.
J'ai même obtenu le prix du public au festival Dauphine à Paris 10e. Ma quête d'apprentissage du métier de réalisateur m'a amené d'abord au Canada en 1997 où j'ai suivi des cours d'écriture de scénario et ensuite au Etats-Unis où j'ai suivi un stage de production. J'ai même réalisé un spot publicitaire en noir à New York. Après ce tour du monde, je suis revenu en Algérie pour construire mon CV.
Pensez-vous qu'après toutes ces formations à l'étranger, vous allez apprendre quelque chose en Algérie?
Vous savez aux Etats-Unis, si vous n'avez pas une bonne filmographie, vous ne pouvez pas percer.
Là-bas, les sujets algériens ne les intéressent pas, ils n'ont aucune référence culturelle sur l'Algérie. Le seul film qui est très étudié par la critique et par les étudiants en cinéma, c'est «La bataille d'Alger». C'est pourquoi on revient toujours sur nos traces culturelles pour tenter de s'identifier et réaliser quelques chose.
Comment s'est fait justement votre retour sur la scène audiovisuelle?
Pas trop mal. D'abord j'ai eu la chance de rencontrer Zoubir Zemzoum, il y a 6 mois et on a discuté pendant deux heures de cinéma. Voyant que j'avais des projets pleins la tête, il me propose de faire un premier pas, en réalisant un film pour sa boîte «Zefils and Companie» en coproduction avec l'ENTV et qui sera diffusé lors du Ramadhan.
Peux-tu nous en dire plus sur ce projet?
En fait, c'est un film policier intitulé «Les rues d'Alger» retraçant l'histoire de deux flics, un vieux briscard et un nouvel inspecteur, que l'action va rendre solidaire. Je montre aussi à travers ce film, les rues d'Alger qui ont été malheureusement mal filmées.
Un peu comme les rues de San Francisco?
Si tu veux.
Pourquoi ce choix du thème et surtout du sujet?
Parce que l'Algérien a besoin de ce genre de film, qui est soigneusement exploité par les Américains.
Nous n'avons pas les mêmes moyens qu'Hollywood, mais on espérait faire quelque chose dans ce sens. D'ailleurs, le film est très rythmé, il y a beaucoup d'action, de fusillades et même de cascades.
C'est quoi la nouveauté en fait?
La nouveauté, c'est la manière de filmer, plus de 350 plans, tournés en DV numérique avec des plans en steady-car, afin d'avoir plus de mouvement tout en gardant le même rythme. Il faut noter l'introduction des effets spéciaux dans certaines scènes qu'autrefois on préférait éviter.
Que pensez-vous du cinéma algérien en général et de l'audiovisuel en particulier?
Le cinéma algérien passe par une période difficile, cela n'empêche pas certains cinéastes d'accomplir des oeuvres. Mais en général, le 7e Art algérien reste rudimentaire et n'a pas encore collé à la réalité cinématographique.
Regardez le Maroc et la Tunisie qui, avant, n'avait pas de cinéma, aujourd'hui, ils nous dépassent sur tous les plans.
Quel est le film algérien qui vous a le plus marqué?
C'est sans conteste «La citadelle» de Mohamed Chouikh. Un film qui dans sa thématique brosse réellement le portrait de la société archaïque et rigoriste algérienne.
Mais sur le plan technique, le cinéma algérien n'a encore rien pu offrir.
Quelles sont tes inspirations cinématographiques internationales?
Moi, je suis adepte du film d'auteur américain. J'aime beaucoup ce qu'a fait Stanley Kubrick dans Orange mécanique, le cinéma d'Abel Ferrara ou encore de Scorsese, qui a su dans ses films donner une image réaliste de la société italo-américaine. J'aime aussi le cinéma iranien à l'image de son chef de file Abbas Kiarostam ou encore le cinéma «bonzaï» japonais comme sait si bien le faire Takeshi Kitano ou encore le maître nippon Akira Korusawa.
Ce que je n'aime pas en revanche, c'est le cinéma fantastique et trop sophistiqué fabriqué par des disciples de Spielberg, comme Luc Besson, J.J.Anneau ou encore Tim Burton.
Vous êtes en train de poursuivre le tournage de votre film ; quelle idée gardez-vous des gens qui travaillent avec vous?
Je vous le dis sans arrière-pensée, nous avons des techniciens merveilleux et des acteurs magnifiques qui mouillent le maillot pour travailler. C'est dommage qu'ils soient mal exploités ou parfois mal dirigés. Avec ce qu'on a comme potentiel humain, on est prêt à faire, sans rougir, les meilleurs films d'Afrique pour ne pas dire des bêtises.
Des projets en vue après Les rues d'Alger?
Oui, je compte encore faire deux ou trois téléfilms policiers avant d'entamer deux projets cinéma et dont les scénarios sont déjà prêts. Il s'agit «Des chiens de la pitié» et de «Chaïma».
Tout ce que je peux vous dire et j'insiste sur ça, c'est qu'on a des jeunes qui sont capables de faire d'excellents films, il suffit de leur donner la chance et l'opportunité de s'exprimer face à la caméra.


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