«Nous ne sommes pas pour la disparition d'Eepad, qui représente une source de revenus pour notre entreprise», a déclaré samedi passé Moussa Benhamadi, P-DG d'Algérie Télécom, lors d'une réunion du conseil exécutif de l'opérateur historique présidée par le ministre de la Poste et des TIC. L'information a été rendue publique par Abdelkrim Meziani, directeur de communication d'AT, au forum d'El Moudjahid, lors d'une table ronde sur la situation et les enjeux de l'Internet en Algérie. Selon M. Meziani, le conflit entre les deux opérateurs trouvera sa solution si l'Eepad fait un geste de bonne volonté en payant une première tranche de 2009, avec un échéancier bien établi pour le remboursement du reste de l'actif et du passif. «Dès que l'Eepad commencera à payer ses créances, on lui relâchera tout de suite l'accès à Internet» a-t-il précisé. Avant de lancer «on ne va pas donner une coloration politique à une affaire purement commerciale dans laquelle Eepad est tenue de s'acquitter d'une ardoise effarante et dont les coûts supportés par AT avoisinent les 400.000 euros par mois». Une responsable d'Algérie Télécom rassure, de son côté, qu'il s'agit tout simplement d'une suspension de connexion pour non paiement de créances et non pas d'une résiliation de contrat». L'adjoint de Moussa Benhamadi accuse ouvertement certains conglomérats étrangers, ayant des relais en Algérie et s'opposant à la LFC 2009, de vouloir entraîner dans de faux clivages le secteur public et le secteur privé, en criant au retour au monopole sur l'Internet et en faisant croire à une chasse aux entreprises privées. L'opérateur historique est appelé, dans le cadre du contrat de performance avec l'Etat, de récupérer ses créances. Pour le responsable à la communication d'Algérie Télécom, la récente convention de partenariat entre AT et les ISP, est la preuve tangible de l'intégration des providers dans la stratégie «e-Algérie 2013» tracée par l'Etat. 1.200.000 abonnés seront connectés d'ici la fin de l'année en cours, a-t-il été annoncé. Pour sa part, Hatem Hocini, directeur de la société d'information au ministère de la Poste et des TIC, ne voyait pas de craintes dans le conflit entre Algérie Télécom et l'Eepad dans la mesure où, sur le plan de la plate-forme technique, le provider est obligé de passer par l'opérateur historique.