Résumé de la 8e partie n L'avion s'inclina légèrement et Carol vacilla contre le commissaire. La situation devenait critique. Lui bloquant toujours le chemin, Carol rassembla lentement les autres, les classant soigneusement par taille. Finalement, ne pouvant s'attarder plus longtemps, elle se releva. Et le signal se ralluma ! Le commissaire se renfonça dans son siège et regarda attentivement Carol se diriger vers le robinet, verser un verre d'eau et le lui apporter. Il ne la remercia pas mais la regarda fixement. «On dirait que ce signal a répondu à vos prières, mademoiselle. Vous n'aviez visiblement pas envie de me voir quitter ma place.» Carol sentit la peur l'envahir, puis la colère. Il soupçonnait quelque chose et s'amusait de ses efforts embarrassés. Elle reprit le verre d'eau auquel il avait à peine touché. «Monsieur, je vais vous mettre dans la confidence. Lorsque nous avons un passager important à bord, il y a une marque inscrite à côté de son nom sur le manifeste. Ce signe implique que nous devons nous montrer particulièrement prévenants à l'égard de cette personne : vous êtes aujourd'hui ce passager et je m'évertue à rendre votre vol aussi agréable que possible. Je crains malheureusement de ne pas y parvenir.» La porte du poste de pilotage s'ouvrit et Tom apparut. Les passagers étaient tous assis dans la première moitié de la cabine. Carol se tenait près du dernier d'entre eux. Il était probable que Tom se contenterait de leur dire un mot aimable. Il ne pren-drait pas la peine d'aller en queue de l'appareil si personne n'était assis à l'arrière. Tom salua le commissaire, serra la main de l'homme derrière lui, désigna un banc de nuages aux deux amis qui jouaient aux échecs. Carol observa ses gestes avec un pincement de cœur. Chaque fois qu'elle le voyait, un souvenir différent lui revenait en mémoire. Cette fois-ci, c'était le jour du Memorial Day à Gander ; leur vol avait été annulé à cause d'une tempête de neige.Tard dans la nuit, Tom et elle s'étaient amusés à s'envoyer des boules de neige.Tom avait consulté sa montre et dit : «Te rends-tu compte que dans deux minutes nous serons le 1er juin ? Je n'ai jamais embrassé une femme dans une tempête de neige le 1er juin.» Ses lèvres étaient froides en effleurant sa joue, puis elles avaient trouvé sa bouche et s'étaient réchauffées. «Je t'aime, Carol.» C'était la première fois qu'il le lui avait dit. Carol ravala son chagrin et revint à la réalité. Elle se tenait au milieu de l'allée, Tom était planté devant elle, Joe en danger et il n'y avait pas d'issue. «Vous êtes certaine de ne pas avoir besoin d'aide, Carol ?» Son ton était impersonnel mais il la scrutait des yeux. Elle se demanda si lui aussi évoquait certains souvenirs. «Aucun besoin, dit-elle. Je vais commencer tout de suite.» Ce qui signifiait aller à la cuisine et risquer que quelqu'un découvre Joe, mais... A suivre