Le sucre a grimpé cette semaine sur fond de craintes pour la production 2015/2016 tandis que le café s'est stabilisé, aidé par la sécheresse au Brésil, et que le cacao a commencé à montrer des signes d'essoufflement Le sucre toujours porté par des craintes d'un déficit Les cours du sucre ont signé une nouvelle semaine de hausse, bondissant de quelque 6% entre lundi et mardi, avant de se stabiliser, dans un marché qui redoute toujours un déficit de production l'an prochain. La tonne de sucre blanc pour livraison en mars a même atteint 418,90 dollars à Londres mardi, un plus haut en plus de 9 mois. A New York, la livre de sucre brut pour la même échéance est montée le même jour à 15,53 cents de dollar, son maximum depuis fin janvier 2015 également. "On s'attend depuis un moment maintenant à ce que la saison 2015/2016 soit déficitaire sur le marché du sucre pour la première fois depuis des années, même si les prix ont touché un plus bas en sept ans à la fin du mois d'août", ont relevé les analystes de Commerzbank. L'Organisation internationale du sucre (ISO), dans un rapport publié jeudi, prévoit ainsi qu'après cinq années de surplus statistiques, l'économie mondiale du sucre entre dans une phase de déficit l'an prochain, dont elle a revu son estimation à la hausse, à 3,53 millions de tonnes. "Cela reflète essentiellement une considérable révision à la baisse des estimations de production pour l'Inde, l'Union européenne et l'Ukraine", a précisé l'ISO. L'organisation table sur une production mondiale de sucre de 169,37 millions de tonnes en 2015/2016, en baisse de 1,15% par rapport à 2014/2015 et sur une consommation en hausse de 2,21%, à 172,90 millions de tonnes. A plus court terme, des craintes entourant les récoltes, notamment en raison de mauvaises conditions météorologiques au Brésil, en Asie du Sud-Est et en Inde contribuaient également au soutien des cours, ont noté des analystes. Selon Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, l'Inde était également confrontée à une baisse de sa production en raison de la sécheresse qui sévit dans les zones de culture du sud-ouest du pays.
Le café tente de se maintenir Les prix du café sont restés fermes cette semaine à Londres, poursuivant la hausse qu'ils avaient amorcée à la fin de la semaine dernière en raison notamment de craintes pour la récolte au Brésil, mais ont montré des signes d'essoufflement à New York. La tonne de robusta à Londres est même montée jusqu'à 1 684 dollars jeudi, un maximum depuis le 20 août, tandis que la hausse a été moins sensible à New York. "Le sujet dominant sur le marché continue d'être la sécheresse actuelle dans les zones de culture au Brésil, même si toute mention de chutes de pluie intermittentes conduit à une brève chute des prix", ont noté les analystes de Commerzbank. Selon eux, la phase de pollinisation des caféiers ne sera pas finie avant le mois de décembre, date jusqu'à laquelle une incertitude particulièrement élevée concernant la récolte 2016/2017 risque de caractériser le marché, avec des prix qui, en conséquence, devraient rester sujets à fluctuations. Pour autant, les analystes de Commerzbank continuaient à parier sur une chute des cours à plus long terme, malgré la réduction de l'offre mondiale de café. En effet, les experts de Commerzbank ont notamment estimé que la baisse de l'offre "témoigne d'une réticence à vendre, en particulier de la part des fournisseurs vietnamiens, quoique cela ne se soit pas traduit par la hausse espérée des prix", ont estimé les analystes de Commerzbank. "A l'heure actuelle, les réserves dans le pays (le deuxième plus gros producteur de café après le Brésil) sont élevées alors que la moisson de la nouvelle récolte a déjà commencé", ont-ils ajouté.
Le cacao se stabilise Le cacao a évolué dans de faibles marges cette semaine, les bonnes conditions météorologiques dans la plupart des régions productrices freinant toute nouvelle progression des cours. A Londres, la tonne de cacao a tout de même atteint 2 224 livres sterling vendredi, un plus haut depuis plus d'un mois tandis qu'elle est montée jusqu'à 3 302 dollars à New York mardi, son maximum en plus d'un mois également. "La production est vraiment bonne en Côte d'Ivoire, au Nigeria et au Cameroun. Le Ghana semble avoir retrouvé son niveau de production (habituel) après le désastre de l'an dernier", a estimé Jack Scoville, chez Price Futures Group, évoquant le chiffre de 850 000 tonnes de cacao. Selon l'analyste, le Ghana Cocoa Board (Cocobod), la compagnie publique qui gère le cacao, a augmenté ses prix internes la semaine dernière pour aider à prévenir la contrebande vers la Côte d'Ivoire, ce qui devrait encourager les producteurs à vendre. "Le marché devrait voir son offre augmenter alors que les récoltes se poursuivent et s'étendent", observait M. Scoville, jugeant que cela limiterait le potentiel de hausse des prix à court et moyen terme. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 1 655 vendredi, contre 1 618 dollars le vendredi précédent. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 120,25 cents, contre 121,15 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 401,70 dollars, contre 393,90 dollars le vendredi précédent, mais pour livraison en décembre. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 14,84 cents, contre 14,66 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 2 215 livres sterling, contre 2 192 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 3 252 dollars, contre 3.239 dollars sept jours plus tôt, mais pour livraison en décembre.