Il est autant vrai de dire que les groupes armés ne peuvent pas se saisir du pouvoir que de dire également que les pouvoirs publics n'arrivent pas à éradiquer la violence à court terme. Ce n'est certes pas une équation d'équilibre, car comment définir celui-ci si tant est qu'on veuille bien admettre qu'il y aurait équilibre ? Serait-ce ce qui passerait pour une impasse politique qui se traduirait par une poursuite de l'insécurité ou alors l'impasse sécuritaire qui se traduirait par l'impasse politique ? Sommes-nous d'abord dans une impasse politique ? Sommes-nous dans une impasse sécuritaire ? Comment parvenir à la paix ? Certains estiment que la paix est le résultat d'une victoire militaire où le vaincu est soumis aux conditions du vainqueur et sans négociation aucune. Dans ces conditions, le vainqueur sera contraint en permanence d'interdire au vaincu toute possibilité de réorganisation pour prendre sa revanche. Comment assurer une totale victoire militaire lorsqu'il ne s'agit pas d'une guerre classique et quand l'entretien ou la survie de l'endoctrinement permet de maintenir la propension à la pratique de la violence ? Dans ce cas, il ne s'agira pas d'une paix véritable, mais d'une guerre froide au sein d'un même pays et où le vainqueur se trouvera constamment en train de renforcer ses moyens de dissuasion et parfois de répression au titre de la prévention et fermera l'accès aux libertés publiques et politiques. La lutte menée par les services de sécurité contre ce qui est qualifié de «résidus du terrorisme» n'a pas de date butoir. Le principe étant de combattre la violence armée tout en maintenant la porte du repentir ouvertes. Mais jusqu'à quand ?