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Soufiane Djilali à Algerie Network ; Si nous ratons ce tournant, il n'est pas exclu que le prochain cycle soit la descente aux enfers.
Publié dans AlgerieNetwork le 19 - 03 - 2014

Entrevue réalisée par Jamouli Ouzidane pour Algerie Network
AN.1– Lors de notre dernier entretien, on vous a posé la question suivante ; « vous avez pris le risque de présenter votre parti à ces élections malgré une histoire répétée d'élections truquées en Algérie. Qu'est-ce qui a changé cette fois-ci pour justifier votre décision. » Vous avez répondu que les élections ont été pour vous une occasion de vous faire connaitre.
Maintenant, vous êtes bien reconnus, vous vous êtes bien structurés, on peut le voir dans un accroissement formidable de soutien surtout des jeunes. Mais, le questionnement reste toujours le même ;
à quoi bon se porter encore une autre fois candidat pour une élection où tout semble être joué d'avance comme avant ?
Comment résoudre ce problème de confiance de personnes, de système ?
La confiance n'est pas revenue, pourquoi alors refaire éternellement les mêmes erreurs, la même stratégie et on voit bien le même résultat puisque vous êtes finalement en dehors de la course après avoir donné un grand espoir au peuple algérien et être pratiquement le SEUL candidat crédible ?
On s'est servi de vous et vous avez joué un jeu perdu d'avance ? On est devant le dilemme du prisonnier qui n'arrive pas à s'en sortir ?
Que faire maintenant devant ce dilemme ?
Soufiane Djilali : Le changement profond du système politique algérien n'est sûrement pas un fleuve tranquille. Le combat est forcément long, dur et je dirai même périlleux. Il faut savoir aussi que ce n'est pas l'homme politique qui fait l'histoire, mais plutôt les événements historiques qui font l'homme politique.
En réalité, il y a une subtile dialectique entre d'une part des forces qui animent une dynamique de société et certains hommes ou femmes politiques qui, par leur propre histoire personnelle, incarnent plus que d'autres, le désir de changement. Autrement dit, l'homme politique doit, comme les praticiens des arts martiaux, composer avec le sens de l'histoire, avec le jeu des rapports de force, pour pouvoir aider à l'éclosion d'une nouvelle ère.
Ces mouvements de l'histoire deviennent actifs tous les 50 à 60 ans environ. Des cycles de ce type avaient été décrits par le grand Ibn Khaldoun. Mais regardons autour de nous : en France, la 3ème République a duré près de 70 ans, aujourd'hui, la 5ème, après 56 ans est remise en cause. Il faut changer de paradigme. Le régime algérien est en fin de cycle après 56 ans de règne absolu. L'ancien tarde à partir, le nouveau n'arrive pas encore à naître. Mais l'histoire est grosse d'événements fondateurs que nous aurons à vivre, si Dieu le veut, dans un futur très proche.
Je ne sais pas si le « nouveau » qui viendra sera ce saut qualitatif que nous espérons. Si nous ratons ce tournant, il n'est pas exclu que le prochain cycle soit la descente aux enfers. Mais fondamentalement, le changement en soi est inéluctable. Aidons-le tous pour qu'il se produise dans le bon sens.
L'élection présidentielle est un rendez-vous important. Non pas parce que cette fois-ci le choix sera possible. Je n'y crois pas. Mais parce que c'est un moment révélateur de certaines vérités sur lesquelles nous pourrons construire la suite de notre engagement.
AN2– Que pensez-vous de tout le déroulement de ces présidentielles et des autres malheureux candidats? Etait-ce juste une belle mise en scène ou bien le pouvoir jouait-il vraiment le jeu ? Ne pensez-vous pas que cette histoire du 4ème mandat est juste une mise en scène, car Mr. Bouteflika est en réalité dans un état hors de pensée, et que finalement tous ces bruits ne là que pour nous nous préparer à accepter Mr. Benflis comme président ?
SD. Objectivement, je pense que le régime algérien traverse une zone houleuse. Il n'y a plus de consensus interne. Des tiraillements pour ne pas dire plus mettent en danger tout l'équilibre. Il y a des éléments du décor qui sont le fait du pouvoir, d'autres en sont indépendants. Le régime devait se renouveler pour perdurer. Il n'a à l'évidence, plus les moyens de le faire. Il se trouve condamné à s'accrocher à un homme invalidé par la maladie, gravement diminué, qui peut à tout moment s'effondrer. C'est un signe d'échec. Le pouvoir ne peut plus créer de consensus autour d'un nouvel homme. Il signe par là, sa condamnation. Bien sûr, le pouvoir espère gagner un peu de temps en se disant qu'après le 17 avril, il sera toujours possible de redistribuer les cartes. Mais les causes de la mésentente sont toujours là et le système devra opérer à un moment ou à un autre, en liquidant une partie de lui-même.
Si le clan présidentiel gagne la partie,
alors le pays sombrera progressivement dans une anarchie profonde qui dissoudra la nation.
Si Bouteflika est mis en échec,
alors un nouveau cycle pourra redémarrer.
AN.3 – En supposant dans notre rêve d'algérien que vous aviez gagné les élections, voici des questionnements que des gens m'ont demandé de vous communiquer si vous permettez ;
a – quelles sont vos priorités et vos actions concrètes prioritaires dans tous ces domaines qui sont tous en crise ; l'économie, les finances, l'entreprise, l'administration, la réforme de l'éducation nationale et de la recherche, la formation, la culture, la santé publique et privée, et surtout la participation citoyenne, les libertés fondamentales, la transparence en termes de gestion du pays contre la corruption… même si on connait déjà votre programme dans votre site…!
b- Quelle sera votre première décision ? Allez-vous modifier la constitution pour limiter les mandats ? Allez-vous rétablir la fonction de chef de gouvernement ? …
c Un dernier sondage, démontre que 25 % de la population, soit 7 millions d'Algériens, composés en majorité par une élite scientifique, une formidable ressource humaine stratégique de développement durable est dans la diaspora. Elle ne demande qu'à servir son pays à l'image de la diaspora indienne, chinoise ou israélienne, quelle est votre stratégie ici dans des actes concrets. Ensuite reste la dignité de cette diaspora qui subit le racisme primaire et l'islamophobie institutionnelle en France et qui ne trouve aucune solidarité de la part de notre gouvernement !
d- Quelle sera votre politique étrangère avec le printemps dans les pays arabes, le chaos dans tous ces pays qui vient de sonner à notre porte maintenant ? La relation tumultueuse avec la France qui au lieu de reconnaitre sa responsabilité dans la tragédie de la colonisation met des lois pour affirmer que la colonisation est un acte de civilisation. Allez-vous demander des excuses, et ensuite des dédommagements pour 132 ans de barbarie coloniale comme l'ont demandé les juifs par exemple. et finalement la langue française ; butin de guerre ou malédiction qui a perverti complètement notre culture et identité historique
e- Des citoyens algériens, hors de tout cadre légal, ont été déportés en février 1992 après l'arrêt du processus électoral, Internés dans des zones radioactives, aujourd'hui ils vivent sans aucune couverture médicale bien qu'atteints de pathologie radio induite cancéreuse. Exclus de la charte pour la paix, quelle est la place des victimes dans le programme des candidats
SD. Votre question est en soi un programme. Et je peux vous assurer que pratiquement toute personne de bon sens reprendra les mêmes termes. Cela signifie que le pays est prêt à passer à autre chose puisque l'aspiration est générale. Chacun veut voir enfin un Etat de droit, le respect de la citoyenneté, une économie productive, une distribution de la richesse plus équitable, une culture forte et expressive... vous savez, on pourrait parler des heures durant sur l'Algérie de nos rêves. Mais voilà, nous sommes dans une réalité plus concrète. Il faut concrétiser sur le terrain ces espoirs. Par ailleurs, l'Algérie ne se fera respecter par les autres et en particulier par l'ancienne puissance coloniale que si elle se respecte elle-même.
Avec une légitimité sans tâches, un pouvoir rénové, jeune, compétent, pourra très rapidement redonner confiance aux citoyens et leur proposer un véritable développement national, un dessein enthousiasmant sans démagogie et sans fausses promesses.
Un nouveau Président doit très rapidement engager un vrai dialogue avec la société, tant politique que civile. Je pense que des élections législatives anticipées devraient être convoquées rapidement. Puis un dialogue serait ouvert avec les partis représentés au sein de la nouvelle assemblée pour aboutir à une constitution moderne.
L'Algérie sera alors sur rails. Bien sûr qu'il faudra limiter les mandats (deux fois cinq ans), rééquilibrer les pouvoirs en faveur de l'assemblée, autonomiser le pouvoir judiciaire, donner la liberté à la presse et aux médias en général. À ce moment-là, pourra commencer l'œuvre de reconstruction : une nouvelle école, une université digne d'un grand pays, la formation... l'homme devra être au cœur de l'effort national. La troisième phase touchera alors les secteurs industriels, agricoles et autres services. C'est aux Algériens de construire leur pays, par leur génie, leur savoir, leur intelligence. Il n'y aura plus de « fakhamatouhou », tel un démiurge sur terre.
La crise est donc morale avant d'être politique. Mais c'est en réglant le fonctionnement des institutions que l'on commencera à guérir le pays de ses multiples maladies.
AN4; Pour revenir à la réalité, les événements se précipitent ; le 4ème mandat, votre retrait, les déclarations de Saidani et Sellal, ces mouvements de rue … Maintenant, de plus en plus de voix se dirigent vers le seul secours désespéré ; la rue avec des mouvements de jeunes qui sont plus dans la révolte que dans la révolution, des émeutes se font un peu partout dans le pays ; a Ghardaïa, ces jours avec les Chawis en réponse à Sellal, demain les Kabyles pour l'indépendance … qui sait ce qu'on nous réserve, car tout est possible avec ces nouveaux médias et réseaux sociaux qui amplifient les événements.
Alors ces événements inattendus et spontanés, le sont-ils vraiment ? Du déjà vu, du divertissement ou tout est bien préparé, car, on le sait dans la politique rien n'est laissé au hasard ? Sommes-nous rentrés dans une crise grave ou sommes-nous juste encore une fois les spectateurs d'un feuilleton hollywoodien concocté dans des officines obscures ici ou ailleurs et nous précipitent maintenant dans la rue de tous les dangers ?
Qu'est-ce qui se passe réellement ? que nous prépare-t-on exactement ; un remake de la décennie noire à la lumière de ce qui se passe en Lybie, Irak et Syrie … Assistons on début du déclenchement à grande échelle du chaos en Algérie ? Que faut-il faire pour éviter une tragédie possible ?
SD. Il est vrai que le tableau semble noir et pessimiste. Les Algériens comprennent mal ce qui se passe. Fondamentalement, l'Algérie est en pleine mutation. Une génération a dirigé le pays d'une main de fer avec une dimension paternaliste et égoïste excluant leur propre progéniture de la prise de décision. Maintenant, c'est une nouvelle génération qui arrive à l'âge adulte. Elle est bien mieux instruite, cultivée, branchée sur les standards mondiaux, vibrant au rythme des réseaux sociaux et des paraboles. Bien que dans le discours politique actuel, nous sommes obligés de prendre des positions fortes d'opposition, il reste qu'il s'agit là, historiquement parlant, de la fin d'une guerre.
Biologiquement, le régime est terrassé. Il faut essayer maintenant de construire une véritable alternative, c'est-à-dire, avoir une doctrine, étayée par un programme politique solide, porté par un véritable mouvement politique formé de vrais cadres politiques, jeunes et compétents. C'est toujours très facile d'en parler, mais c'est autre chose de passer à l'acte. Construire un parti, c'est tout un engineering surtout lorsqu'on démarre d'une tabula rasa. Il fallait avoir un « plan d'ensemble », maîtriser le background, formaliser un projet de société, le traduire en discours politique de fond, offrir une cohérence d'ensemble entre le discours, le comportement et les positions de conjoncture.
À côté de cela, il fallait bâtir des structures, mobiliser des citoyens volontaires, être présent sur le terrain, en un mot, maîtriser la construction du parti sur les 48 wilayas et avoir une présence à l'étranger. Lorsque nous avions lancé Jil Jadid, c'était le 11 mars 2011, je n'avais pas imaginé que le parti prendrait aussi vite cette ampleur. Cela m'encourage à continuer le travail et à aller de l'avant !


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