Le club scientifique doit être promu au rang "d'outil pédagogique" et "d'espace de soutien" au système LMD (licence-master-doctorat), ont plaidé les participants à une rencontre organisée sur ce thème, samedi à l'université de Constantine. Des "inventions très intéressantes" qui ont représenté l'Algérie dans des forums scientifiques et technologiques internationaux, ont été réalisées dans des clubs scientifiques, a-t-on souligné lors de cette rencontre. Parmi ces innovations figurent celles réalisées au sein du laboratoire d'automatisme et des technologies avancées (LATA) que dirige le Pr. Abdelouahab Zaâtri et qui fonctionne plus comme un club scientifique que comme un laboratoire de recherche", selon le schéma en vigueur à l'université. Affirmant que son laboratoire a choisi de fonctionner sans aucune subvention de l'université, le Pr. Zaâtri a donné un exposé au cours duquel il a montré toute une série d'inventions réalisées dans le domaine de la robotique par son laboratoire avec des moyens très simples et qui ont "devancé de 4 à 5 années des inventions devenues aujourd'hui de grandes nouveautés dans le domaine de la technologie avancée". La méthode de travail développée au sein du LATA s'est révélée "très stimulante" pour les étudiants qui, une fois qu'ils découvrent le plaisir de la créativité et de l'invention, "se donnent à fond et ne veulent plus s'arrêter de travailler", a soutenu M. Zaâtri. Mme Nora Mansouri, professeur d'électronique chargée des stages des étudiants, a plaidé, quant à elle, pour une gestion "plus adaptée" de ces espaces qui doivent être, a-t-elle soutenu, des "espaces de proximité pour les étudiants". Elle a également mis en exergue, dans son intervention, les nombreux cas où des projets de clubs d'étudiants ont été les seuls représentants de l'Algérie dans des compétitions internationales, ou ceux ayant rapporté des prix dans des forums nationaux, à l'exemple d'un cas de robot développé par des étudiants pour le prix modique de 2000 dinars et qui a "vaincu" un autre importé pour la somme de 200.000 dinars. Une panoplie d'idées et de projets a été également exposée par les représentants de clubs scientifiques qui se sont succédés à la tribune pour exposer leur réalisation et faire état de leurs projets. Avec le système LMD c'est tout l'état d'esprit de l'université qui doit changer pour intégrer les clubs scientifiques comme un espace de créativité et d'acquisition d'expériences favorisant l'intégration dans la vie professionnelle, la promotion de l'esprit de travail en équipe, avec la mise en place de passerelles entre étudiants et enseignants et entre l'université et le secteur économique, ont souligné les intervenants au cours de cette rencontre. Ils ont recommandé, à ce propos, la création d'un club scientifique "au niveau de chaque département", l'encadrement de ces structures par des enseignants, l'intégration d'un module d'activités scientifiques dans l'évaluation pédagogique des étudiants, la valorisation et la protection, par des brevets, des inventions réalisées au sein de clubs scientifiques, la mise en place de divers moyens d'émulation et d'encouragement pour les étudiants qui émergent par leurs talents et leurs activités au sein de ces clubs. Une structure de suivi pour la mise en oeuvre des idées développées dans cette rencontre sera mise en place "prochainement", a indiqué le vice-recteur chargé de la pédagogie, soulignant "l'importance de ne pas laisser cette initiative au stade de réflexion théorique".