Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a insisté, mardi passé au Caire (Egypte), sur la régulation de l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) dans l'orientation religieuse et la fatwa, assurant que cette technologie « ne saurait se substituer au mufti ». Dans son intervention à l'ouverture de la 10e Conférence mondiale sur la fatwa, co-organisée par Dar Al-Ifta d'Egypte et le Secrétariat général des organismes de fatwa dans le monde, sous le thème «Former un mufti éclairé à l'ère de l'intelligence artificielle», M. Belmehdi a évoqué le recours croissant aux applications de l'IA dans l'orientation religieuse et la fatwa à la faveur des transformations technologiques en cours dans le monde, indique un communiqué du ministère. «Cette révolution permet d'optimiser le travail des muftis et d'accélérer l'accès à l'information, non sans soulever des défis éthiques auxquels il importe de répondre par la régulation», a-t-il dit, estimant que «malgré son énorme potentiel, l'IA ne saurait se substituer au mufti, qui, lui, possède les outils de l'ijtihad, saisit les finalités de la charia et tient compte des complexités de la réalité humaine». «De nos jours, le mufti éclairé est celui qui, armé de savoir et de piété, sait allier authenticité et modernité, tout en étant conscient des mutations socioculturelles et des avancées technologiques», a soutenu M. Belmehdi. Il a, à cet égard, appelé à «la mise en place de normes charaïques et éthiques pour réguler l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le domaine de la fatwa», insistant sur «l'encadrement scientifique continu par des oulémas, la garantie de la transparence, le respect de la diversité jurisprudentielle et la conscientisation de la société à la nécessité de se référer à des savants fiables».