Le Front Polisario organisait la 13e édition de l'université d'été de ses cadres en Algérie, à l'université M'hamed-Bouguerra de Boumerdès, depuis ce 3 août jusqu'au 13. Quelque 400 cadres du gouvernement de la RASD, de ses différentes administrations et de la société civile s'y sont réunis en compagnie de diplomates étrangers, de parlementaires, d'universitaires et de représentants de diverses organisations. Cet évènement a voulu rendre hommage à l'un des martyrs sahraouis, le chef de la gendarmerie du Polisario tué par un drone marocain le 7 avril 2021, en adoptant son nom, El-Dah El-Bandir Berhah, avec le slogan : « Lutte et sacrifice pour imposer l'indépendance et la liberté ». Etaient présent à la séance d'ouverture : M. Bouchraya Hammoudi Bayoun, Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mme Ibtissem Hamlaoui, présidente de l'Observatoire national de la société civile (ONSC), et M. Saïd Ayachi, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS). Lors de cette université d'été, on a remarqué la grande culture politique des cadres du Polisario. Ils y ont abordé plusieurs thèmes relatifs à la lutte qu'ils mènent contre l'occupation abjecte de l'entité voyou du Maroc. Les intervenants, tous de qualité, ont manifesté un attachement indéfectible à leur terre, à leur culture, et leurs propos ont démontré une conscience politique profonde. Le peuple sahraoui est un beau peuple, noble et fier, qui se bat en ce moment contre l'occupation marocaine, vent en poupe dans la tempête. Qu'on le veuille ou non, les chapitres nobles de l'Histoire seront toujours écrits par les Justes de la Terre, par les hommes et les femmes fiers qui défendent les causes justes, qui défendent les patries. Le peuple sahraoui fait partie de ces peuples qui se sont battus jadis contre l'occupation espagnole et qui se battent encore aujourd'hui contre l'occupation marocaine. C'est un peuple fascinant dont nous avons beaucoup à apprendre. Nous, les Algériens, savons mieux que personne ce que signifie lutter pour sa terre, et nous comprenons le peuple palestinien qui lutte en ce moment et se fait massacrer pendant que les dirigeants du monde préfèrent mettre l'ignoble génocide en cours en mode « pause », attendant que « ça passe » pour enterrer définitivement la cause palestinienne, tragédie s'il en est. L'université d'été du Polisario a mis en exergue la similitude des luttes du peuple palestinien et du peuple sahraoui qui sont liées, car toutes deux sont des guerres contre l'hydre colonialiste. Les endroits sont différents mais le principe est le même : le combat contre un occupant inhumain qui spolie, qui massacre, et qui agit en dépit des lois. Face à lui, des hommes et des femmes qui ont choisi la résistance, fiers et braves, qui défendent des valeurs et des principes de liberté, d'autodétermination et d'indépendance, droits inaliénables de tous les peuples. Les Sahraouis ont montré qu'ils sont conscients par rapport aux enjeux qui se déroulent actuellement à Gaza, dans le territoire palestinien occupé. Ces deux peuples sont l'exemple criant du combat permanent entre le Bien et le Mal. Au cours de cet évènement, nous avons appris par la voix du directeur des relations extérieures du ministère de la Défense nationale de la République sahraouie, M. Nafaâ Mustapha Dadi, que « les services de renseignement marocains tentent de semer le chaos et l'instabilité dans la région, en coordination et en échangeant des rôles avec l'entité sioniste ». Cette information très grave a été reprise par l'APS. Selon M. Nafaâ Mustapha Dadi, le rôle « destructeur » de ces services se manifestait par « la diffusion de poisons et la création d'instabilité en continuant d'occuper les territoires sahraouis, en violant les droits des citoyens sahraouis et en tentant d'exterminer le peuple sahraoui par la répression. » Pour mettre en œuvre ces agendas, le régime du Makhzen a également recours à « diverses méthodes, notamment le soutien et le financement de groupes terroristes, leur permettant d'accéder aux revenus du trafic de drogue, de la vente d'armes et de la contrebande ». On le savait, bien entendu, mais il est toujours précieux d'en avoir la confirmation. Et nous remercions nos amis sahraouis de nous avoir apporté ces informations utiles. Mais il est certain que « la cohésion entre les Algériens et leur armée restera à tout jamais une épine dans la gorge des ennemis de l'Algérie, ainsi que le gage de sa sécurité, de sa stabilité et la locomotive de son essor et de ses victoires », a titré la revue El Djeïch dans son numéro du mois d'août. Et de fait, je l'ai dit et redit, et je le répète encore : Allez-y ! On vous attend. Nous sommes prêts. Le peuple algérien dans son ensemble se tient aux côtés de son Armée nationale populaire, et gare à la casse ! Le premier qui touchera à une infime parcelle du territoire algérien sera expédié aussi sec dans la stratosphère. Rappelez-vous le drone malien. Bref, beaucoup d'autres thèmes ont été abordés au cours de cette université d'été, le sujet majeur étant la continuité de la lutte pour accéder à l'autodétermination et à l'indépendance, et pour contrer les velléités conquérantes des FAR, ces êtres ramollis par le haschich qui s'enfouissent dans le sol dès qu'ils entendent le moindre pétard. Alors quand ils ont face à eux de vrais hommes déterminés à se battre, c'est « courage, fuyons ! ». Car les Sahraouis ne renonceront jamais à leur patrie et prennent exemple sur l'Algérie qui est considérée par tous les peuples qui ont lutté et qui luttent encore, comme La Mecque des Révolutionnaires. Personnellement, je suis très fier d'appartenir à un pays qui abrite et qui soutient tous les mouvements de libération de la terre, et Dieu sait si l'Algérie a soutenu des mouvements qui ont abouti dans leur combat libérateur. Dans sa lutte glorieuse contre le colonialisme, notre pays a éclairé la route de bien des peuples qui ont retrouvé le chemin de la liberté. C'est ce que nous espérons pour nos frères et camarades sahraouis et, bien sûr, pour nos frères et camarades palestiniens. Ces peuples méritent tout notre respect pour leur résilience et leur force intérieure qui rendent impossibles la colonisation et l'occupation. La résistance et l'attachement des Sahraouis à leur terre, bien que subissant la famine comme les Palestiniens, les rivent à leur sol. C'est un attachement viscéral que l'occupant ne connaîtra jamais. L'entité sioniste ne connaît pas cet attachement et on a vu des dizaines de milliers d'Israéliens s'enfuir de Palestine, parce que malgré tous leurs grands discours attestant que cette terre leur appartient depuis la nuit des temps, la Palestine n'a jamais été et ne sera jamais à eux et ils ne mourront jamais pour elle, contrairement aux Palestiniens qui refusent de quitter leur patrie. L'entité voyou du Maroc ne connaît pas non plus ce profond attachement à la terre. Les soldats israéliens ou marocains n'ont aucune conviction, aucun principe, et préfèrent la fuite quand ils sont en position de faiblesse, alors que les Palestiniens et les Sahraouis se battent comme des lions jusqu'au martyre. Les colons fonctionnent tous de la même manière et l'Algérie l'a vu avec les colons pieds-noirs qui, placés devant le choix imposé par l'OAS – « la valise ou le cercueil » – ont préféré faire leurs bagages. En échangeant avec les Sahraouis, nous avons évoqué le tournage du film "The Odyssey" de l'odieux réalisateur Christopher Nolan qui s'est déroulé en juillet à Dakhla. Ce choix de tourner un film en plein territoire occupé en se moquant éperdument du sort de la population sahraouie nous prouve à quel point Hollywood est perverti et corrompu, et représente une oligarchie dévergondée et dégénérée. Que vaut un artiste qui tourne le dos à la lutte d'un peuple ? Il n'est tout juste que le représentant d'une humanité égoïste et superficielle, le reflet d'un monde déshumanisé. Hollywood, vitrine blingbling du grand capital et des forces de l'argent, qui a toujours servi les puissants et la cause sioniste, est allé étaler son fric à travers ce Christopher Nolan dans un territoire occupé par le Maroc, où le peuple sahraoui subit l'oppression du régime féodal marocain. Rappelons qu'aucun journaliste n'est admis dans les territoires occupés ! Le Festival du cinéma du Sahara (FiSahara) a immédiatement publié un manifeste dans lequel il a dénoncé la présence d'une équipe de tournage dans ce qu'il a appelé à juste titre « une ville occupée et militarisée dont la population autochtone sahraouie est soumise à une répression brutale de la part des forces d'occupation marocaines », manifeste soutenu par près d'un millier de personnes parmi lesquelles l'acteur Javier Bardem, le politologue Stephen Zunes ou encore les cinéastes Rodrigo Sorogoyen et Pedro Almodovar. Ce film nauséabond qui a participé à l'effacement de tout un peuple doit être boycotté ainsi que ce Christopher Nolan et les acteurs, dont Matt Damon, qui ont accepté de se prêter à cette mascarade ignoble. A partir du moment où un artiste se positionne aux côtés de l'oppresseur, il n'a plus rien de respectable. La France en connaît un bout à ce sujet, puisque la plupart de ses acteurs et chanteurs qui ont fait une grande carrière après la Seconde Guerre mondiale ont tous travaillé pour les occupants allemands, à l'instar d'Edith Piaf qui chantait pour la Gestapo et qui a fait deux tournées en Allemagne nazie. On voit donc que ce phénomène de prostitution des artistes à l'occupant n'est pas nouveau. Mais nous pouvons quand même remercier Christopher Nolan, Matt Damon, et toute la clique du tournage d'Odyssey, car le fait d'avoir filmé en territoire sahraoui sous occupation marocaine a permis de donner un écho énorme à la cause sahraouie par le grand élan de protestation et de mobilisation que cela a entraîné. Depuis lors, le film Odyssey est relié à Dakhla, et tout le monde sait aujourd'hui que Dakhla se trouve en plein territoire sahraoui occupé par le Maroc. Et comme je l'ai dit à nos frères sahraouis, il serait utile de mener une vaste campagne de boycott et d'organiser des actions dans les salles de cinéma à travers le monde lors de la projection de ce film de la honte qui serait, semble-t-il, le plus cher jamais réalisé par Christopher Nolan, avec un budget de 250 millions de dollars. Je préconise donc une bonne campagne de boycott pour faire regretter le cynisme qui a conduit ce cinéaste et son équipe dans la ville de Dakhla occupée. Le cinéma hollywoodien était déjà en crise depuis quelques années par manque d'imagination et de scénarios puissants, offrant un vide sidéral au public, et ce nouveau scandale ne va pas arranger ses bidons. On n'efface pas l'existence d'un peuple avec un film qui est une honte absolue. Christopher Nolan a donc tiré la dernière balle sur le cinéma occidental qui ne reflète plus rien du tout. Un réalisateur ou un acteur qui ne parle pas de la cause palestinienne et de la population de Gaza qui agonise sous nos yeux dans les conditions épouvantables que l'on connaît ne devrait plus avoir aucun crédit auprès du public. On est très très loin d'un Marlon Brando qui a payé cher son engagement dans le combat pour les droits civiques aux Etats-Unis et pour la reconnaissance des droits des Autochtones et des Afro-Américains. Les artistes d'aujourd'hui sont juste des amuseurs pour la plèbe, des contrebandiers et des trafiquants au service de l'oligarchie et du sionisme, des bateleurs qui se vautrent dans la débauche entre deux rails de coke. Il convient de tourner le dos à ces cinéastes corrompus et à ces acteurs dégénérés qui ne pensent qu'à leur ego démesuré et à leurs contrats maculés de sang. Je n'oublierai pas les youyous des femmes sahraouies quand nos amis sahraouis ont évoqué les détenus enfermés depuis des années dans les geôles infectes du régime marocain où ils subissent torture et sévices, ni les poèmes de lutte et de bravoure. Tout résonne encore dans ma tête. Chaque fois que je suis avec eux, je ressens un souffle d'air frais, celui de la liberté. Le même que celui qui soufflait dans nos montagnes et dans nos plaines, lorsque nos ancêtres combattaient le colonialisme. Le combat du peuple sahraoui s'inscrit dans cette grande épopée révolutionnaire. En face, on trouve le même visage hideux d'un monde ténébreux, plein d'hypocrisie, de vénalité et de manigances, celui de cet Occident arrogant et de ses vassaux, avec son bras armé israélien, monstre criminel ignoble à la cruauté innommable. Ou avec le Maroc, le petit frère arriéré et soumis de l'entité sioniste. L'un et l'autre sont les deux faces répugnantes de la même médaille infecte. J'ai partagé des moments inoubliables avec nos amis sahraouis et nous leur souhaitons de retrouver bientôt leur terre et d'y goûter enfin le fruit de la liberté. Nous sommes fiers d'être Algériens, car nous sommes vus comme des modèles, mais la vaillance des Sahraouis n'a rien à envier à celle des nôtres. Ce sont des Braves qui ne renonceront jamais à leur terre et se battront sans répit jusqu'à ce qu'ils en aient chassé toute trace du colonialisme marocain abject. Ils ont bien compris l'importance de la lutte lors de cette université d'été des cadres du Polisario, et ils vaincront l'occupation marocaine. J'en suis convaincu. Le colonialisme sera défait par la volonté des hommes libres.