Accompagnement des jeunes porteurs de projets touristiques    L'ambassade de Corée en Algérie rend hommage à l'équipe nationale algérienne    « Absence de contrôle et manipulation répétée des projets locaux »    Pourquoi Poutine et Trump ont dû se parler en personne    Les colons profanent la Mosquée Al-Aqsa    Encore un journaliste assassiné    Ligue 2 : La JSM Tiaret prépare la nouvelle saison à Oran    Championnat de Libye : Kheïreddine Madoui, nouvel entraîneur d'Al-Nasr    Le Bahreïn remporte son premier titre en battant l'Algérie    Un jeune futur époux trouve la mort dans la plage du Kef Lasfar    Six blessés dans un accident de la route à Hmadna    24,5 g de cocaïne et 29 comprimés de psychotropes saisis à Oued Rhiou    Une stratégie coloniale répressive après le congrès de la Soummam    Conférence sur «la dimension unitaire dans le Congrès de la Soummam»    La propagande du colonisateur français déjouée    Sonatrach: Hachichi examine avec le SG du GECF les moyens de renforcer la coopération bilatérale    Hamlaoui met en exergue, depuis Biskra, l'importance de la formation dans le domaine du travail associatif    Des syndicats européens réclament la suspension de l'accord de partenariat UE-entité sioniste    Karaté / Ranking féminin : l'Algérienne Cylia Ouikène se hisse au 5e rang mondial    Para-judo (Grand Prix Al-Gizeh 2025) : Médaille de bronze pour les Algériens Ouldkouider et Chetouane    Programme AADL 3: prorogation des délais de téléchargement des recours au 6 septembre    Guerre de libération nationale: le moudjahid Mohamed Salah-Eddine, un des symboles de la lutte dans le Grand Sud    Guerre de libération: le Moudjahid Ahmed Benhabitar, un symbole de la résistance au cœur du sahara algérien    Argentine : des ONG déposent plainte contre le criminel de guerre Netanyahu    Foot: Décès de l'ancien président de la FAF, Issaad Dohmar    Président de la République : la Journée nationale du moudjahid, l'occasion de renouveler le serment aux chouhada et aux moudjahidine et la fidélité au message de Novembre    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'élève à 62.064 martyrs    Béjaïa: Bourelaf supervise l'intervention d'extinction de l'incendie survenu à Taourirt Ighil    Séisme à Tébessa: aucune construction endommagée    Vague de chaleur et pluies orageuses ce mardi sur plusieurs wilayas    Formation professionnelle: report de la rentrée des enseignants au 14 septembre prochain et du personnel administratif au 7 septembre    Chute d'un bus dans l'Oued El Harrach Les dépouilles mortelles de 3 victimes inhumées au cimetière de Biskra    L'Algérie reçoit les condoléances de l'Ukraine    L'ANIRA exprime son rejet catégorique des pratiques de certaines chaînes de télévision    Chute d'un bus dans l'oued El Harrach: Merad rend visite à des familles de victimes à Biskra et Ouled Djellal et leur présente ses condoléances    Chute d'un bus dans Oued El Harrach: le ministre de l'Intérieur présente ses condoléances aux familles des victimes    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Exposition de l'artiste Mehdi Djelil: le "grotesque" dans tous ses états
Publié dans Algérie Presse Service le 17 - 05 - 2015

Adolescents joufflus fixant avec étonnement le spectateur, bouffons à tête d'animaux éructant de colère, vieillards ventrus seuls ou en bande affalés sur leurs sièges, corps démembrés surgissant sur la toile: les tableaux de l'artiste Mehdi Djelil élèvent le "grotesque" au rang de valeur esthétique.
L'espace culturel "La Baignoire", aménagé dans les locaux d'une entreprise algéroise, accueille jusqu'au 16 juin la première grande exposition personnelle de ce plasticien prometteur de trente ans à l'univers peuplé de personnages disgracieux, capables de susciter à la fois le rire et l'angoisse du visiteur.
A travers une quarantaine d'oeuvres récentes- entre grands portraits colorés, dessins en noir et blanc et toiles aux sujets monstrueux- ce diplômé des Beaux-arts d'Alger déploie une des visions les plus singulières d'une nouvelle génération d'artistes algériens, habitués de ce lieu alternatif d'exposition.
Cette originalité s'illustre notamment à travers les portraits (hommes, femmes ou créatures hybrides et animales) où l'apparente simplicité du trait et la vivacité des couleurs offrent un contraste saisissant avec les formes des visages et des corps, exagérés à la limite de la caricature.
Ces personnages, peints seuls, sont regroupés dans les dessins qui interpellent par les positions et les attitudes que l'artiste confère à ses sujets, suggérant des situations et des histoires à chaque fois différentes mais toujours désopilantes.
Foule à tête de mouton observant, médusés, un pacha écrasant la tête de deux femmes en Haïk, hommes-arbres qui semblent fixer avec insistance le spectateur, et autres personnages hallucinants offrent ainsi une multitude d'interprétations possibles à ces dessins.
Certains visiteurs de l'exposition inaugurée samedi se sont même risqué à des lectures "politiques" de ces oeuvres, preuve s'il en est de leur capacité à susciter le débat.
L'étrangeté du travail de Djelil atteint un degré supérieur dans des série de toiles ocres montrant des amas difformes où dents, nez et pieds humains s'amalgament à des têtes de chiens, peut-être de veaux ou de moutons.
Ces séries de trois tableaux ont d'ailleurs provoqué diverses réactions, certains ayant salué "la capacité de l'artiste à renouveler ses thèmes", alors que d'autres, comme l'animateur de radio Omar Zellig, parleront d'une "rencontre entre Francis Bacon, (grand peintre anglais du XXe à l'univers torturé et tragique) et Walt Disney", pour souligner leur étrangeté.
Le "grotesque" comme concept
Derrière leur apparente trivialité ou drôlerie, les tableaux de Mehdi Djelil procèdent d'une réflexion que l'artiste dit avoir entamée à la fin de ses études.
C'est à partir d'une réflexion d'un de ses professeurs que le peintre à commencer, dit-il, à "chercher toutes les définitions du grotesque", puisant aussi bien chez Victor Hugo qui oppose cette notion au "sublime", que dans le théâtre populaire italien avec ses bouffons, explique-t-il.
Pour lui, le personnage du bouffon, représenté dans de nombreux tableaux, renvoie à "l'image que l'on se fait de l'artiste en Algérie", réduit, selon lui, à la simple fonction d' "amuseur".
"Finalement, le grotesque, c'est l'inversion des valeurs", tranche-t-il pour établir un lien entre ses oeuvres et son jugement sur l'état de la société algérienne.
Au-delà d'interpeller sur ces questions sociales, la démarche du jeune artiste s'inspire également du "rire et de l'autodérision, très présents dans la société et qui nous ont (les Algériens) sauvé il y a quelques années", dit-il en se référant aux années 1990 et au déferlement de la violence terroriste.
Cette démarche est aussi inspirée par l'image du fou dans la culture populaire qui lui "peut se grimer, faire se qu'il veut, contrairement au gens +normaux+", entravés dans leur liberté par les carcans de la société.
Né en 1985 à Tizi-Ouzou, Mehdi Djelil fait partie d'une génération d'artistes qui proposent des thématiques nouvelles dans l'art algérien.
En 2014, un web documentaire intitulé "Fabriq Algeria" et réalisé par la Française Camille Le Prince, avait été consacré à ses jeunes peintres, plasticiens, vidéastes et bédéistes (Maya Bencheikh El Feggoun, Adel Bentounsi, Nawel Louerrad…etc).
Crée il y a une année dans un quartier populaire du centre d'Alger par l'écrivain Samir Toumi, l'espace "La Baignoire" a déjà proposé quatre expositions visibles tous les après-midi de la semaine pendant les heures de travail de l'entreprise qui l'abrite.
Par Fodhil BELLOUL


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.