Environ 1,3 million de personnes sont tuées et près de 50 millions d'autres blessées chaque année sur les routes à travers le monde, a indiqué l'Envoyé spécial de l'ONU pour la sécurité routière, Jean Todt, encourageant les Etats à se mobiliser davantage pour protéger notamment les enfants. Dans un entretien à New York à la veille de la deuxième conférence internationale de haut niveau sur la sécurité routière, mercredi et jeudi à Brazilia, M. Todt a souligné que les efforts étaient inégaux selon les régions et selon les pays et que 90% des accidents se produisaient dans des pays où il n'y a pas une prise en charge au plus haut niveau de la sécurité routière. ‘‘Dans beaucoup de pays en voie de développement, la sécurité sur la route n'a pas été prise en charge comme elle aurait dû l'être, ce qui fait qu'on arrive à atteindre des chiffres de victimes sur les routes qui sont absolument inacceptables'‘, a-t-il noté. Chaque année, environ 1,3 million de personnes sont tuées et près de 50 millions d'autres blessées sur les routes à travers le monde. La moitié des décès sont des piétons, des cyclistes ou des motards. ‘‘Des chiffres qui, au lieu de diminuer, ont tendance à augmenter. Il est très important de faire en sorte que des actions soient menées pour vraiment inverser cette tendance'‘, a-t-il indiqué. Il a cité en exemple les efforts menés par un certain nombre de pays développés, tels que le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, l'Espagne, la Suisse, les pays scandinaves, le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. En France, il y avait 18.000 morts sur les routes en 1970. En 2014, ce chiffre s'élevait à un peu plus de 3.000 avec trois fois plus de véhicules en circulation. La deuxième Conférence mondiale de haut niveau sur la sécurité routière est organisée les 18 et 19 novembre à Brasilia avec la participation de ministres de la santé, des transports et de l'intérieur de nombreux pays, pour faire le point sur la Décennie d'action pour la sécurité routière 2011-2020 qui a pour objectif de sauver 5 millions de vies. ‘‘Cet objectif était un objectif au départ de la Décennie d'action et malheureusement cinq ans plus tard cet inversement de situation n'a pas commencé. Maintenant il faut fonder les espoirs sur les cinq prochaines années. On jugera les objectifs à l'échéance, c'est-à-dire en 2020'‘, a souligné l'Envoyé spécial. ‘‘C'est pourquoi il est très important que la sécurité routière soit intégrée dans les Objectifs de développement durable'‘, a-t-il poursuivi. ‘‘Il est très important qu'il y ait cette prise de conscience'‘, a-t-il insisté, jugeant nécessaire une meilleure communication et une meilleure coordination au niveau international pour permettre d'obtenir les résultats voulus. Jean Todt, qui est président de la Fédération internationale automobile (FIA) depuis six ans, après une carrière de copilote de rallye et de directeur d'une écurie de Formule Un en sport automobile, a été nommé en avril 2015 Envoyé spécial pour la sécurité routière par le Secrétaire général de l'ONU. ‘‘Ma vie professionnelle a été autour de la vitesse mais la vitesse cela se contrôle'‘, a-t-il souligné.