La femme travailleuse en Algérie doit préserver ses acquis en matière d'emploi et en même temps, militer pour obtenir d'autres droits notamment la parité avec l'homme consacrée dernièrement par la révision constitutionnelle, a souligné Soumia Salhi, syndicaliste au sein de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). "Dans cette période où le libéralisme menace tous nos acquis sociaux, nous en sommes plutôt à la lutte pour la préservation de nos droits", a déclaré à l'APS cette syndicaliste à la veille de la célébration de la journée mondiale du travail. La syndicaliste et militante féministe a aussi appelé "à cesser de marginaliser l'énergie créatrice des femmes et permettre leur contribution au développement. Il faut renforcer ou créer des dispositifs d'appui à l'emploi féminin (garderies d'enfants, cantines et transport scolaire), a-t-elle dit, estimant que "le chantier pour l'instauration de l'égalité réelle reste ouvert". Mme Salhi estime que "nous sommes loin de la parité dans le monde du travail", mais les femmes ont réalisé la parité dans plusieurs secteurs comme l'éducation, la santé ou l'administration publique avec toutefois "une majorité féminine dans l'encadrement qualifié seulement". "Les pharmaciennes, les femmes médecins et les enseignantes sont plus nombreuses que leurs collègues masculins. Il y'a 40% de femmes juges mais l'accès à la responsabilité et aux postes de décision demeure très limité", a-t-elle déploré. Elle a également déploré la situation des travailleurs dans le secteur privé où "les trois quarts des travailleurs, ne sont pas déclarés et les contrats permanents (CDI) sont rares". "Comment faire respecter le droit à la sécurité sociale, à la retraite, au congé de maternité quand on ne dispose pas d'un contrat de travail", s'est interrogée la syndicaliste, se félicitant des droits obtenus par la femme surtout en matière de lutte contre l'harcèlement. "Nos luttes contre le harcèlement sexuel ont permis des acquis légaux précieux que ce soit l'article 341bis du code pénal de 2004 qui le criminalise ou bien les amendements de 2015 sur les violences faites aux femmes", a-t-elle rappelé.