Des témoignages émouvants, parfois poignants, d'une vingtaine de moudjahidate de la Wilaya V historique ont été présentés lors d'un forum, organisé lundi au siège du quotidien "El Djoumhouria" en présence des autorités locales. De braves femmes ayant porté un idéal très haut et répondu à l'appel du devoir ralliant le maquis à leur jeune âge, tout comme Djamila Bouhired et les soeurs Benslimane, Touhami Yamina, Kheïra Bendaouad et autres ont été évoquées par l'universitaire Sadek Benkada dans une communication à l'occasion de cette rencontre sur le rôle de la femme algérienne en général et la femme oranaise en particulier durant la guerre de libération nationale. Le conférencier a fait une rétrospective sur la femme algérienne depuis le début du mouvement national jusqu'au déclenchement de la révolution de novembre 1954. "Des femmes qui ont souffert avec sagesse, sorties à peine de l'adolescence et qui ont rejoint le maquis. Des Femmes portant toujours au coeur des douleurs", comme l'exprime la moudjahida Soumia Belaid Fatima dite Nadra qui a dédié un poème aux chouhada du pays. Une sorte de testament à immortaliser dans les livres d'histoire ou encore dans les musées, dit-elle, déclarant que "le sang des chouhada continue d'abreuver notre terre". C'est le cas aussi de Naïmaoui Fatima dite Djamila, moudjahida au niveau de la Zone 6 de la Wilaya V historique, ancienne prisonnière de guerre dont le récit douloureux raconte son arrestation un 7 décembre 1959 par un commando conduit par un certain Georges dépendant de l'assassin Bigeard. Ou encore Fatiha Zemmouchi, fille du chahid Zemmouchi, un des fondateurs de madrassat El falah, qui a apporté son témoignage comme compagnon d'armes du chahid Ali Charfaoui, exécuté à 19 ans sous la torture. "J'avais appris l'assassinat de mon père en prison pour avoir organisé trois opérations au niveau de la zone 4 (Aïn Tédeles dans la wilaya de Mostaganem)", se souvient-elle, avant d'évoquer les pires tortures qu'elle a subies au même titre que cinq autres femmes détenues par la sinistre DST française. La Moudjahida Fadéla Brixi, agent de liaison, faisant partie du réseau du regretté Boussouf (ex ministère de l'Armement et des Liaisons générales) au sein d'un groupe de 8 femmes et 9 hommes ayant rejoint en 1954 le Front de libération nationale et la glorieuse Armée de libération nationale, raconte avec force détails son parcours combattant, s'attardant sur un stage politico-militaire de 45 jours au niveau de la zone 8 de la Wilaya V historique, avant de rejoindre la section du colonel Lotfi à Figuig. Au passage, elle a évoqué son travail d'assistance, d'infirmière et de propagande qu'elle faisait avec amour et abnégation. Lors de cette rencontre, 25 moudjahidate ont été honorés, à l'occasion de la célébration du 63ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution de novembre 1954.