La situation se dégrade de plus en plus à Jerada (nord-est du Maroc) où la mort à de nouveau frappé après le décès par électrocution d'un mineur dans un puits de charbon, portant à quatre le nombre de victimes en deux mois environ, alors que la contestation s'est poursuivie cette semaine dans l'ancienne ville minière en dépit des mesures proposées par le gouvernement pour contenir la grogne, selon des médias locaux. Un jeune mineur de 25 ans vient de mourir dans un puits d'extraction de charbon à Jerada, ancienne ville minière du nord-est du Maroc. La victime qui s'appelle, Fethi Kettari, est mort électrocuté dans un puits de charbon dans la ville de Touissint relevant de la province de Jerada, théâtre de manifestations depuis plus de deux mois après la mort de deux frères piégés dans un autre puits, selon des médias locaux. Les quartiers de Jerada "se sont transformés en ‘agoras'" où des habitants non convaincus par les mesures proposées par le gouvernement, ont appelé à désigner de nouveaux représentants auprès des autorités, selon le site TelQuel. "Après avoir pris acte des propositions du gouvernement, on ne parle plus d'alternatives économiques, mais d'alternatives réelles", indique Abdelkader Iguili, l'un des coordinateurs des comités de quartiers. "Viennent ensuite la reddition des comptes, puis le sempiternel problème de la facturation de l'eau et de l'électricité et du logement des anciens mineurs", poursuit-il. "Les contestations se poursuivront tant que des solutions urgentes ne seront pas formulées", prédit Lakhdar Mahyaoui, représentant local d'Amnesty Maroc. Des centaines de mineurs risquent quotidiennement leur vie dans la région pour extraire du charbon que revendent des notables locaux grâce à des permis d'exploitation. Chaque année, des hommes meurent en silence dans les mêmes conditions. Le malheur: faute d'alternatives économiques, des jeunes souvent diplômés sont contraints de creuser des mines. Le Maroc a connu ces derniers mois deux autres mouvements de contestation sociale, dans le Rif (nord) après la mort tragique d'un marchand de poissons en octobre 2016 et dans le sud désertique après des coupures d'eau liées à la surexploitation agricole.