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Mohamed Bouhamidi: des ONG internationales tentent d'orienter le Hirak pour aboutir à une situation de chaos en Algérie
Publié dans Algérie Presse Service le 26 - 05 - 2020

Le Hirak, ce mouvement de contestation populaire pour s'opposer à un 5e mandat de Bouteflika Abdelaziz, "n'existe plus dans son état originel", et certaines ONG internationales tentent d'opposer cette légitimité présumée du Hirak à toute solution politique afin "d'aboutir à une situation de chaos" en Algérie, a averti le professeur de philosophie, Mohamed Bouhamidi.
"Le Hirak originel n'existe plus. Oui, j'affirme", a déclaré M. Bouhamidi dans un entretien accordé à l'APS. Plus encore, a-t-il affirmé, "le Hirak a muté" du fait que ce mouvement "était fini dès le mois de mai" mais en donnant naissance à "un nouveau fruit, qui est autre chose que lui: l'émergence des couches moyennes dans la vie politique directe".
Evoquant le rôle des ONG internationales dans cette seconde vague du Hirak, il a indiqué: Ces Organisations dont parlent certains médias étrangers et autres ONG internationales, veulent par contre opposer cette légitimité présumée du Hirak pour perpétuer une non solution politique, maintenir le plus haut niveau possible de tension pour aboutir à une situation de chaos".
Il a ainsi insisté sur la nécessité de "dissocier les besoins politiques et culturels de ces manifestants des buts de ceux qui parlent en leur nom".
Il a noté toutefois que "ces manifestants ne se laissent pas forcément manipuler", tout en déplorant le fait que "cette situation a mis en crise cet arc de la ‘révolution démocratique'".
"Puis pour se dégager de cette impasse du vendredi ces organisations renforcées par des combinaisons avec le ‘youtubeur' Zitout ont projeté la solution du samedi, avec l'obstination à jeter l'Algérie dans le cycle de la stratégie USA-OTAN-Israël de créer le chaos sans fin sur toutes les lignes de fractures possibles ethniques, linguistiques, culturelles, religieuses, etc", a-t-il encore souligné.
Il a affirmé, dans ce contexte, que les manifestations hebdomadaires (suspendues par précaution contre la propagation du nouveau coronavirus, Ndlr) "étaient très, très loin de regrouper autant de monde" par rapport à la période allant du mois de février au mois de mai 2019.
Des "personnalités", qualifiées de "leaders élus ou spontanés" et qui parlent au nom des manifestants d'aujourd'hui, "ont évalué les manifestants qui occupaient les rues durant cette période à plusieurs millions de personnes", a indiqué M. Bouhamidi, ajoutant que ces " leaders" qui sont "confrontés à leurs propres estimations des mois de février/mars 2019, ne peuvent légitimement parler au nom des foules qui les ont laissés dans leur solitude".
Après l'élection présidentielle du 12 décembre 2019, "ces mêmes leaders ont appelé à un style d'autocritique, de réévaluation de leurs actions, pour expliquer pourquoi leur mouvement a échoué", a-t-il relevé, soulignant qu'ils (leaders) " désignaient leur échec à réussir un boycott massivement indiscutable" de la Présidentielle.
Affirmant que l'orientation de la mobilisation populaire "a été l'objet d'âpres luttes entre différentes tendances et organisations", M. Bouhamidi date ce qu'il appelle "mutation du Hirak" dès la "confirmation des arrestations de plusieurs dirigeants de l'Etat (Premiers ministres, ministres, généraux, oligarques hier seulement hyper puissants)" où, selon lui, " la mobilisation populaire a connu une très, très forte décrue".
Pour lui "les couches populaires venaient de percevoir clairement ou confusément que venait de se résoudre la moitié de l'équation connue de toute crise politique: ‘Il y a crise quand les gouvernants ne peuvent plus gouverner comme avant et les gouvernés ne veulent plus être gouvernés comme avant'".
"Le mois de mai sera celui de la décantation. Les attaques contre l'Armée nationale populaire ‘ANP' sous couvert d'attaque contre le vice ministre de la Défense, chef d'Etat-major de l'ANP, le défunt Ahmed Gaïd Salah prouvaient à notre peuple que des divergences profondes existaient en son sein ‘peuple' sur le modèle souhaitable de la nouvelle gouvernance", a-t-il souligné.
Après les présidentielles, a noté M. Bouhamidi, "la crise politique venait de se résoudre" et "émergeaient alors toutes les autres crises : culturelles, économiques, sociales, linguistiques, voire ethniques, etc".
A cet égard, Il a tiré cette conclusion: "le Hirak comme forme concrète de cette mobilisation populaire venait de terminer sa tâche historique", estimant, toutefois, que ce Hirak "portait en lui beaucoup plus que la crise politique" et "venait de mettre sur la scène politique des masses considérables".
Il a tenu à rappeler que le développement du système éducatif algérien a, "en quelques décennies, produit des millions de diplômés " et que le nombre des étudiants a atteint aujourd'hui 1.500.000 étudiants, inclus, selon lui, dans "les couches moyennes de par leur vocation (...)".
A ce propos, M. Bouhamidi a indiqué que "ces diplômés trouvaient des formes d'expression et d'affirmation politiques et sociales infiniment plus grandes avant la gouvernance du président Bouteflika", et que " la fermeture des possibilités de réalisation sociale par la création libre d'associations et d'espaces de discussions et débats a été aggravée par la suprématie dans la vie politique des figures repoussantes et humiliantes pour ces couches moyennes instruites et cultivées d'oligarques frustres et incultes détenant un véritable pouvoir d'Etat".
"Le développement de ces couches moyennes au sein de notre société (…) devait poser problème à un moment ou un autre. On n'administre pas une société comprenant d'importantes couches moyennes instruites comme une société rurale (...)", a relevé M. Bouhamidi, indiquant que des "organisations" dont il ne cite pas directement le nom, "vont tout mettre à leur crédit ces couches qui continuent à manifester en leur empruntant beaucoup de leurs slogans mais sans jamais leur servir de troupes ni leur transférer leur énergie".
"En réalité, elles ne leur empruntent pas leurs slogans mais les empruntent à l'air du temps, aux représentations et au langage des médias mondialement dominants. C'est parce qu'elles empruntent ces formulations et ces idées qu'elles n'arrivent pas à élaborer leurs propres programmes politiques", a-t-il argué, soulignant que : "Parler encore de Hirak aujourd'hui est bien un abus de langage envers ces couches moyennes et ces organisations colorées ...".
Pour lui, " les deux ont besoin de se dire Hirak pour se réclamer en fait du Hirak, c'est-à-dire d'une légitimité populaire qu'ils peuvent opposer à la légalité de l'élection présidentielle. Mais, selon lui, les couches moyennes veulent d'abord garantir leurs droits à une vie politique libre. Elles veulent une démocratie qui est synonyme de vertu dans laquelle le savant est supérieur au marchand".
Dans le même ordre d'idées, il a ajouté: que "les couches moyennes, savent d'instinct qu'elles ne sont pas des classes fondamentales. Se présenter comme Hirak, leur permet de parler au nom du peuple de février/mars/avril, c'est-à-dire de défendre les intérêts de la société entière et non ses intérêts égoïstes.
Il a estime, ainsi, que "sans cette espèce de ruse ces couches moyennes ne seraient apparues que comme des couches égoïstes, juste avides pour plus d'ascenseur social".
Plus explicite, M. Bouhamidi a affirmé: "ces aspects quantitatifs et de ‘management politique' des foules sans y paraître ne sont pas mes seules raisons. Jusqu'à fin avril-début mai, ‘les cohortes' les plus nombreuses des manifestants et les plus populaires avaient étouffé les slogans de démocratie abstraite".
Et d'ajouter: "la voix la plus forte était celle de la libération du pays, du peuple et de la société de la mainmise de la caste oligarchique (3issaba), de ses groupes constitutifs qui défilent aujourd'hui devant les tribunaux et de leurs sponsors étrangers, l'Etat néocolonial français (...).
Après le retrait des couches populaires, c'est la domination de la voix qui réclame les droits de l'Homme isolé et ‘libéré' de la société, exemptée du destin commun (...)".


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