Le professeur des universités, responsable-adjoint du secteur international du Parti communiste Français (PCF), Pascal Torre, a déclaré, mercredi, que la France "œuvre quotidiennement" pour pérenniser l'occupation marocaine au Sahara occidental. Intervenant lors d'une vidéo-conférence, organisée à Genève dans le cadre des festivités pour célébrer le 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), sur le blocage de l'exercice du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination, M. Torre, a affirmé que la France mène des actions quotidiennement au niveau diplomatique "pour rendre irréversible" l'occupation marocaine du Sahara occidental. Le responsable du PCF, explique qu'"en raison des relations économiques, l'alliance stratégique régionale, mais aussi de réseaux de connivence très fort qui unissent les sphères dirigeantes des deux pays, Paris s'affirme comme un soutien inconditionnel de la monarchie". Pour lui, il est, évidement, de notoriété publique, que "l'invasion du Sahara occidental, s'est réalisé avec l'aval et l'appui des dirigeants français de l'époque, et depuis, Paris fait obstacle à toutes les résolutions de l'ONU jusqu'à proclamer, il y a quelques années, qu'elle utilisera son droit de véto au sein du Conseil de sécurité pour tout ce qui concerne la préservation des intérêts politiques de Rabat". "Bloquer l'extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits humains au Sahara occidental, était aussi l'œuvre de la France", ajoute-t-il. "Les prisonniers Sahraouis paient le lourd tribut. Mes pensées vont à Naama Asfari", a-t-il dénoncé, soulignant que "cette politique déplorable entravant la mission de l'ONU et son émissaire Horst Kohler a contribué à son échec et à la démission anticipé de ce dernier". Par ailleurs, soutient-il, "Paris laisse les violences politiques du roi du Maroc sur ses propres territoires. Il n y a pas une initiative de solidarité avec le peuple sahraoui contre laquelle le Maroc n'est pas intervenu pour la saboter". Aussi, affirme-t-il, "les derniers jours, les quotidiens français ont été assaillis de pression pour avoir publié des articles qui ont protesté contre l'annonce de Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Sur ce point particulier, la France n'a émis aucune condamnation de la déclaration de Trump et son silence est lourd de menace", a-t-il jugé. Dans le même registre du soutien apporté par la France au régime marocain, "la France encourage la prédation coloniale, elle encourage un certain nombre d'investissements d'entreprise", a-t-il dénoncé. Il dit songer notamment à une association qui promeut les activités sportives et qui a investi dans les territoires occupés. "Paris a joué surtout un rôle déterminant dans l'extension des tarifs douaniers préférentiels aux territoires occupés du Sahara occidental", selon l'intervenant, qui qualifie cela d'"un véritable coup de force de l'Union européenne qui contredit les décisions de la cour européenne de justice et qui traduit la volonté d'entériner l'occupation et de piller les ressources naturelles". Enfin, il considère que "ce parti pris de la France et lourd de menace", car, pour lui, "il nourrit les dangers sécuritaires. La région connait des tensions et des défis comme le trafic des êtres humains, la drogue et le terrorisme et les exemples abondent et qui témoignent du jeu pour le moins trouble de Rabat dans tous ces domaines et plus particulièrement sur la question migratoire". "Comment la France qui proclame mener la lutte contre le terrorisme et le trafic, peut-elle soutenir inconditionnellement le Maroc qui est impliqué dans différents trafics", s'est-il interrogé par ailleurs.