Le professeur et expert international en géopolitique, Yahia Zoubir, a déclaré, jeudi, que la situation au Sahara occidental occupé constitue l'occasion opportune pour les Etats-Unis de montrer leur volonté de remettre sur la table leur politique basée sur la défense des droits de l'Homme. S'exprimant lors d'une vidéoconférence à l'occasion de la célébration, le 27 février, du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Zoubir a estimé que la situation au Sahara occidental dans ce contexte de guerre, constitue une occasion opportune pour les Etats-Unis de "montrer leur volonté de remettre sur la table leur politique qui défend les droits humains. C'est le moment de le faire". Au cours de cette vidéoconférence organisée par le Comité suisse de soutien avec le peuple sahraoui en collaboration avec le Front Polisario, le professeur a expliqué que la reprise des hostilités au Sahara occidental est en partie le résultat du "silence de la communauté internationale qui ferme les yeux et de certains pays responsables de cette situation notamment l'Espagne qui n'a pas joué son rôle d'ancienne puissance coloniale du Sahara occidental". Il évoque également "la responsabilité d'autres Etats impliqués au sein du Conseil de sécurité de l'ONU qui, au nom de certains intérêts économiques ou autres, continuent justement à soutenir cette occupation illégale". Par conséquent, il a jugé que la reprise des armes était" nécessaire" parce que, il voyait, depuis longtemps déjà que "le processus de règlement était un processus de geler le conflit". "Je disais dans mes écrits que je ne faisais pas confiance au Maroc et que le Royaume n'avait aucune intention de permettre la tenue d'un référendum d'autodétermination libre, équitable et transparent au Sahara occidental". La reprise des armes était donc inévitable a-t-il soutenu. "Même si on est pacifiste elle est la bienvenue", a-t-il dit. "Parce que je crois s'il n'y a une volonté réelle de la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité le SG de l'ONU, de créer un cadre réel qui soit propice à de véritables négociations", a-t-il ajouté. Aussi, "le Front Polisario ne doit pas cesser la lutte armée et ne négociera s'il y a vraiment du nouveau sur la table avec des garanties réelles de la part des Nations unies. Les Sahraouis ont perdu, à juste titre, la confiance en les Nations Unies. On parle précisément du Conseil de sécurité et des membres qui soutiennent le Maroc de manière assez inconditionnelle", a-t-il précisé. En outre, l'intervenant préconise aux Sahraouis d'écrire des lettres et faire la politique dite "name and shame", c'est-à-dire, dénoncer les violations du Droit international et du Droit humain commises par l'occupant marocain. A ce sujet, il a dénoncé les images abominables qui circulent ces derniers temps sur les réseaux sociaux montrant des femmes sahraouies violentées par la police marocaine. Il souligne à cet égard, la nécessité de continuer cette campagne de sensibilisation. "Cela est nécessaire pour sensibiliser la communauté internationale. Leur dire que les Sahraouis ne seront jamais Marocains. Le peuple sahraoui est un peuple unique, un peuple noble qui lutte pour ses droits parce que on lui a volé sa terre", s'est-il exprimé. D'après lui, "la lutte doit se faire à deux niveaux, d'abord la résistance armée, parce qu'elle est légitime. Personne ne peut contester cette réalité. Vient en second lieu le travail au niveau diplomatique". M. Yahia, propose à ce titre, aux Sahraouis de "travailler avec les pays neutres soucieux notamment de la réputation de leur propres entreprises qui exploitent de manière illégitime les ressources halieutiques ou le phosphate au dépens de la population sahraouie".