L'industrie de l'assurance et de réassurance dans le monde arabe compte de grandes capacités de développement, a estimé dimanche à Oran le Secrétaire général de l'Union générale arabe des assurances (UGAA), Chakib Abou Zeid. Lors d'une conférence de presse organisée au Centre des conventions Mohamed-Benahmed d'Oran, à la veille de l'ouverture du 33e Congrès de l'UGAA, M. Abou Zeid a indiqué que "la région arabe, qui comprend 600 sociétés spécialisées dans l'assurance et la réassurance, détient un réservoir de contrats d'assurance estimé à 44 milliards USD". L'intervenant a ajouté que le taux d'assurance dans le monde arabe "est encore faible par rapport aux pays et régions du même niveau économique, en raison de la faiblesse de la culture d'assurance chez les particuliers et la méconnaissance de l'assurance dans la vie sociale et économique", d'où, a-t-il estimé, "la nécessité de promouvoir et de développer la culture de l'assurance avec la participation de plusieurs instances, dont les médias". Le Secrétaire général de l'UGAA a mis en exergue l'importance de ce 33e Congrès qui se tient à Oran, le qualifiant de "l'un des rassemblements organisationnels les plus importants de l'industrie de l'assurance dans les pays émergents". Il a également loué les grands potentiels exploités pour son succès et la coopération des autorités algériennes dans son organisation, à commencer par le patronage de cet événement par le Premier Ministre, Aïmene Benabderrahmane, ainsi que la facilitation des procédures réglementaires et de préparation accordée par les différents ministères, dont le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger, et ceux des Finances et des Transports. D'autre part, le Secrétaire général de l'UGAA a appelé au développement du secteur de l'assurance et de la réassurance dans le monde arabe par une politique d'"inclusion financière" permettant l'intégration des catégories pauvres dans le secteur des assurances, à travers le développement de certains services, notamment l'assurance-maladie et la protection contre les catastrophes naturelles, la micro-assurance et l'assurance-retraite complémentaire. Pour sa part, le président de l'UGAA, Assad Zerrouk, a salué la coopération des autorités et organismes algériens pour l'organisation de cette conférence à Oran qui devrait être "un jalon" dans la marche de cette organisation et le soutien du secteur de l'assurance et de la réassurance dans le monde arabe comme un levier important pour le développement de l'économie et la réalisation de la croissance et du bien-être social. M. Zerrouk a appelé à étendre l'utilisation des technologies modernes dans le secteur de l'assurance pour améliorer les services et réduire les délais des transactions afin d'attirer de nouveaux clients. Il a également plaidé pour une réforme les systèmes d'assurance afin de permettre aux entreprises arabes de développer de nouveaux services encore "faibles", comme l'assurance-vie, l'activité d'épargne au service de l'économie. De son côté, le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance, Benmissia Youcef, a annoncé que 1.300 participants de 41 pays se sont inscrits à ce 33e Congrès, le deuxième qui se tient en Algérie après celui de 1978. Mohamed Sebaâ, membre du Haut comité d'organisation du congrès, a indiqué que cette rencontre, marquée par la participation de représentants de compagnies d'assurance et de réassurance, de courtiers et d'experts d'Afrique, d'Europe, d'Asie et d'Amérique, vise à renforcer la coopération entre les compagnies du secteur entre elles, les courtiers et les compagnies internationales. Il vise également, selon M. Sebaâ, à "étudier les formes de protection des intérêts communs des marchés arabes dans divers domaines, principalement la classification et l'établissement de diverses normes internationales, notamment techniques et comptables". Il est à noter que ce congrès de trois jours débutera demain lundi. Il est organisé sous le slogan "La nouvelle situation et ses répercussions sur le secteur de l'assurance : quels sont les défis et les opportunités pour le marché arabe de l'assurance ?". Le congrès abordera quatre axes liés à la crise sanitaire et ses effets sur le marché mondial de l'assurance, le déficit assurantiel, les transformations technologiques, la régulation de la gestion assurantielle, ainsi que les risques émergents et les produits d'assurance. Au cours du congrès, un nouveau Conseil d'administration pour l'UGAA sera constitué et mettra en œuvre les recommandations et décisions émises par le congrès. Il doit également se réunir après la fin des travaux pour choisir le lieu et la date de la 34e session, rappelle-t-on.