Lors du 2e Bilan du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS+4), tenu mardi à Addis-Abeba, le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, M. Kamel Rezig, a livré un plaidoyer fort et engagé en faveur d'une mobilisation internationale urgente pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire vers la bande de Ghaza, plongée dans une crise alimentaire sans précédent.Représentant l'Algérie sur instruction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, M. Rezig a dénoncé, dans son allocution, l'utilisation de la faim comme arme de guerre. Il a souligné que l'Algérie « appelle depuis cette tribune à une action internationale d'urgence et immédiate visant à garantir l'acheminement de l'aide alimentaire et humanitaire vers Ghaza, sans conditions ni entraves ». Il a exhorté la communauté internationale à « œuvrer sérieusement à mettre fin à cette violation flagrante du droit international ». « On ne saurait parler de justice alimentaire sans évoquer les drames en cours, notamment la famine systémique et la privation collective de nourriture dans la bande de Ghaza, qui constituent une infamie pour l'humanité », a-t-il déclaré, évoquant une situation humanitaire catastrophique dans laquelle « plus de deux millions de personnes, dont une majorité d'enfants et de femmes, souffrent de famine et de malnutrition, en violation flagrante de tous les principes et de toutes les valeurs humaines ». Appuyant les propos du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, tenus en ouverture du sommet, M. Rezig a rappelé que « la faim ne doit jamais être utilisée comme une arme contre les peuples » et que « la nourriture doit demeurer un droit humain garanti, et non un moyen de pression ou de punition collective ». Au-delà de l'urgence humanitaire, le ministre a également insisté sur la nécessité d'une transformation globale des systèmes alimentaires. Il a affirmé que l'Algérie « est convaincue que la garantie de la sécurité alimentaire est un pilier fondamental de la dignité et de la souveraineté », soulignant que cette transformation « nécessite, avant tout, une coordination efficace entre action, investissement et responsabilité ». Pour l'Algérie, la transition vers des systèmes alimentaires plus durables et inclusifs passe par des « engagements traduits sur le terrain, des investissements équitables profitant aux catégories vulnérables et aux régions marginalisées, ainsi que des mécanismes clairs garantissant la transparence et la reddition de comptes ». M. Rezig a, à cet effet, salué les efforts conjoints déployés par la FAO, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds international de développement agricole (FIDA), en faveur de systèmes alimentaires résilients, notamment dans les pays en développement confrontés aux défis climatiques et géopolitiques. Enfin, le ministre a réaffirmé la disponibilité de l'Algérie à contribuer à cet effort collectif. Il a souligné la volonté de l'Algérie de « partager son expérience, notamment dans le domaine de l'agriculture saharienne, pour un avenir alimentaire commun plus juste et plus humain ». Par cette intervention à Addis-Abeba, l'Algérie réaffirme son engagement à défendre les droits fondamentaux des peuples, en particulier celui de se nourrir dignement, et à promouvoir une solidarité internationale concrète face aux défis alimentaires mondiaux.