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Les six raisons du faible impact de la revalorisation de l'allocation devises en Algérie de 750 euros sur le cours du dinar sur le marché parallèle
Finance
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 07 - 2025

La revalorisation de l'allocation devises en Algérie a été décidée lors du Conseil des ministres, en date du 8 décembre 2024, où le président de la République a décidé de porter l'allocation touristique de 100 euros à 750 euros (1 euro – 1,17 dollar, le 27/07/2025) par voyageur algérien majeur et à 300 euros par voyageur algérien mineur, qui devait être appliquée à compter du 1 janvier 2025. Mais le décret exécutif ayant fixé les modalités d'obtention de cette allocation applicable ne l'a été qu'à compter du 20 juillet 2025.
Dans sa note de février 2024 sur la conjoncture économique relative aux tendances monétaires et financières des 9 premiers mois de l'année 2023, pour la Banque d'Algérie , les sommes d'argent qui circulent en dehors du circuit bancaire ont atteint 8026,19 milliards de dinars, soit au cours de 134 dinars un dollar, cours officiel de la banque d'Algérie, 59,89 milliards de dollars contre 55,17 milliards de dollars enregistrés à fin décembre 2022. Et le dernier rapport de la banque d'Algérie en novembre 2024 le montant de la sphère informelle représente environ 8 273 milliards de dinars sur un total de 24 330 milliards de dinars en circulation, soit au même cours pour une comparaison correcte de 134 dinars un dollar 61,73 milliards de dollars sur un total de 181,56 milliards de dollars soit 33,99 retraités l'étranger mais en nette diminution ; l'informel en Algérie contrôle plus de 65% des segments des produits de première nécessité : marché des fruits et légumes, du poisson, de la viande rouge et blanche et à travers les importations le textile et le cuir. Moins de 20 % des transactions financières dans le pays sont effectuées via des moyens électroniques, montrant qu'il reste un long chemin à parcourir pour la digitalisation des paiements, cette extension de la sphère informelle a d'une part un impact négatif sur les recettes fiscales, avec une perte d'environ un tiers de la TVA potentielle et une part importante de l'impôt sur le revenu et d'autre part contribue à la dépréciation continue du dinar sur le marché parallèle.
La finance islamique, a eu un impact mitigé pour l'instant en Algérie pour absorber et bancariser ces fonds, le volume des dépôts au niveau des banques étant passé de 546,69 milliards DA en 2022 pour atteindre 623,83 milliards DA à fin juin 2023, soit 4,65 milliards de dollars. Troisièmement : dans la théorie keynésienne appliquée par bon nombre de pays développés au lendemain de la seconde guerre mondiale , le déficit budgétaire a permis de relancer la demande globale (consommation et investissement) du fait l'existence déjà d'un appareil productif concurrentiel en sous capacité. Mais dans une économie non productive et surtout rentière, le blocage étant l'écosystème, existe une loi universelle : tout accroissement du déficit budgétaire entraîne forcément un accroissement du processus inflationniste, en Algérie compressé artificiellement par les importants transferts sociaux généralisables et non ciblés. Cela représente dans la loi de finances 2025, le montant de 5.872,37 milliards dinars alloués en autorisations d'engagement et 5.928,18 milliards de dinars en crédits de paiement, le total des dépenses budgétaires étant en hausse de 9,9% par rapport à 2024, se situant à 16 794,61 milliards DA en 2025 soit plus de 124 milliards de dollars. La différence entre les recettes et les dépenses donne un déficit budgétaire de 63,60 milliards de dollars contre 46,04 milliards de dollars en 2024 et 30,50 milliards de dollars en 2022. Car, nous avons assisté à une nette baisse des recettes en devises de Sonatrach qui sont passées de 60 milliards de dollars en 2022, 50 en 2023 et de 44 milliards de dollars en 2024. devraient s'établir à moins de 40 milliards de dollars avec un cours du Brent autour de 65 dollars mais environ 55 euros du fait de la dépréciation du dollar et attention donc au recours à la planche à billets qui donnerait un taux d'inflation à deux chiffres.
Dans ce contexte de déficit, toute dévaluation rampante du dinar réduit artificiellement le déficit budgétaire en accélérant le processus inflationniste (l'inflation importée), supporté en fin de route par le consommateur et devant distinguer les recettes en euros et en dollars, les recettes d'hydrocarbures étant souvent libellées à la fois en dollars du fait de la structure du commerce extérieur algérien toute baisse du cours du dollar, comme les hydrocarbures, diminue en valeur les importations libellées en dollars mais comme plus de 6O% des importations se font en euros cela accroît la facture d'importation.
Quatrièmement, bien qu'en 2024, la dette publique de l'Algérie est estimée à environ 45,7% du PIB, selon des données du gouvernement, 48,5% selon le FMI, donc entrant largement dans les normes internationales, comprenant à la fois la dette intérieure et la dette extérieure, très marginale 1,3% du PIB avec une prédominance de la dette intérieure, le FMI dans son dernier rapport de juillet 2025 prévoyant une nette croissance avec la probabilité de l'épuisement du fonds de régulation des recettes pour fin 2025 du fait de la baisse des recettes des hydrocarbures, les cambistes sont surtout attentif à l'évolution du niveau des réserves de change non compris les stocks d'or de 173 tonnes dont le volume n'a pas varié depuis 2005 ? qui tiento la cotation du dinar officiel coté fin juillet à environ 150 dinars un euro à plus de 70% via la rente des hydrocarbures 97-98% des recettes en devises en incluant les dérivées comptabilisées plus de 65% dans la rubrique hors hydrocarbures dont ls recettes de Sonatrach sont passées de 60 milliards de dollars en 2022 à 50 en 2023, et entre 43/44 milliards de dollars en 2024 et seront sous la barre des 40 milliards e dollars en 2025 si le baril selon l'AIE tourne autour de 65 dollars le baril prévoyant 60 dollars et 30 dollars le mégawatt heure pour le Gaz : rappelons qu'en – 2012 les réserves de change étaient de 190,6 milliards de dollars, – 2013 : 194,0 milliards de dollars, – 2014 : 178,9 milliards de dollars, – 2015 : 144,1 milliards de dollars, – 2018 : 79,88 milliards de dollars, – 2019 : 62 milliards de dollars -2020 44,2 milliards de dollars – 2021 47 milliards de dollars – 2022 : 61 milliards de dollars – 2023, 69,5 milliards de dollars – 2024 – 51,4 milliards de dollars selon l'agence Africaine APA citant la Banque d'Algérie –BA, et fin juin 2025 , une baisse vertigineuse à 39 milliards de dollars soit un décaissement en six mois de 12,4 milliards de dollars, ces données d'APA n'ayant pas été confirmées par la Banque d'Algérie ni par le FMI qui avait donné sans son dernier rapport provisoire , un montant provisoire fin 2024 de 67 milliards de dollars, une baisse de 3 milliards de dollars par rapport à 2023, une explication de la Banque d'Algérie s'imposant pour rassurer l'opinion publique. Car pour se prémunir contre cette baisse des réserves de change et l'inflation , certains opérateurs privés placent leur capital-argent dans l'immobilier, achètent des biens durables à forte demande comme les pièces détachées, facilement stockables, l'achat d'or ou de devises.
Le manque de confiance vis à vis de l'avenir, l'anticipation d'une dévaluation rampante du dinar, notamment de la baisse des réserves de change a un effet négatif sur toutes les sphères économiques et sociales, dont le taux d'intérêt des banques qui devraient le relever de plusieurs points, s'ils veulent éviter comme par le passé, l'assainissement via la rente des hydrocarbures. Cinquièmement, les opérations d'importation de voitures neuves et d'occasion de moins de trois ans par les résidents algériens et la demande provient de simples citoyens qui voyagent : touristes, ceux qui se soignent à l'étranger et les hadjis du fait de la faiblesse de l'allocation devises.
A cela s'ajoute les agences de voyages qui, à défaut de bénéficier du droit au change, recourent, elles aussi, aux devises du marché noir étant importateurs de services exportant des devises au lieu d'en importer comme le voudrait la logique touristique et la baisse des transferts avec les décès des retraités à l'étranger, cette baisse de l'offre de devises ayant été contrebalancée par les fortunes acquises régulièrement ou irrégulièrement par la communauté algérienne localement et à l'étranger qui font transiter irrégulièrement ou régulièrement des devises en Algérie. Sixièmement, récemment, expliquant l'amplification, le décret sur la régularisation de la micro-­importation est publié au Journal officiel n°40 du 29 juin 2025 qui fixe les conditions et modalités d'exercice de l'activité en autorisant les particuliers à importer des biens à des fins de revente en l'état, s'appliquant aux autoentrepreneurs qui exercent l'activité de micro-importation s'agissant d'opérations individuelles d'importation de marchandises par des personnes physiques lors de leurs déplacements à l'étranger, pour une revente en l'état, avec des quantités et valeurs limitées (1,8 million de dinars par voyage, deux voyages maximum par mois) mais qui doivent s'autofinancer sur le marché parallèle. Imaginons seulement 100.000 à l'échelle nationale de délivrances d'autorisation pour 43 millions de dinars :an par petit opérateur et faites vos calculs. Il serait souhaitable d'activer les bureaux de change pour éviter une dérive du dinar sur le marché parallèle. Pour cela ils 'agit de mettre en place les bureaux de change, autorisés depuis les lois de 1995 et réactualisées en 2023, n'étant pas opérationnels et afin de délivrer à ces jeunes auto entrepreneurs un cours moyen entre celui du marché officiel et celui du marché parallèle et devant également revoir le code pénal, car comment justifier la provenance de ces centaines de milliards de dinars pour justifier le transfert : un grand dilemme au moment où l'Algérie a mis en place récemment des lois répressives pour les transferts illicites de capitaux afin de sortir de la liste grise.
En conclusion, pour tenir compte de la conjoncture, doit-on aller vers une loi de Finances complémentaire comme moyen d'ajustement budgétaire ? Car les dernières mesures tant de l'allocation devises de 750 dollars que celles des restrictions des importations par voie administrative, selon la majorité des opérateurs consultés auront des effets mitigés avec le risque de paralyser tout l'appareil de production afin de préserver les réserves de change qui ne sont qu'une richesse virtuelle qu'ils 'agit de transformer en richesses réelles: attention à ne pas renouveler l'expérience de la Roumanie communiste. Car l'objectif stratégique est de réaliser de profondes réformes structurelles liées fondamentalement à la réforme de la gouvernance globale :notamment celles des institutions par une réelle décentralisation à ne pas confondre avec déconcentration , par la création de nouvelles wilayas , la réforme du secteur des hydrocarbures lieu de la production de la rente, du système socio- éducatif, lieu de la création de la valeur, avec un grand ministre de l'éducation nationale intégrant la formation professionnelle, du foncier industriel et agricole et du système financier, poumon des réformes, lieu de distribution de la rente, dominé à plus de 85% par les banques publiques fondamentalement alimentées par la rente des hydrocarbures, et pour éviter les interférences et plus de cohérence, la création d'un grand ministère de l'économie nationale regroupant industrie-commerce-finances.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des universités
Expert international


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