Le séisme du 21 mai 2003 qui a frappé la wilaya de Boumerdes et les régions avoisinantes, a entraîné la mise en place de plusieurs nouvelles mesures dans les règles de construction et d'urbanisme après le reclassement de la wilaya, passée d'une zone sismique de niveau 2 à 3, puis à 6, suite à la révision de la réglementation parasismique algérienne en décembre 2024. Le reclassement de la wilaya après cette catastrophe naturelle a notamment entrainé la modification des normes et règles de construction, parallèlement à l'actualisation des règles parasismiques algériennes, dans leur dernière version RPA 2024, a indiqué dans une déclaration à l'APS, le chargé des projets et du suivi du dossier du séisme à la direction du logement de la wilaya, Redouane Zerara, à la veille du 22e anniversaire de ce séisme. Outre l'instauration de règles de construction parasismiques, d'autres mesures ont été introduites en matière de construction et d'urbanisme, notamment après la délimitation du tracé de la faille sismique et de son épicentre qui doivent désormais être impérativement pris en compte dans tous les plans de projets de construction, d'aménagement et d'urbanisme. A cela, s'ajoute l'obligation de recourir à des bureaux d'études spécialisés pour le suivi de la réalisation des constructions selon des normes précises, parmi lesquelles l'étude et la connaissance des caractéristiques du sol destiné à la construction, ainsi que le renforcement des mécanismes nécessaires au contrôle de la qualité des constructions et de l'urbanisme, et le développement des procédures réglementaires et techniques, a précisé le même responsable. Ce violent séisme a été lourd de conséquences pour la wilaya. Il a fait 1.391 morts et 3.444 blessés, outre des dégâts matériels considérables, selon les statistiques officielles communiquées par les services de la wilaya de Boumerdes. D'une magnitude de 6,8 degrés sur l'échelle de Richter et dont l'épicentre a été localisé dans la région de Zemmouri El Bahri, ce séisme a aussi endommagé près de 100.000 habitations, dont plus de 10.000 furent totalement détruites, au même titre qu'une multitude d'équipements publics dont la destruction avait paralysé la vie à Boumerdes. Au lendemain de cette catastrophe naturelle, l'Etat a dégagé une enveloppe considérable pour la prise en charge immédiate des sinistrés et a procédé à l'installation de près de 18.000 tentes équipées pour accueillir les sinistrés, en plus de la réalisation d'un vaste programme d'urgence englobant 8.000 logements destinés au relogement des sinistrés. Le programme a permis le relogement de plus de 11.000 familles sinistrées, dont les habitations ont été totalement détruites, tandis que 3.300 autres ont été destinataires d'aides financières individuelles destinées à la reconstruction de leurs maisons détruites ou à l'acquisition de logements neufs. L'Etat a restauré, par ailleurs, plus de 95.000 logements endommagés à des degrés divers, tout en accordant des subventions et aides directes à des sinistrés afin de procéder eux mêmes à la reconstruction de leurs logements. Dans le secteur de l'éducation qui a accusé des dégâts considérables, l'Etat a aussi pris en charge la réfection de 332 établissements et la reconstruction de 31 autres, ainsi que la réhabilitation de 67 infrastructures universitaires, entre résidences et salles de cours, auxquelles s'ajoutent la reconstruction de la bibliothèque universitaire et des facultés des sciences et de Droit. Dans le secteur de la santé, la wilaya a dû reconstruire l'hôpital de Thenia et deux centres hospitaliers, outre la réfection de trois hôpitaux. Le secteur des travaux publics a été concerné, pour sa part, par la réfection de 10 ouvrages d'art et des ports de Zemmouri et Dellys, outre la restauration de 85 mosquées et la reconstruction de cinq autres, de la maison de la culture de Boumerdes et de 10 centres culturels. Aujourd'hui, peu de traces subsistent de ce séisme, en dehors des souvenirs douloureux encore présents dans les esprits. Seuls quelques chalets sur les milliers installés sur 95 sites au lendemain de la catastrophe pour abriter les sinistrés, en témoignent encore. Des démarches sont actuellement en cours en vue de clore définitivement ce dossier d'ici la fin de l'année 2025, à travers l'éradication progressive des chalets, mais aussi l'élimination des vestiges de certains vieux bâtiments dont la démolition a été retardée en raison de différends entre les propriétaires, selon les explications du directeur du logement et chargé du dossier des chalets, Mazen Sendakli.