Les participants au Colloque international sur les crimes coloniaux dans l'histoire de l'humanité, organisé mardi à Alger, ont appelé à s'inspirer de la Révolution algérienne pour se libérer du colonialisme et de la domination. S'exprimant à cette occasion, l'historien et membre de l'Assemblée nationale du Nicaragua, John Edison Hodgson Deerings, a souligné l'importance de "suivre l'exemple de l'Algérie et de tous les peuples ayant brisé les chaînes du colonialisme et de la domination", estimant que "les valeurs d'unité et de coopération entre les pays du Sud sont aujourd'hui plus que jamais essentielles". Adressant ses vœux au peuple et au Gouvernement algériens à l'occasion de la célébration du 63e anniversaire de l'Indépendance, le représentant de la délégation nicaraguayenne a affirmé que la victoire de la Révolution algérienne était "une preuve irréfutable que la dignité et l'autodétermination sont des principes non négociables et que la volonté d'un peuple libre ne peut être vaincue", soulignant que le processus de décolonisation a été porté par "le courage de peuples comme le peuple algérien". Le député nicaraguayen a, par ailleurs, rappelé le soutien de son pays au droit des peuples palestinien et sahraoui à l'indépendance et à la lutte contre le colonialisme. Pour sa part, le directeur du Centre nigérian pour la recherche arabe, Khidr Abdul Baqi Muhammad, a mis en exergue le rôle fondamental des médias dans la sensibilisation des sociétés aux crimes coloniaux. Les médias constituent "une force influente dans la conscientisation et la sensibilisation de l'opinion publique, l'élaboration des politiques et la mise à nu des crimes et exactions commises contre les peuples", a-t-il dit. De son côté, Hakim Bougherara, enseignant à l'université de Médéa, est revenu sur le rôle des médias dans la dénonciation des crimes coloniaux, citant tout particulièrement les explosions nucléaires françaises en Algérie, estimant que "les médias sont devenus, à la lumière des révolutions technologiques et numériques accélérées, une arme importante pour faire connaître les causes justes dans les fora internationaux et régionaux, mobiliser l'opinion publique nationale et internationale en leur faveur et faire pression sur les entités criminelles". Par la même occasion, le Secrétaire général de l'Union générale des travailleurs sahraouis, Ahmed Nafi, a rappelé les crimes coloniaux commis contre le peuple sahraoui, estimant que les Nations Unies "sont appelées à accélérer le processus de décolonisation, à travers l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination", insistant sur "la nécessité d'imposer à l'occupant marocain le respect de la légalité internationale". Dans son intervention à cette occasion, l'avocate Fatma Zohra Benbraham, présidente du Réseau algérien de lutte contre le néocolonialisme, a soutenu que "les crimes coloniaux contre l'humanité sont reconnus par le droit international humanitaire et le droit international pénal". "Il s'agit de crimes imprescriptibles dont les auteurs doivent rendre des comptes devant les tribunaux nationaux et internationaux", a-t-elle insisté. L'expert des questions sécuritaires et stratégiques, Ahmed Mizab, a évoqué, quant à lui, la relation entre mémoire historique et politique extérieure, en prenant l'exemple de l'Algérie comme "l'un des rares pays ayant réussi à sortir sa mémoire coloniale des archives pour en faire un outil actif au service de la justice historique". Il a rappelé, dans ce sens, le soutien de l'Algérie aux causes de libération à travers le monde, partant de sa mémoire nationale, devenant ainsi, a-t-il dit, "un médiateur indépendant et actif agissant sur une base morale désintéressée".