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Guerre d'Algérie, le dernier tabou de Mitterrand
Publié dans Batna Info le 18 - 10 - 2010

Révélations. Un livre dévoile le rôle du ministre François Mitterrand pendant la guerre d'Algérie.
Le 12 juin 1957 ne fut pas un bon jour pour François Mitterrand : Maurice Bourgès-Maunoury, son ex-collègue du gouvernement Guy Mollet, est investi de la présidence du Conseil. L'ancien garde des Sceaux espérait que le président Coty le désignerait. Dans cette perspective, il avait enduré les tempêtes dont le théâtre était l'Algérie. Parce qu'il avait l'oeil rivé sur Matignon, expliquent François Malye et Benjamin Stora*, attelage efficace de journaliste et d'historien, Mitterrand s'est accroché Place Vendôme parfois au-delà de tout. Pour soutenir leur thèse, et dissiper l'ombre entretenue sur un moment peu glorieux de la carrière du futur président, ils ne manquent ni d'arguments ni de documents.
Ministre de l'Intérieur lors du déclenchement de l'insurrection algérienne, Mitterrand avait pris la mesure de l'événement, organisant une répression sans faiblesse mais s'efforçant d'empêcher les exactions policières. Lorsqu'il entre pour la onzième fois, le 1er février 1956, dans une combinaison ministérielle, le ministre de la Justice de 39 ans, proche de Pierre Mendès France, pourrait incarner la figure libérale du maintien de l'autorité française en Algérie. Or, observent les auteurs, à partir de là, tout change. Non seulement le troisième personnage du gouvernement s'associe publiquement à toutes les décisions prises par le président du Conseil, Guy Mollet, mais il n'est pas le dernier à pousser à la rigueur dans les délibérations ministérielles. Il accepte que, pour juger des auteurs de crimes et délits commis en Algérie, les tribunaux civils soient dessaisis au profit de la justice militaire, ouvrant la voie aux procédures les plus expéditives.
45 décapitations
Surtout, et c'est la grande révélation de ce livre, le garde des Sceaux laisse sans broncher aller à la guillotine des nationalistes algériens, qu'ils aient ou non du sang sur les mains : 45 décapitations en 500 jours. Les dossiers sont préparés à la chancellerie, où le garde des Sceaux donne un avis de poids. René Coty a rejeté 45 fois la grâce, pour laquelle Mitterrand s'est prononcé 8 fois seulement. Parmi les guillotinés, un nom est attaché comme une macule à celui de Mitterrand : Fernand Iveton, militant du Parti communiste algérien exécuté le 11 février 1957.
À partir de mars, le garde des Sceaux prend ses distances avec les pratiques illégales des militaires en Algérie. Il aurait songé à démissionner, dira-t-il plus tard. Il est resté jusqu'au bout. Dualité, voire duplicité ? En 1981, président de la République, il fait adopter l'abolition de la peine de mort ; en 1982, il impose à sa majorité l'amnistie pour les généraux putschistes d'Alger de 1961. “François Mitterrand se pardonnait-il ainsi les fautes, morales et politiques, qu'il avait commises durant ces cinq cents jours ?” concluent les auteurs. On dira plutôt qu'il s'était conduit comme les politiciens ordinaires de l'époque, à la remorque d'événements trop grands pour eux.
EXTRAITS :
Dans le clan des durs
L'Algérie est le principal sujet abordé par Guy Mollet ce 15 février 1956. Le président du Conseil, leader de la SFIO, le parti socialiste, est assis à la droite de René Coty, au sommet de la table en U où se tiennent les quinze autres membres du gouvernement présents, ministres et secrétaires d'Etat. À la gauche du président de la République, Pierre Mendès France, puis Jacques Chaban-Delmas, ministre des Anciens Combattants. Enfin, à la droite de Guy Mollet, François Mitterrand. Cette position ne doit rien au hasard, puisqu'il est le troisième personnage du gouvernement. (…) Devant lui, il a posé un dossier. (…)
C'est maintenant Max Lejeune qui parle. Le secrétaire d'Etat à la Défense nationale, chargé de la Guerre (c'est à-dire des opérations en Algérie), fait partie des quinze socialistes du gouvernement. C'est un dur, un partisan convaincu de l'Algérie française. (…)
Max Lejeune donne alors les chiffres que François Mitterrand, en tant que ministre de la Justice, vient de lire dans son dossier. Deux cent cinquante-trois condamnations à mort ont été prononcées contre des nationalistes algériens, dont 163 par contumace. Quatre-vingt-dix d'entre eux se trouvent dans ce qu'on appellera bien plus tard les “couloirs de la mort” des principales prisons d'Algérie. “Les peines de 55 d'entre eux, insiste Max Lejeune, ont été confirmées par le tribunal de cassation d'Alger. Des sentences doivent être exécutées”, conclut-il d'une voix ferme. Sous cette phrase soulignée par Marcel Champeix qui débute la septième page de ses notes, les avis des ministres concernés tiennent en un mot.
Gaston Defferre (ministre de la France d'outre-mer) est contre.
Pierre Mendès France, “contre également”.
Alain Savary (secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères chargé de la Tunisie et du Maroc), contre.
Maurice Bourgès-Maunoury, pour.
Le dernier à se prononcer est François Mitterrand. “Pour”, dit-il.
L'oubli
Bien des années après l'indépendance de l'Algérie, lorsque la gauche commence sa marche inexorable vers le pouvoir, François Mitterrand explique, en 1977, que, s'il était resté au pouvoir, il aurait sans doute fini par donner l'indépendance à l'Algérie : “Nous avons échoué car le temps n'était pas venu. De Gaulle avait retardé l'heure mais fut présent au rendez-vous. Je n'essaierai pas d'avoir raison contre le calendrier. J'ajouterai seulement qu'on ne peut juger 1954 sur les données connues de 1977 et dire : “Comment se fait-il que des hommes de gauche au pouvoir en 1954, comme Mendès ou Mitterrand, n'aient pas décrété tout de suite l'indépendance de l'Algérie ?” (…) Âgé de 40 ans en 1957 et homme politique déjà expérimenté, François Mitterrand n'a-t-il pas raté le grand rendez-vous de la décolonisation algérienne ?
François Mitterrand et la guerre d'Algérie, de François Malye et Benjamin Stora (Calmann-Lévy, 300 p., 17 euros). Sous le même titre, un film des mêmes auteurs, réalisé par Frédéric Brunnquell, sera diffusé sur France 2 le 4 novembre.
Le Point
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Un FLN en cache un autre
On pensait que le recours à la violence pour solder des comptes, se partager des postes dans les différentes structures du parti FLN était un épisode malencontreux de la vie de ce parti vite oublié et enterré au rebut de l'histoire. Les échos des échauffourées entre militants qui parviennent des structures locales du parti confirment, malheureusement, que le mal qui mine ce parti est structurel et endémique. Parti d'une wilaya, Annaba, l'incendie est en passe de s'étendre un peu partout à travers les mouhafadhas et kasmas du pays.
Les mêmes méthodes musclées, alliant agression physique et menace avec armes à feu, sont utilisées pour imposer de nouvelles équipes dans les structures organiques du parti ou maintenir celles en place. Le plus grave dans l'affaire, c'est que des cadres du parti (mouhafedhs), des parlementaires censés représenter au niveau local le parti et ses instances dirigeantes se retrouvent à la tête de ce mouvement de redressement ou de contre-redressement, c'est selon. Et pendant que la maison FLN est encerclée par les feux allumés par ses propres militants, que des délégations de représentants locaux du parti dépêchées des mouhafadhas et kasmas assiégées prennent la route de la capitale pour solliciter l'arbitrage de leur direction politique, le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, choisit ce moment précis pour faire campagne en faveur de la révision de tous les textes de loi votés depuis 1990 ayant un rapport avec les élections et la représentation partisane dans les institutions élues.
Une manière de dédramatiser le mouvement de désobéissance et de montrer que les batailles qui attendent le parti sont ailleurs, dans la consolidation du rôle de leadership que le parti revendique, sur la scène politique et dans les institutions élues, que dans la course aux postes qui domine la vie du parti, à l'approche de chaque échéance électorale. Une confrontation assumée ouvertement et de manière déclarée au niveau local, de manière tacite et discrète au niveau des instances supérieures du parti, où le mouvement de contestation a son prolongement naturel quand il n'est pas suscité par des cercles influents et antagoniques au sommet du parti.
Le FLN n'en finit pas avec les «coups d'Etat scientifiques» et les accès de fièvre récurrents qui se déclarent bizarrement chaque fois qu'un scrutin pointe à l'horizon.La seule solution pour ramener la paix et la fraternité dans les chaumières du FLN, c'est de ne plus organiser des élections en Algérie ! La première et dernière préoccupation d'un militant ou d'un responsable de parti, au niveau local ou national, ne serait-elle donc que la course derrière les postes de responsabilité au sein du parti ou dans des mandats électifs ? La réponse est d'une affligeante évidence quand on voit l'état de léthargie dans lequel plongent, entre deux scrutins, les structures du FLN, au même titre d'ailleurs que le reste de la classe politique.
A l'inverse d'autres formations politiques de l'opposition qui ont les mains plus libres pour réagir à des événements locaux ou nationaux, le FLN, en sa qualité de parti au pouvoir et du pouvoir, ne reconquiert le droit à la parole et à l'action militante que lorsqu'il est actionné d'en haut. Mais cette unité de façade exprimée en dehors des périodes d'enjeux électoraux vole en éclats dès qu'il y a des postes et des prébendes à distribuer. Un FLN en cache toujours un autre.
Omar Berbiche


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