« En attendant la création d'un centre d'accueil pour les jeunes fugueurs, le bureau de Wilaya de l'association pour l'insertion des enfants et des adolescents, récemment créé par la Fondation des droits de l'enfant et de l'adolescent, a procédé au placement de 36 mineurs dans un Centre des enfants assistés de Saint Hubert », dira M. Rebouri Said, président du bureau. Dans le cadre de la prévention et la lutte contre la délinquance juvénile, le même organisme avait signé une convention avec le ministère de la Justice pour la réinsertion des jeunes toxicomanes. Le travail est orienté principalement vers les quartiers populaires où le risque de déviance juvénile est plus important, surtout que ce fléau a visiblement progressé durant la dernière décennie pour différentes raisons, dont la déperdition scolaire et les conflits familiaux. D'ailleurs, le taux de la délinquance dans les quartiers à forte concentration humaine est actuellement de 15 % selon les brigades policières spécialisées. Cette approximation devrait faire l'objet du deuxième colloque sur l'échec scolaire qui se tiendra du 24 au 26 août 2008 prochain en collaboration avec le ministère de l'Education nationale. Faibles capacités d'accueil En effet, les journées d'étude organisées conjointement par les éléments de la Police et de la Gendarmerie sur la délinquance en milieu infantile ont encouragé les membres du bureau à entamer les activités relatives à la protection et la sensibilisation des adolescents contre les méfaits de la toxicomanie. « Afin d'assurer un meilleur encadrement en matière de prise en charge des jeunes, une convention vient d'être signée avec une Association française pour la formation des éducateurs spécialisés pour l'assistance des enfants hospitalisés et ceux de la rue à partir du mois d'octobre 2008 prochain », dira notre interlocuteur. Notons que l'opération de ramassage des 36 enfants sans domicile fixe a été effectuée en collaboration avec les éléments de la 16ème sûreté urbaine en fin du mois de juillet passé. Cette campagne a ciblé principalement, selon notre interlocuteur, les sites abritant un nombre important d'alcooliques et de toxicomanes au centre-ville d'Oran, dont le Jardin des Roses de la rue Khemisti. Actuellement, cette opération bat son plein à Haï Es-Sedikkia où les services de la Sécurité s'attellent à maîtriser cette tranche en danger moral. Le manque de placement des jeunes âgés entre 12 à 18 ans se pose surtout au niveau des centres de rééducation. En effet, ces structures n'accueillent ces mineurs qu'après une décision notifiée par un magistrat, apprend-on. Une procédure qui prend au minimum un à trois mois. Ainsi, pour assurer la réussite de cette opération, il a été proposé à la Direction des Affaires sociales la création d'un centre de transit à « Diar –Errahma » de Misserghine. Cette infrastructure permettra d'accueillir les jeunes délinquants pour les besoins de l'enquête avant de les placer dans les centres appropriés.
