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Zoulikha Saoudi : La dernière plainte, la dernière nouvelle
Publié dans El Watan le 15 - 09 - 2008

Janvier blanchit les arbres. Les ruisseaux retiennent leur respiration dans leur prison transparente. La gelée argente l'infertile colline d'où a disparu cette campanule qu'El Ahia(1) proclamait son seul baume. Les corbeaux passent très haut et tracent des cercles en craillant.
Les flocons ne sont plus loin. Et le vent glacial, qui griffe les arbustes rabougris du village, tourmente les toits de tuiles et siffle en entrechocant les tôles du seul hangar du hameau. Malgré sa grossesse, sa fièvre, ses sueurs nocturnes, Zoulikha Saoudi(2) continue à se lever comme si de rien n'était, vaque à ses occupations, tire l'aiguille et prépare le dîner de sa petite famille. Le lendemain, Zoulikha Saoudi se lève encore, s'habille, descend dans le jardin et se met à regarder les « petites herbes » de janvier. Elle revient quelques minutes plus tard, rentre dans sa chambre et reprend l'écriture. L'histoire d'El Alia ne sera jamais terminée…
Puis un cri, un deuxième, non plusieurs cris à la fois… On ne peut discerner de ces cris douloureux que les mots « yemma » et « hôpital ». Emmenée d'urgence à l'hôpital, elle réussit à mettre au monde un nourrisson, mais ne put jamais se réveiller. Elle partira dans le coma. Le coup de faux était tellement fort qu'il l'a emportée. Toute écriture, d'ordinaire, se réfère à un milieu, un groupe, un individu, fût-ce pour s'en séparer ou l'attaquer. Toute écriture, et particulièrement l'écriture féminine, est confrontation avec l'altérité. Elle décrit, elle invoque, elle proteste. Elle est élan vers un paradis ou gémissement d'une chute en enfer.
Sur le cuivre épique ou la flûte pastorale, elle nous transmet une passion collective ou un état d'âme individuel et circonstancié. Chez Zoulikha Saoudi, rien de semblable. Sa dernière nouvelle El Alia pourrait être la première, ou inversement. Il n'y a pas là trace de journal intime comme pour Maya Ziada(3), alors que l'intimité y est aussi profondément livrée que possible. L'écrivaine se meut dans un univers circulaire et nu comme le désert de sa propre vie. C'est la solitude à l'état pur ; c'est le pain difficile des hautes âmes. C'est une solitude plus magistrale encore que celle des bandes de Khenchela ; celles-ci avaient leurs bains minéraux et chauds, leurs bruyères, le passage d'un troupeau ou d'oiseaux migrateurs ; c'est celle d'un Sahara infertile.
L'altérité, pour Zoulikha Saoudi, se résume à des humains qui ne sont que des silhouettes de rêve, des ombres de mort ou alors, très mystérieusement, à titre exceptionnel, des êtres en demi-teinte dont nous ignorerons toujours le rapport avec Zoulikha Saoudi.
(1). Titre de la dernière nouvelle de l'écrivaine (2) - Z. Saoudi (1940-1968), née et décédée à Khenchela, a laissé un recueil de nouvelles et plusieurs écrits intimes. (3) Ecrivaine libanaise décédée après une maladie longue et douloureuse.


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