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Le marché de l'art en Algérie
Art Un négoce informel
Publié dans El Watan le 11 - 07 - 2004

L'art a toujours donné matière à penser, mais il n'est jamais resté l'apanage des grands esprits, étant tout autant présent dans les opérations terre-à-terre du commerce.
Non qu'il ait été simplement profané et monnayé par les philistins. Au contraire, ce sont les artistes eux-mêmes qui se sont ingéniés à « commercialiser » leurs œuvres. Cela étant dit, nous ne savons pas où il y a lieu de classer cette « commercialisation » en ce qui concerne l'Algérie. Il nous faudra, donc, tenter de « saisir » tous les intervenants de ce négoce, communément appelé marché de l'art en Occident pour avoir des réponses. Un marché par définition est la rencontre de l'offre et de la demande dans des lieux qui leur sont spécifiques. Ainsi, le marché de l'art suppose qu'il y a des galeries et des lieux de diffusion de l'art. Or, en ce qui concerne l'Algérie, quelle que soit l'estimation de l'offre et de la demande, il manque d'abord les espaces de rencontre. En l'absence de cet élément capital, et il n'est pas le seul, la question s'impose d'elle-même : peut-on qualifier de marché de l'art les transactions opérées entre des artistes et leurs clients ?
Parole aux artistes
Karim Sergoua, plasticien, membre du groupe Essebaghine et professeur à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Selon lui, il y a bien un semblant de marché, mais il serait « informel ». « C'est un peu la jungle, il n'est pas régis par une réglementation de la part des institutions étatiques. Il n'y a que quelques galeries et ce sont elles qui fixent les règles du jeu, elles ont leurs propres références », nous confie-t-il avant d'ajouter que ce domaine est régi par « la loi du plus médiocre », sans que l'Etat s'en soucie. Catégorique, Zoubir Hellal, plasticien, également membre du groupe Essebaghine, professeur à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger et précédemment responsable du département peinture lors de la manifestation Djazaïr 2003, nous répond : « Le marché de l'art est inexistant en Algérie. On ne peut pas parler de marché de l'art puisqu'il n'y a pas de réglementation ni organisation, puisque les lieux de diffusion de l'art - les galeries en particulier - se comptent sur les doigts d'une main, puisqu'il n'y a ni critique d'art ni presse spécialisée, puisque la société en est encore au stade de la consommation alimentaire et non intellectuelle, enfin, puisque la production artistique en elle-même reste faible. » Mohamed Djehich, directeur de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger et historien de l'art, dira : « Non il n'y a pas de marché de l'art au sens où on l'entend en Occident », avant de préciser qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire pour y arriver. « Il ne pourra se mettre en place que si les galeries se multiplient, que s'il y a une stimulation des autorités, notamment une réglementation du fonctionnement de ces galeries. Et il se décomptera au fur et à mesure, lorsque la société ressentira le besoin d'acquérir des œuvres d'art », nous explique-t-il.
La volonté des autorités
A la sous-direction des arts et des lettres du ministère de la Culture, on ne nie pas l'évidence. Ce marché n'existe pas. Du moins pas encore. Il semble que ce ne soit plus qu'une question de temps. La responsable de cette sous-direction nous affirme que, sur ordre du premier magistrat du pays, des galeries d'art devraient bientôt fleurir sur tout le territoire national. Le dossier est à l'étude et on s'attelle déjà à préparer des décrets. Ainsi, on prévoit de mettre en place une législation selon les normes internationales pour régir ces galeries et, un peu, pour « combler » le vide juridique qui prévaut dans ce secteur quelque peu à l'abandon. Toutefois, qu'il s'agisse d'une réelle volonté de promouvoir les arts plastiques, ou de celle d'imposer un marché censé naître d'un besoin social, les pouvoirs publics ne semblent pas conscients que leur mission est à un tout autre niveau. Pour Mohamed Djehich, ce serait encourager la création et l'activité artistique et développer le bon goût. Pour Karim Sergoua, c'est plutôt de mettre fin à cette politique qui encourage une équipe d'artistes au détriment des autres. Quant à Zoubir Hellal, il pense que l'Etat doit avant tout commencer par réglementer la profession d'artiste.
Portes de sortie !
Ce n'est pas avec une baguette magique que le marché de l'art pourra se mettre en place, on s'en doute. Toutefois, il y a certainement une marche à suivre pour préparer le terrain. Et pour le sebagh Zoubir Hellal, les choses semblent très claires, à défaut d'être faciles. « On n'a pas inventé le fil à couper le beurre. Et comme on n'a jamais été créateurs de systèmes, choisissons le système universel. C'est comme le football, il n'y en a qu'un seul, régi par des règles internationales qu'il faut respecter », propose-t-il, avant de préciser : « De toutes les façons, ce sont les jeunes qui vont changer les choses. Ils sauront prendre d'eux-mêmes des initiatives pour produire et diffuser l'art. » Cela, en attendant de trouver un public émerveillé et désireux d'acquérir des œuvres d'art, mais surtout qui en a les moyens !


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