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« Le milieu intellectuel parisien est dans une islamophobie latente »
Emmanuel Todd. Sociologue
Publié dans El Watan le 03 - 11 - 2008

Le sociologue français, auteur de La fracture sociale, s'énerve contre le milieu intellectuel français qu'il juge en pleine dérive parareligieuse. Pour lui, l'islamophobie n'est pas une vue de l'esprit mais bien une réalité. Il dénonce aussi l'instrumentalisation des sifflets contre la Marseillaise.
Les pays musulmans sont-ils fâchés ou réconciliés avec la modernité ?
Les pays musulmans sont entrés dans la modernité. Je suis démographe, je remarque une baisse de fécondité très importante dans ces pays. La démographie est une réponse rationnelle à la pauvreté. Au Maghreb, cela passe aussi par l'élevation de l'âge du mariage de la femme. L'alphabétisation est un facteur très essentiel dans cette baisse. La Tunisie et l'Iran sont à 2 enfants par femme, la même chose qu'en France et aux Etats-Unis ! Ces résultats sont très intéressants pour un démographe. L'Algérie n'est pas loin avec 2,5. Il y a une forte interaction entre le Maghreb et la France. Ce lien culturel n'est pas à négliger. On veut lier Islam et fécondité. Les populations musulmanes ont donné leur réponse : rationalité et modernité.
On n'a pas l'habitude d'entendre ce genre de discours. Vous n'avez pas peur de l'Islam, vous ?
On est dans un moment épouvantable. Le milieu intellectuel parisien est dans une dérive parareligieuse, dans une islamophobie latente. Il existe une forme de crispation identitaire, une angoisse à la désoccidentalisation du monde, une rupture entre le clan des dominants et le monde multipolaire. Cette doctrine occidentaliste, qui veut que l'Occident soit riche et dominateur éternellement, m'inquiète. Il n'y a aucune raison d'avoir peur de l'Islam. L'accès à la modernité est une phase de transition qui charrie avec elle le doute de la croyance religieuse. Dans les années 1980, il y avait une forme d'arabophobie dans le milieu populaire, qui était une réaction négative par rapport au statut de la femme musulmane. Le niveau d'arabophobie est tombé dans le milieu populaire. Et ces cinq dernières années, on assiste dans le milieu intellectuel à une recrudescence de l'islamophobie.
Comment expliquez-vous les sifflets contre la Marseillaise au Stade de France ?
J'aimerais bien que les intellectuels et les politiques s'intéressent un peu moins au foot et davantage au libre-échange et aux délocalisations. En plein milieu de la crise financière, des centaines de gamins sifflent la Marseillaise et tous les vrais problèmes passent en arrière-plan. On appelle ça instrumentalisation. Je suis fier d'être Français, je n'ai pas attendu Max Gallo pour défendre la nation. Je ne vais pas m'évanouir parce que des gamins sifflent la Marseillaise. Il y a des sujets plus importants. Fils de bourgeois, jeune, j'avais fait pire que ces gamins. Il y a une crise de la démocratie. Les sarkozystes surestiment le fait d'avoir amarré à leur candidat les arabo-islamophobes. La classe politique a dérivé vers la droite.
C'est quoi être Français aujourd'hui ?
C'est parler français, avoir un certain rapport avec les autorités, les hommes et les femmes. L'assimilation culturelle se passe plus vite qu'avec les générations précédentes. La France est menacée dans son industrie, pas dans son identité. Les jeunes des banlieues qui caillassent la police sont des gamins insupportables, comme je l'étais à leur âge en mai 1968. En France, on se caillasse mais au moindre mort, on arrête tout. Je trouve que les flics ont été admirables. L'identité est conflictuelle, un mélange d'ordre et de désordre.


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